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La CPAM, une mission « VITALE » de proximité !

Certes, c’est une obligation légale mais cette réunion d’informations aux partenaires fut un temps d’échanges relatifs aux actions de la CPAM du Hainaut en faveur des assurés sociaux.

La CPAM du Hainaut lutte contre le renoncement aux soins

Ouverte par la présidente de la CPAM du Hainaut, Mme Kielbasiewicz, et le directeur de cette caisse, M.Talpart, cette réunion publique ouverte aux partenaires a été l’occasion de présenter des actions innovantes.

Moins d’effectif, plus d’efficacité !

Le directeur de la CPAM du Hainaut plante le décor : « Les difficultés économico-sociales ont un impact sur les indicateurs de santé du territoire« . Parti depuis 17 ans de cette caisse, où il fut agent comptable, puis directeur notamment de l’URSSAF de Valenciennes, « j’ai été surpris par la CPAM du Hainaut, son dynamisme et son innovation ».

fouelleQuelques chiffres pour donner du poids aux discours. La CPAM du Hainaut (Valenciennois, Cambrésis, Sambre-Avesnois) représente 683 219 affiliés, 17 agences d’accueil et 1,7 milliard d’euros de remboursement annuel aux assurés sociaux sur un volume global de 2 milliards d’euros de flux. « C’est une gestion quasi industrielle avec des outils numériques. Néanmoins, nous évoluons dans un environnement budgétaire contraint. Nous étions 1000 salariés il y a quelques années. Aujourd’hui, nous sommes environ 700 collaborateurs, soit -30% de l’effectif« , ajoute-t-il.

Hors contraction budgétaire, l’arrivée de la dématérialisation, le compte ameli.fr, la démarche numérique est incontournable et indispensable afin de modifier les comportements et notamment la routine de l’assuré social, venant sans RDV…attendre son tour !

Partenariat fort

Dans le cadre de cette réunion, les partenaires étaient présents car « ils sont un relais important auprès de nos bénéficiaires« , souligne le directeur. A cet effet, des conventions ont été signées avec les CCAS sur le Grand Hainaut. Ces structures sont des relais de proximité importants pour les droits aux soins. 19 conventions sont signées avec les CCAS de Bruay-sur-l’Escaut, Denain, Douchy-les-Mines, Escaudain, Escautpont, Wallers, Le Cateau-Cambrésis,, Feignies, Maubeuge, Fourmies, Landrecies, Saint-Saulve, Condé-sur-l’Escaut, Fresnes-sur-Escaut, Vieux-Condé, Le Quesnoy, Cambrai, Valenciennes, vicq et Haumont. D’autres sont en cours comme avec Beuvrages, Bavay, Caudry, Anzin, Quiévrechain, Marly et Onnaing.

Ces partenariats sont fondamentaux pour la CPAM du Hainaut car les points d’accueil sont en réduction avec deux fermetures, sur Bavay et Le Cateau. « Il n’est plus possible de maintenir des structures avec une seule personne », précise le directeur. Le travail de la CPAM évolue. Pour autant, le besoin de soins est criant sur ce territoire.

Renoncer à guérir

L’objectif est simple. Dans un contexte de précarité marquée, il est nécessaire d’identifier un public ne souhaitant plus accéder aux soins. Peur de la facture dans un hôpital, repli sur soi-même, si 80 % des assurés sociaux bénéficient des services de la CPAM, 20% de cette population ont un rapport plus distant, voire sont hors circuit, avec l’accès aux soins. C’est l’épineux problème du renoncement à se soigner.

Sophie Béhal, en charge des relations avec les assurés, est venue présenter les actions innovantes de la CPAM du Hainaut. Compte tenu de la densité de la population, du caractère hétérogène des territoires ruraux, périurbains et urbains, cette CPAM est très qualifiée pour mettre en exergue un constat social « une partie de la population renonce aux soins, ils ignorent leurs droits. Notre travail est que chaque affilié bénéficie de ses droits et tous ses droits« , précise-t-elle.

