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La jeune idée de la Sécurité Nationale

Dans le cadre de l’association citoyenneté-sécurité nationale/défense, un jeune public, du lycée Watteau et du collège de Bavais, est venu présenter son travail sur le thème « Sécurité et Puissance ».

Hier, un nouvel échelon du dispositif « Vigie Pirate » a été voté par l’Assemblée nationale à travers « Alerte Attentat« , un signe, s’il en était besoin, que la sécurité collective passe également par l’information sur les dangers, les précautions, les influences, et les besoins car le sol français n’est plus épargné !

La défense, l’affaire de tous…

vieuxL’IHEDN (Institut des Hautes Etudes de Défense Nationale) est un institut gouvernemental. A travers un découpage territorial, ses membres se réunissent pour échanger, réfléchir afin d’émettre un rapport territorial, optimisé en région puis  faisant l’objet d’une synthèse nationale remise aux plus hautes autorités de l’Etat.

Le Sous-Préfet, Thierry Devimeux, s’est fait un plaisir d’accueillir « cette association absente de cette maison depuis 7 ans. Le sujet de la défense n’est pas que militaire mais aussi celui de la société civile. Bien sûr, la fin du service militaire a été une cassure de ce lien entre l’armée et la population« .

Mercredi soir, des élèves du lycée Watteau et du collège de Bavais ont présenté leurs travaux sur les thématiques « Sécurité et Puissance, U.S.A et Russie« . Cette main tendue des auditeurs de l’IHEDN à la jeunesse a été saluée   « car, aujourd’hui, cette assemblée est mixte, elle permet plus encore de partager cet esprit de défense« , ajoute Thierry Devimeux.

Le terrorisme n’est plus hors sol, la France « n’est plus à l’écart sur ses terres. Pour autant, il reste difficile de mobiliser la population car il faut veiller aux signaux faibles, exercer une vigilance collective« , ajoute-t-il.

Dans cette optique, le concept de la Sécurité Nationale est apparu dans le langage commun depuis peu. L’Etat instille cette nouvelle approche afin de réduire le fossé entre le citoyen et son armée. Plus courant dans d’autres pays, cette sémantique veut agréger tous les citoyens vers un objectif simple et clair, la sécurité de tous.

Sécurité et Puissance, les U.S.A

3 élèves du Lycée Watteau ont présenté un regard sur l’histoire de l’influence américaine à travers le 20ème siècle et l’aube de ce 21ème siècle. Un pays qui pèse en terme d’influence sur le monde est parfaitement résumé par ce lycéen : « C’est la capacité de faire, le pouvoir, la capacité de ne pas faire, l’indépendance, de faire faire… en résumé de faire réaliser par les autres« .

Comme souvent dans la prise de décision, la notion de pouvoir est la clé de l’influence mondiale. « Vous avez le Hard Power, le moyen contraignant, le soft power, les axes politiques et culturels pour influencer « , explique-t-il.

Assurément, les U.S.A ne connaissent plus l’âge d’or « où seul le dollar était convertible en métal jaune et inversement, seul détenteur de la bombe H…« , commente un autre lycéen.

lycceA cette époque, l’Amérique tisse sa toile sur le monde à travers la création de l’ONU en 1945, l’OTAN en 1949, un plan Marshall pour aider les pays européens, mais refusé par l’URSS d’où l’émergence de la guerre froide. Cette fracture entre les deux super puissances débouche sur une chasse aux sorcières sans précédent à travers le Maccarthysme, la traque sans merci des communistes sur le sol américain ; une époque liberticide au pays des idéaux et du fameux article 2 de la constitution des Etats-Unis.

Des années 80/90 à 2001

La surprise Ronald Reagan marque un tournant dans la politique mondiale des U.S.A. Son rapprochement avec Gorbachev permet l’impensable, la chute du Mur de Berlin en 1989 et par ricochet l’éclatement de l’URSS en 1991. De facto, les Etats-Unis redevienne le gendarme du monde face à son ennemi de toujours… affaibli.

Interventionniste aux 4 coins de la planète, le sol américain se croyait préserver  de tout sauf que le 11 septembre 2001 à changer à jamais cette pensée.  Cet attentat majuscule a remis en cause les politiques étrangères établies sans même consulter les populations. Cette intervention des lycéens se concluent par une question ouverte : « Un leader est celui qui intervient au bon moment, c’est ce l’on attend de lui. Les U.S.A sont-ils encore un leader ?  »

Et la Russie… ?

Pour leur part, les collégiens ont traité le sujet épineux de la Russie. L’influence historique de la France sur cet empire place notre pays dans une position de partenaire, un jour infréquentable, le lendemain redevenu incontournable .

college« Puissance et impuissance de ce pays sur deux continents Europe/Asie«  », souligne le collégien. Depuis toujours, l’intérêt des européens et des asiatiques est d’échanger avec ce vaste pays. Pourtant, la Russie est certes une puissance militaire de premier plan sauf que la confrontation a changé de visage.
Aujourd’hui, la Russie a joué la carte énergétique, 2ème producteur de gaz au monde, via Gazprom, et un producteur de pétrole qui compte sur le marché mondial. Un atout mais également un talon d’Achille quand les U.S.A ont tout fait pour casser le prix du baril affaiblissant par la même occasion l’économie russe. C’est une autre guerre, celle de l’économie mondiale tout aussi efficace que des F16…

Le réchauffement de la planète pourrait changer une donnée économique majeure. Des territoires supportant des zones de grand froid, et par suite impropres à la culture, pourraient devenir cultivables. De facto, des immenses champs de blés et d’autres cultures positionneraient la Russie comme le grenier d’une partie du monde.

On l’oublie mais un élève souligne justement « la Russie est un pays musulman, son rôle est majeur en Syrie dont il a annulé la dette et en Iran auquel il a fourni de l’uranium enrichi« .

Extraits de Bernard Coget

Le président de l’association citoyenneté-sécurité nationale-défense, référent régional des conférences « les lundis de l’IHDEN », a délimité les contours de la géopolitique en 2016. « La puissance est différente de la sécurité, elle peut même être source de vulnérabilité« , précise Bernard Coget.

Autre thème douloureux, le budget alloué à la Défense dans chaque pays « car il faut rappeler que les textes fondateurs de 1958 interdisent toute intervention létale« . La France a un budget environ de 1,7% du PIB.  » Dans certains pays européens, le budget est de 0,1%« , ajoute-t-il.

Une nouvelle forme de guerre, la cyber guerre se fait jour. « Sur ce thème de la cyber-sécurité, il serait possible qu’une cyber/défense européenne émerge. Cela pourrait être un point de convergence« , ajoute Bernard Coget.

Par contre, la défense européenne demeure un doux rêve car trop sous le joug des alternances des gouvernements. Seule une gouvernance européenne pourrait faire naître cette fameuse armée des 27… pas vraiment la tendance politique actuelle. Une simple coopération sans faille sur le volet du terrorisme, entre tous les membres, serait déjà une avancée remarquable.

L’U.E doit cesser de renoncer à la puissance  La France doit travailler à renforcer sa puissance pour continuer à peser sur les affaires du monde« , conclut Bernard Coget.

Plus d’infos sur www.ihedn.frr

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