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Rendez-vous chez des migrants

Touché par le sort des migrants, un groupe de bénévoles a acheminé des provisions la semaine dernière aux réfugiés. Parmi eux se trouvaient Janine Nazzi et Jocelyne Emery de la Maison de quartier de Denain. Les deux femmes sont revenues de ce périple avec un regard différent mais surtout avec l’envie de combattre les préjugés répandus sur ces personnes.

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Visite des migrants par le centre social de la Maison de Quartier de Denain

La situation des migrants continue à susciter  la mobilisation  des associations en dépit de la tombée de l’effervescence médiatique qui a accompagné le démantèlement du camp de la zone sud  connu sous le nom de la «jungle». Vendredi dernier un groupe de bénévoles a pris le départ de Denain, plus exactement du parking de la Maison de quartier, rue Berthelot. A bord du véhicule chargé de produits alimentaires et d’autres articles : Michel et Isabelle Tison du Cambrésis accoutumés à ce type d’actions, Janine  et Jocelyne de Denain. Ces deux dernières sont à leur premier essai, elles ont découvert la souffrance des migrants lors d’un débat sur le sujet au début d’avril à la Maison de quartier de Denain. C’est comme ça que l’idée de passer à l’action leur est venue…

Avec d’autres femmes du centre social, elles ont organisé une collecte et procédé au tri des aliments en fonction des besoins des associations en contact avec les migrants. Le convoi parti en début de matinée a fait d’abord halte à Grande-Synthe pour déposer une partie des produits dans les locaux de l’association Salam, connue pour son engagement auprès des migrants, au quartier Saint Jacques. Françoise Lavoisier explique que sa structure « prépare et distribue de 400 à 600 repas pour les Migrants au rythme de quatre fois par semaine ». Un travail colossal pour cette asso qui tourne avec 60 bénévoles…

DenainSi les dons affluent de partout, « on a  des entreprises qui nous aident, des commerçants qui nous donnent de la viande … », explique-elle, il reste comme même des besoins plus urgents à couvrir, « il nous faut des vêtements d’hommes de taille S et M, des chaussures pour hommes, les réfugiés marchent beaucoup, ils sont toujours sur la route ! », continue-t-elle. Deuxième étape dans ce périple le camp des migrants à Grande-Synthe situé entre la voie ferrée et l’autoroute en direction de Dunkerque et Lille. Ici les conditions d’accueil se sont beaucoup améliorées, il y a environ 387 cabanes et 18 tentes qui abritent à peu prés 1300 migrants, la majorité sont des Kurdes d’Irak. Présent sur le terrain depuis le début, Utopia 56, Cette asso bretonne travaille en concert avec d’autres structures et gèrent ensemble le fonctionnement du camp. Bénévole, Leila détaille les équipements à l’intérieur, «  il y a une cuisine, un café, un lavoir, un point de distributeur de couvertures, une infirmerie… Il y a aussi des activités pour enfants» D’ailleurs, ce jour-là des comédiens du conservatoire de Lyon étaient en pleine action, en train de donner un peu de leur temps pour divertir les enfants , «on veut donner un peu de sourire et de joie, un peu de couleurs et de lumière… », souligne Magali Bonat, responsable de cette action culturelle.

Le Belgium’s Kitchen, « la cuisine du monde » !

DenainC’est un autre décor, le camp des refugiés à Calais, rien à voir avec l’organisation à Grande-Synthe  A Calais, il y a les  containers aménagés, une zone régie par un dispositif sécuritaire stricte et  le reste, ce village fait de baraques de bois, de ferrailles grouillant de vie. Il y a tout ou presque, boutiques, restaurants de fortune… C’est la où Janine et Jocelyne font connaissance avec Ilyasse, un Belge de 31 ans du quartier Molenbeeck. L’homme très volontariste gère le Belgium’s Kitchen, une cuisine, avec d’autres bénévoles, ses mots justes impressionnent  tout le monde ; son expérience au milieu des refugiés l’a fait gravir des paliers dans la vie, « ça se passe très bien avec les refugiés, on peut appeler ce lieu la cuisine du monde, on rencontre des gens extra qui viennent des quatre coins du monde ! » Plus loin ce qui reste des baraques démantelées dans la zone sud, l’école laïque du Chemin des Dunes, une école pour enfants, une église érythréenne… Quelques migrants se relaient pour que ce lieu sacré soit constamment entretenu et pour que la vie continue…

Des relais aux autres Au delà de l’aide à caractère humanitaire, ce voyage a atteint son but. « Je ne comprends pas comment certains gens peuvent parler d’une certaine manière des migrants, ils sont comme nous», proteste Janine, même sentiment d’injustice chez Jocelyne, « Si c’était refaire, je le referai, ce que j’ai vu ne ressemble pas à ce que j’ai entendu, il y a des migrants qui nous ont invités à manger ! C’est touchant… », conclut Jocelyne.

Personnes ou structures ayant fait des dons : la société St Vincent de Paul à Solesmes, centre social de la Maison de quartier de Denain, Michel et Isabelle Tison.

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