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Et si le transport public se développait dans le Valenciennois, chiche !

Vendredi soir, le comité syndical du SIMOUV a marqué une nouvelle ère au sein de cette AOM (Autorité Organisatrice de Mobilité). En effet, l’épuration d’un passif budgétaire douloureux est révolue, il est temps de penser aux améliorations du transport public sur le Hainaut.

Pascal Vanhelder, vice-président au SIMOUV : « Il faut une politique de développement du transport (écologique) dans le Valenciennois, le temps presse ! »

En préambule du rapport d’activité du délégataire, plusieurs propos ont recadré l’enjeu, le contexte et les perspectives du syndicat du transport public dans le Valenciennois pour les années à venir.

« Après un douloureux passif budgétaire 2014, 2015, nous allons retrouver une certaine capacité d’investissement. Notre statut d’AOM (Autorité Organisatrice de Mobilité) nous impose une politique de développement du transport, le temps presse. A mi-mandat, il faut réfléchir à la mise en oeuvre d’outils de multi-modalités, de déplacements doux, de transports alternatifs…, mais également l’organisation de l’urbanisme », souligne Pascal Vanhelder. Pour rappel, le SIMOUV a récupéré les compétences de l’aménagement du territoire, ex-SIPES, et notamment de l’application du SCOT du Valenciennois voté officiellement en juillet 2014 sous la présidence de Michel Blaise.

Sur ce point, Salvatore Castiglione, maire de Wallers, et vice-président au SIMOUV, confirme «  après deux années budgétaires compliquées, cette année 2016 va dans le bon sens ».

Cette nouvelle respiration financière est la résultante, en partie, d’une forte contribution des « deux agglomérations. Je souhaite donc geler les contributions ( compte tenu de la forte inflation les années précédentes) de la CAVM, et de la CAPH », précise Anne-Lise Dufour.

Pour le reste, ce nouvel horizon financier permet à la présidente de présenter quelques axes de réflexions majeurs. « Le Centre Hospitalier de Valenciennes est très mal desservi. La navette a été rétablie entre la station de St-Waast et le CHV, mais elle est vide. Il faut réfléchir à une desserte directe de ce pôle de santé », indique Anne-Lise Dufour. Pour mémoire, Francis Decourrière avait présenté en 2005 un projet dans ce sens. Une liaison, en tramway, directe jusqu’au CHV, mais ce dossier fut abandonné avec comme justificatif, à l’époque, une infaisabilité technique notamment sur la largeur de l’Avenue Desandrouins. Le résultat est patent, le CHV, 5000 fiches de paye, plus gros employeur du territoire, 2 millions de visiteurs par an (patients et accompagnants), est hors de portée d’un transport public décent… ! Les priorités sur les choix des destinations sur les lignes ligne 1 et 2 sont sujets à beaucoup de questionnements.

Ensuite, autre point sensible, le maillage du territoire constitue un véritable trou dans la raquette du service public de transport. En effet, héritage d’un passif abyssal de l’ancienne présidence et notamment d’une ligne de tramway vers le Pays de Condé beaucoup, beaucoup plus chère que prévue, les kilomètres parcourus par Transvilles sont réduits drastiquement. Certaines communes rurales se plaignent ouvertement « un usager met une heure de bus entre Wallers et Valenciennes… », souligne le maire de cette commune.

Dans cette optique, le SIMOUV « peut envisager un projet de tram/train pour remailler le territoire. En effet, nous avons déjà pris langue avec la SNCF afin d’utiliser des voies ferrées délaissées, mais existantes ! », ajoute Anne-Lise Dufour.

Enfin, à court terme « nous lançons une étude afin de remplacer une partie de la flotte de bus par des véhicules au gaz, une trentaine dès 2018. Certaines collectivités comme sur Paris ont déjà une flotte de bus au gaz avec un retour sur leur utilisation », précise la présidente…, et sans oublier la MEL (Communauté Urbaine de Lille) qui a historiquement pris ce virage avec une flotte intégrale de bus au gaz depuis très longtemps, ce fut la première agglomération de taille à franchir ce pas !

Rapport d’activité du délégataire

L’enseignement notable est que cette entreprise, RATP DEV, est bénéficiaire sur l’exploitation du réseau Transvilles. «Quand on fait appel à un professionnel du transport comme la RATP… Néanmoins, nous veillons à ce que les fonds collectés soient également au service des usagers du Valenciennois», souligne Anne-Lise Dufour.

Autre point à souligner, la fraude atteignait sous l’ancien prestataire (VEOLIA) près de 2 millions d’euros. « La lutte contre cette fraude s’est matérialisée à travers beaucoup plus de contrôleurs, et de contrôles. Les résultats ne sont pas fait attendre avec une réduction par deux de la fraude au transport public. Le dispositif de transformation d’une amende en abonnement Transvilles connaît un vif succès », conclut sur ce sujet Anne-Lise Dufour.

Daniel Carlier

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