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Delphine Alexandre : «On va enfin voter POUR quelqu’un»

48 heures après le tremblement de terre au sein de la sphère politique, suite à l’alliance politique entre François Bayrou et Emmanuel Macron, Delphine Alexandre, animatrice du mouvement En Marche sur la ville de Valenciennes, livre ses impressions à fleur de peau pendant que, ce vendredi, l’image de la politique française s’enfonce un peu plus dans le lisier.

(Visuel Yves Wacrenier et Delphine Alexandre)

Delphine Alexandre : « Il faut changer de logiciel politique »

Depuis 2 jours, les partis établis ne savent plus comment qualifier ce rapprochement entre le président du Modem et le 1er Marcheur. « Il est du Centre Droit », dit Benoît Hamon. Valérie Létard, pour l’UDI, regrette que « François Bayrou a fait le choix de la gauche ». Les Républicains répondent avec virulence, «  pour un plat de lentilles », aux cinglants propos de François Bayrou à l’endroit de François Fillon. Sachant que ces mêmes politiques n’auraient pas manqué leur confiteor en faveur du président du Modem, si Alain Juppé avait gagné la primaire, la politique est délicieusement ridicule. Toutefois, il est juste de souligner que le maire de Bordeaux n’a pas eu un mot désagréable à l’encontre de son ancien soutien de Pau durant cette primaire.

Ils sont perdus, surpris par cette fulgurance dans cette alliance, qui a fait accélérer les négociations entre Benoît Hamon et Yannick Jadot, trop longues ; sans parler de la discussion, investiture par investiture, entre Jean-Christophe Lagarde et François Fillon, une pratique à l’ancienne soucieuse des postes et des carrières politiques de chacun.

« C’est une excellente nouvelle, il y a une cohérence avec le mouvement En Marche. François Bayrou a les mêmes valeurs qu’Emmanuel Macron, l’Europe, le travail, la probité… », souligne Delphine Alexandre. Le pilier de cette entente repose sur une loi de moralisation de la vie publique «  et d’ailleurs, cela figure dans les statuts du mouvement En Marche », précise l’animatrice du mouvement EM. Sur certains frontons de mairies, comme Aix-en-Provence, vous avez même les 4 mots Liberté-Egalité-Fraternité et… Probité !

Delphine Alanexandre avoue volontiers que «  j’ai mis mon bulletin de vote pour le Modem dans les précédentes élections ». Sauf que ce n’était qu’un bulletin de vote, mais « c’est devant ma télé, lors du discours d’Emmanuel Macron, en avril 2016, que j’ai décidé de m’engager en politique», poursuit-elle.

De fil en aiguille, elle prend des responsabilités « comme animatrice du comité local En Marche de Valenciennes/Watteau. Nous avons déjà 300 adhérents dans le Valenciennois, 110 sur Valenciennes dont 65 dans le comité » , précise-t-elle. De plus, elle est également dans le comité «  En Marche 59 », au titre « d’un relais territorial pour tout le sud du département et animatrice des comités ». Sur le Valenciennois, et afin de couvrir les 3 circonscriptions 21,20 et 19ème, un comité Escaut est en place sur l’Amandinois et un concernant le Denaisis/Ostrevant.

La dynamique présidentielle

A l’heure des calculs des investitures, elle réfute toute logique de cet ordre. «  Chaque chose en son temps, il ne faut absolument pas rompre la dynamique présidentielle. Peu m’importe, pour l’instant, quel serait  le 1er ministre ! », assène-t-elle avec détermination.

Au fur et à a mesure de l’échange, il est évident que cette virginité politique des adhérents donne un visage oublié de l’engagement pour un candidat. Celui très simple d’une adhésion à une philosophie globale, à une vision qui vous correspond, qui vous touche au plus profond… c’est la base ! Et pourtant, c’est presque devenu l’ile de l’Atlantide tant les calculs personnels de carrière priment sur tout le reste. On entend même «  le compte n’y est pas », par l’UDI en décembre 2016 dans ce type de marchandage. Mais le compte de qui, pas celui d’un chômeur en fin de droit, pas celui d’un citoyen ne se soignant plus faute de moyens financiers, etc. Effectivement, la politique actuelle atteint un sommet du nombrilisme.  « Il faut changer de logiciel politique, faire voler en éclats le concept droite-gauche. Moi, je suis ailleurs et notamment pour la suite de cette campagne, il faut qu’Emmanuel Macron fasse très attention aux ralliements politiques, parfois opportunistes, qui ne plaisent pas à la base, il le sait. Je ne suis pas prêt à tout accepter, je pourrais quitter ce mouvement si l’engagement initial n’est pas respecté », indique-t-elle.