La stratégie est de passer outre le traitement de masse et d’aller au contact personnel d’un affilié en rupture de soins. »Il est important de faire comprendre à ce public qu’il ne faut pas attendre d’être dans une situation sanitaire problématique« , poursuit-elle.

A travers la France, les 140 CPAM cherchent le meilleur fil d’Ariane pour repérer et ne pas perdre le citoyen dans les limbes de la fracture sociale. Cela concerne toute monde, un accident de vie, une rupture professionnelle, un problème privé, tout le monde peut basculer… et c’est pourquoi il faut pister ce public en délicatesse sanitaire !

La LUP

Pour atteindre cet objectif, la LUP (Ligne d’Urgence Précarité) a été mis en place depuis le 01 juillet 2016. « Cette ligne est uniquement réservée aux acteurs de santé. Elle permet de joindre un(e) interlocuteur unique pour régulariser en urgence une mise à jour des droits d’un patient, un problème administratif etc.« , souligne un responsable de la CPAM.  Cette LUP permet de signaler des dossiers hors circuit du traitement de masse avec les délais classiques, c’est le traitement personnalisé et efficace de la proximité du soin.

Mme Torel, du CCAS de Fresnes et Escautpont témoigne spontanément : « On vient voir Mme Sécu« . Proche de la population « nous rencontrons parfois un public avec un tel degré d’éloignement des droits et des soins. Indéniablement, Il est plus aisé pour nous de lier contact avec ce public« . Tout est résumé dans cette déclaration, la CPAM a un besoin structurel de nouer des partenariats forts avec ces acteurs de proximité, au cas par cas des difficultés sociales.

Plus que jamais, la CPAM se doit d’être en mouvement « pour ne pas laisser un affilié sur le trottoir« , ajoute un intervenant.

Le pôle d’accès aux soins

Autre action de détection, le pôle d’accès aux soins est un un service ad hoc où un(e) chargé de mission prend en charge un dossier complexe. Une vidéo émouvante projetée à cette réunion publique l’atteste, c’est un public submergé par la complexité des actes administratifs, un public fragile se perdant dans le rouage classique du réseau de santé. En l’espèce, l’exemple mis en avant était un couple de retraités sans médecin référent suite à un problème de santé et sans solution de substitution. « Nous étions résignés à ne plus soigner et attendre la fin… » , témoigne ces assurés sociaux. « J’ai réussi à lui trouver un praticien afin de les remettre dans le circuit de l’assurance sociale« , indique la personne en charge de ce service.   » Nous avons déjà traités 30 dossiers, en 2016, dont 23 renoncements aux soins« , souligne la responsable de ce Pôle d’accès aux soins.

Un exemple enfonçant une porté béante, celle du désert médical plus grand chaque jour. Une génération de praticiens baby-boomers est sur le départ. Peu de remplaçants viennent s’attarder dans le Nord et c’est pourquoi « vous avez des déserts médicaux dans des villes même limitrophes à Valenciennes« , pointe du doigt un intervenant. Le problème est le numerus clausus, entre le besoin de préserver un volume de clientèle, car beaucoup de médecins ont du mal à boucler (aussi) les fins de mois, et une couverture médicale suffisante et nécessaire pour tous les citoyens.

L’Etat, gouvernance après gouvernance, n’arrive pas à enrayer cette dérive. Quelques mesures de soutien à l’installation en zone rurale de médecins libéraux, des pansements par-ci par-là, un placebo médical en passant mais aucune mesure choc pour modifier le cours de jeu ! Aujourd’hui, des patients se retrouvent sur le Grand Hainaut avec un dossier médical fourni par le futur médecin retraité mais plus aucun autre praticien ne veut ouvrir sa salle d’attente surchargée. Le seul recours est l’hôpital public et de l’autre, vous avez l’ARS qui prône l’hospitalisation à domicile, la réduction des nuitées en milieu hospitalier etc. !!! A un moment donné, il va falloir mettre les cartes de santé sur la table et effectuer des choix de gouvernants courageux afin que l’assurance de santé, à la française, puisse encore longtemps ne pas se mesurer au solde de votre compte en banque.

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