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Second souffle sur le Hainaut-Cambrésis

Rompre la solitude du chef d’entreprise face à l’échec, voilà l’immense défi de l’association Second Souffle dont l’ambition vient irriguer le sud du département à travers l’ouverture officielle de son antenne sur le Hainaut-Cambrésis.

(Visuel Philippe Marchant et Christine Lecomte)

Christine Lecomte, présidente de l’association Second Souffle Lille : « J’ai entendu le silence du téléphone… ! »

Dans les splendides locaux du MEDEF Hainaut-Cambrésis à proximité du Stade du Hainaut, l’association Second Souffle a déclaré ouverte son antenne sur le Grand Hainaut. Marc Krzemianowski, président de ce syndicat patronal, a introduit cette thématique ô combien sensible.

«  Chef d’Entreprise, c’est du sport de haut niveau, du haut vol. D’autant plus que la perception de celui-ci est mauvaise, son image est négative. Quand le chef d’entreprise perd, il est isolé, un paria, un gueux. Pourtant, l’échec n’est qu’une étape pour mieux rebondir après. L’entreprise est un corps vivant ! », déclare en propos liminaire Marc Krzemianowski.

Après ce plaidoyer d’introduction, la parole est donnée à Serge Moreau, président du Tribunal de Commerce du Valenciennois et de l’Avesnois. Bien sûr, la gestion des contentieux, et les procédures collectives sont identifiées par le monde économique. Par contre, l’action de prévention est beaucoup moins ciblée, alors que c’est peut-être l’essence même d’un juge consulaire. Une réflexion s’inscrivant  tout à fait dans l’esprit du rebond de l’entrepreneur de cette association Second Souffle. « Il existe des procédures amiables, la conciliation, le mandat ad hoc… Je suis extrêmement attentif au chef d’entreprise en difficultés, car il est abandonné. Je mets un point d’honneur à recevoir un chef d’entreprise dans les 24H après un contact, samedi et dimanche compris », explique le président du Tribunal de Commerce.

Philippe Marchant et Serge Moreau

Dans l’esprit d’un SAMU social, il est important d’assister le chef d’entreprise dans la prise de la bonne décision. « Il ne faut pas laisser filer une dette qui pourrait impacter également d’autres acteurs économiques. Dans le même temps, il est possible également de négocier une dette, de trouver des solutions. Le juge consulaire n’est pas là pour abattre un chef d’entreprise », poursuit Serge Moreau. « Le Tribunal de Commerce est même son allié », déclare en écho Marc Krzemianowski.

« Cette idée a germé durant la soirée des Faiseux sur Wallers Arenberg », Philippe Marchant.

L’objet de l’association Second Souffle est déjà bien identifié. « Le chef d’entreprise en situation d’échec connaît un grand moment de solitude. J’ai connu cette situation lorsque j’ai dû liquider mon entreprise.  J’ai entendu le silence du téléphone. Puis, quand vous réalisez des démarches chez Pôle Emploi, vous cochez la case- Autres-… ! », souligne Christine Lecomte. Le diable est dans le détail. Le fait que la situation du chef d’entreprise, sans activité, n’est même pas dans la nomenclature de cet organisme de référence, cela pose une véritable question de fond.

Ensuite, il ne faut jamais oublier qu’une entreprise en fin de vie… « liquidée, outre sa situation personnelle, cela impacte les familles des salariés. Ce n’est pas facile non plus pour le chef d’entreprise d’annoncer une liquidation », précise-t-elle.

Justement, ces situations extrêmement douloureuses furent abordées durant la Soirée des Faiseux II, avec des témoignages édifiants et poignants. « Cette idée a germé durant la soirée des Faiseux sur Wallers Arenberg. J’ai connu un échec, mais j’avais la chance d’avoir un réseau. Que font les chefs d’entreprises qui ne sont pas entourés ? », s’interroge le responsable de l’antenne Second Souffle sur le Hainaut-Cambrésis.

Un questionnement, quelques rencontres plus tard avec Christine Lecomte, et l’antenne du Hainaut-Cambrésis était sur les fonts baptismaux. «  J’ai adhéré aux valeurs de l’association Second Souffle. Ensuite, j’ai su réunir une équipe homogène de 12 bénévoles, des professionnels en provenance de secteurs très divers, DRH, avocat, et même une psychologue, un atout important pour dialoguer avec le chef d’entreprise », ajoute Philippe Marchant.

Plusieurs dispositifs financiers sont opérationnels pour aider une entreprise en situation financière délicate.  A destination des entreprisses de moins de 50 salariés, un fonds a été mis en place par la région des Hauts-de-France jusque 50 000 €, une aide validée par le Tribunal de Commerce de Lille.

Philippe Marchant et Marc Krzemianowski.

Pour des entreprises de plus grande taille, un autre fonds est en cours de déploiement, de 50 000 à 300 000 €. Il est cofinancé par la Région des Hauts-de-France, et la CCI régionale, mais également un organisme bancaire. « Ce soutien financier est destiné à des entreprises saines, qui connaissent un accident de parcours, un problème de trésorerie passager », précise Marc Krzemianowski.

Les premières réunions de cette antenne sur le Hainaut-Cambrésis sont programmées avec assurément des hommes et des femmes à sauver d’eux-mêmes !

Mail : valenciennes@secondsouffle.org et www.secondsouffle.org

Daniel Carlier

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