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Valenciennois

Une première en France, une ferme urbaine est née à Dutemple.

C’est le premier site de production bio de fruits et légumes en zone urbaine en France. Ici rien n’est clôturé, la ferme est un espace participatif, un endroit de vie et de partage. Bienvenue à la ferme de Dutemple.

Pour réconcilier la ville et la nature, ils cultivent « urbain »  et réinventent la ville.

Il faut entrer dans le quartier, prendre quelques rues à droite, puis à gauche, et là, au cœur de Dutemple, entre les habitations, la ferme est installée. Sur le terrain, des carrés potagers dans lesquels poussent des fruits et légumes, une serre, un poulailler, un verger avec quelques arbres fruitiers, une zone de compostage, le tout ouvert à tous, sur un espace de 9000m², ce n’est pas rien, une vraie terre. Un retour à la nature.

Inaugurée ce jeudi 13 juillet à midi, en présence notamment de Laurent Degallaix, maire de Valenciennes, Salvatore Castiglione, Conseiller Régional, représentant du Président de Région, des maires des communes avoisinantes, et des associations locales entre autres. Ici ce n’est pas un ruban que l’on coupe, mais quelques feuilles de branchage. Symbolique.

Mais qui donc a semé la petite graine ? L’idée vient de l’association Les cols verts. Guillaume Colson, co-fondateur des cols verts, apiculteur et agriculteur urbain passionné, nous parle de cette ferme urbaine participative où « les adhérents peuvent y venir travailler tous les jours et où sur place, il y a des salariés en insertion.  C’est un projet participatif avec les habitants. On a tout créé, nous sommes partis de la feuille blanche. Nous avons identifié toutes les cultures à faire pousser, nous avons créé un lieu de vie. En souvenir de ces jardins ouvriers qui se trouvaient ici même. »

Sous ce très joli projet, avec et pour les habitants, là où l’ANRU a modifié la cité, où le vert a remplacé le gris du bitume, il est question aussi de lien social dans la ville, de protection de la biodiversité, d’autonomie alimentaire, de ralentir le changement climatique…

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Des techniques spécifiques utilisées par ces chercheurs d’or pour montrer que la nature peut pousser partout.

La donne est simple, le terrain, propriété de SIGH, mis à disposition gratuitement, sur la friche urbaine de l’ancienne place des Glaneurs, n’est pas forcément productif. De ce fait, des techniques spécifiques sont utilisées, Guillaume Colson explique «  notre objectif est de montrer que l’on peut occuper tout type de terrain,  que cela peut pousser partout. » Une preuve que la graine pousse n’importe où, l’important est le soin qu’on lui apporte.

Alors comment ça marche ? « Dans les bacs, il y a plusieurs couches, d’abord du bois mort, des bûches, ensuite un mélange de carton, de bois broyé, de fines branches, de feuilles, sur environ 50 cm, puis 30 cm de mélange terre – compost, ensuite on plante, puis on vient ajouter au dessus 3 cm de paillage pour protéger entre autres », détaille Guillaume Colson, avant d’ajouter « cela ne nécessite pas beaucoup d’arrosage de ce fait, là nous sommes à 80 litres par jour en intérieur, et à l’extérieur nous n’avons pas arrosé depuis fin mai, date de la première plantation, juste 20 litres dans chaque bac. » Et ça pousse !

david cambier et guillaume colson 775x425

Les productions destinées aux habitants et des emplois en insertion.

La production est destinée aux habitants des trois quartiers de Dutemple, St Vaast et Chasse Royale. L’objectif est clair « amener les fruits et légumes au plus près des habitants, et des œufs aussi. » Des œufs oui, un container sera installé et décoré par les jeunes du centre social et se transformera en poulailler. La récolte sera mise en vente à un tarif « solidaire ». Et si la production dépasse la consommation locale, elle sera vendue à l’extérieur. Tout simplement. Quant au point de vente, il sera  décidé avec les habitants.

A la ferme de Dutemple, les habitants qui viennent participer sont accueillis par des salariés employés en insertion. Pierre Fleuret, le référent technique de ce chantier d’insertion est maraîcher bio de formation, il est accompagné par Nathalie, Jordan et Eddy. David Cambier, président de l’association Les cols verts mais également directeur du CAPEP, détaille « l’idée de l’association était au départ de créer une communauté de personnes qui ont des savoir-faire en permaculture, en culture, etc. On a créé une communauté, un espace de partage, d’échanges… dans une cité minière, cela a tout son sens. Nous avons été sollicité par un ensemble de communes pour l’accompagnement… » En spécialiste des questions de cohésion et d’insertion professionnelle, il ajoute « c’est une ferme de quartier, les habitants ont été associés dès le départ. L’idée est de remettre la culture dans le quartier. Ensuite des ateliers avec les écoles, primaire et maternelle, le centre social, seront mis en place. »

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A l’automne, les petites graines vont germer, la ferme va s’agrandir.

Ils ont semé la petit graine,  elle va pousser et faire des petits. A l’automne, la totalité de 9 000 m² sera occupée, 6 serres de 100 m² chacune, un poulailler, mais aussi « trois ruches pour les abeilles en mars, les habitants pourront se former », ajoute Guillaume Colson. Puis des cultures verticales, un verger plus agrémenté, avec une trentaine d’arbres fruitiers, plantés avec les enfants, « pommes, poires, cerises, abricots, pêches, prunes, etc. » De quoi manger frais, sain, bio et local ! L’aménagement se fera au fur et à mesure. Sur la parcelle de terrain restée en friche, un travail expérimental sera mené avec un guide composteur, pour initier les habitants au compostage.

Dans quelques jours, le 21 juillet, de 14h à 15h30, un atelier sur le thème des plantes aromatiques / plantes médicinales aura lieu, guidé par Guillaume Colson en personne,  l’ancien avocat des barreaux de Valenciennes et d’Avesnes-sur-Helpe a de jolies cordes à son arc, formations de phytothérapeute, de naturopathie, etc. Il se souvient, du goût des madeleines de Proust, avec le sourire « des petits jardins de plantes médicinales » qu’il faisait pousser lorsqu’il était enfant. La graine était déjà là. Reste à faire pousser celles plantées à Dutemple, où dans ce lieu de vie, elle sera arrosée par tous, avec l’objectif que les habitants récupèrent d’ici quelques années la gestion de la ferme. Histoire que les semeurs de graines puissent aller semer dans d’autres territoires…quelques graines d’espoir et de confiance suffisent !

 

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