… sur le terrain !

Vertu d’un nouveau parti pas encore gangréné par l’ambition individuelle, la base est écoutée. « Ceux qui ont lu le livre d’Emmanuel Macron connaissent déjà son programme, il va être chiffré tout simplement. Ce dernier est issu d’une remontée des comités de terrain suite à la Grande Marche. E. Macron est très à l’écoute, je fus même soufflée suite à un retour de Paris consécutif à une note partagée de notre comité, en live… », explique Delphine Alexandre.

Le comité Valenciennes/Watteau est en place depuis novembre 2016. Depuis la première réunion, Yves Wacrenier est présent. Il a pu constater un comité en mouvement car ce n’était pas gagné. «  Cela a fonctionné rapidement, ce n’était pas acquis. Notre première réunion publique concernait l’Education avec près de 150 participants. C’est le sujet le plus réclamé par les adhérents. D’ailleurs, c’est le pilier du programme d’E.Macron, avant même l’emploi, car tout commence par là ». Une autre réunion s’est déroulée sur le thème de la solidarité « et ce fut nettement plus partagé, où commence la solidarité, ou finit-elle ? », poursuit Delphine Alexandre. Par contre, chose surprenante sur un territoire où elle est prégnante, la thématique «  de la sécurité n’est pas réclamée en débat ».

Qualité de jeunesse, sera-t-elle gravée dans le temps « avec 50% de candidats aux législatives issus de la société civile… », précise-t-elle…, si cette dynamique de terrain demeure, elle pourrait permettre une véritable revitalisation de la vie politique. Sachant qu’il y a plus d’une centaine de députés élus en 2012, sur 577, qui ne s’engagent pas dans la prochaine joute législative… ce n’est pas anodin !

Et il est écouté, également, par les autres postulants « le programme de santé remodelé de François Filon est un copié collé de celui de Macron », déclare-t-elle.

Fédérateur

Sur la méthode, Delphine Alexandre adhère totalement « à son pragmatisme, son souci de l’efficacité. Son passé de banquier peut l’amener à bien gérer… l’argent public » , glisse-t-elle avec malice.

Avant, mais surtout depuis trois jours, un florilège de critiques s’abat sur le candidat à la présidentielle du mouvement En Marche. A cela, l’animatrice sur la section de Valenciennes attend « une bienveillance, et une réponse avec l’intelligence des mots. Il peut désarçonner ses adversaires de cette manière. J’attends avec une grande impatience le premier débat du 20 mars entre les différents candidats».

La 5ème République a voulu que l’élection présidentielle soit celle d’un homme ou d’une femme face au Français. Pour y arriver, il faut une capacité à rassembler les forces vives, mais également à emmener une nation, même d’avis contraires. C’est le principe oublié car le vote CONTRE est l’apanage de ces dernières présidentielles, 2012, 2007, 2002 par essence, etc. «  Oui, Emmanuel Macron peut emmener les Français, il trace sa route avec cohérence et efficacité. On va enfin voter POUR quelqu’un, ce sera un vote d’adhésion », explique Delphine Alexandre.

Laurent Dagallaix « Why Not »

Impossible d’éluder Jean-Louis Borloo dans les futurs soutiens, potentiels, à Emmanuel Macron. « Jean-Louis Borloo aurait pu être un ministre d’un gouvernement de gauche, comme de droite. C’est comme Emmanuel Macron, un homme de terrain, de proximité, un humaniste avec une sensibilité pour l’Europe, comme Dominique Riquet. Il est tout à fait dans la filière d’Emmanuel Macron », explique Yves Wacrenier.

Concernant le maire de Valenciennes et sa venue très ostentatoire au meeting du 1er Marcheur, et les remous au sein de la famille politique LR dans la foulée, Delphine Alexandre n’exclut rien « Why not, je ne le connais pas, je ne peux pas juger, mais il est dans le prolongement de Jean-Louis Borloo… », précise Delphine Alexandre. Mais pour cela, il faut prendre une décision, un positionnement clair pour l’un ou l’autre, car depuis mercredi dernier, les passerelles entre Maronistes et Fillonistes sont coupées… définitivement.

Voilà en quelques lignes, la vie d’un nouveau mouvement politique, que l’on apprécie ou pas, mais il Marche pendant que Marine le Pen refuse de se présenter devant la Police et que la justice ouvre une Information judiciaire à l’encontre de François Fillon… c’est motivant la politique française pour un vendredi as usual !!!

Sur Valenciennes, la prochaine réunion se déroulera le samedi 04 mars, à 16H30 au restaurant les Arcades, pour présenter le programme déroulé par Emmanuel Macron le 02 mars prochain.

Daniel Carlier

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