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Martine Trussant « je souhaite un barreau plus lisible, plus audible, plus persuasif »

Le barreau de Valenciennes a un nouveau bâtonnier pour un mandat de deux ans, Maître Martine Trussant, elle succède à Maître Pascal Vanhelder. Certes cet exercice est court, mais suffisant pour laisser son empreinte, une orientation, des réalisations concrètes (visuel Martine Trussant).

Une justice de proximité efficace

Avocate depuis 1982, Maître Martine Trussant s’est portée candidate à cette fonction prestigieuse. C’était pour cette avocate spécialisée en Droit social une continuité professionnelle, une suite logique dans une carrière déjà bien remplie. D’ailleurs, elle fut élue avec une majorité confortable au sein d’un barreau composé de 113 avocats, dont 65% de femmes. « Nous n’étions que quelques avocates femmes dans le Valenciennois à l’époque. Je connais bien l’ensemble de mes confrères, et toutes les juridictions du secteur et de la Cour d’Appel à Douai », précise le nouveau bâtonnier.  Elle a pris ses fonctions au sein de la Maison de l’Avocat et de sa précieuse équipe associée, rue Capron à Valenciennes, aux portes du Tribunal de Grande Instance de Valenciennes.

Maison de l’Avocat à Valenciennes

Durant cette campagne à fleurets mouchetés pour le bâtonnat de Valenciennes « j’ai exposé mon programme. Je souhaite un barreau de Valenciennes, plus lisible, plus audible, plus persuasif ! Sur le terrain, les jeunes avocats signalent un manque de communication, interne en particulier. A ce titre, je souhaite également mettre en place des référents, des relais entre les avocats et les juges , des relais entre le justiciable et la justice. Ma volonté est de devenir plus lisible pour l’ensemble de nos partenaires et des justiciables ».

Quels sont les moyens mis en oeuvre pour atteindre cet objectif, celui d’une meilleure communication au quotidien  ? « Nous devons d’abord utiliser tous les outils de communication actuels. Tout d’abord, une refonte de notre site internet. Ensuite, une utilisation des réseaux sociaux afin de faire connaître au plus grand nombre nos actions, notre rôle de défenseur des Droits, un message vers le grand public », explique le bâtonnier.

« L’avocat est le garant d’une bonne justice », Martine Trussant

La fonction de bâtonnier donne toute la mesure au rôle de l’avocat. « Il est le garant d’une bonne justice, des libertés et des droits, mais également des règles déontologiques de la profession », indique Martine Trussant. Dans la suite logique, il est nécessaire que le citoyen prenne connaissance « de notre savoir-faire, notre stratégie au sein du Barreau de Valenciennes », ajoute-elle !

Parmi les craintes, celle de la désertification judiciaire est bien identifiée. Néanmoins, Maître Trussant demeure « confiante sur le maintien d’un TGI sur la ville de Valenciennes. C’est une juridiction importante avec notamment le pôle criminel. Il faut éviter une justice sans proximité, il faut maintenir une justice humaine. Elle doit être efficace, humaine, et lisible », ajoute-t-elle.

Le droit au logement

Le bâtonnier veut mettre en exergue un mal endémique sur ce territoire, en l’occurrence le droit au logement. Avec plus de 10 000 demandes non pourvues sur cet arrondissement, cet item constitue un marqueur sociétal sur le Valenciennois, les causes sont multiples, les initiatives importantes en la matière, et des acteurs pléthoriques. Dans le logement social, voire dans le parc privé, le particulier peut prétendre à un toit pour lui et ses proches.« Cela constitue un élément de préoccupation majeure pour le Valenciennois. Dès à présent, nous allons préparer une conférence, colloque etc. pour cette année 2018 », précise-t-elle.

Martine Trussant : « La justice n’est pas ce qui est juste, mais ce qui est prouvable »

Spécialiste du droit social, Maître Trussant « plaide depuis longtemps sur le sujet du harcèlement moral dans le monde de l’entreprise. D’ailleurs, à la différence de l’inégalité salariale défavorable à la femme, il y a une égalité parfaite homme/femme. Depuis quelques années, les juges sont beaucoup plus sensibles sur le sujet du harcèlement moral. Par contre, il est extrêmement difficile à prouver, tout se passe en mode clos. La justice n’est pas ce qui est juste, mais ce qui est prouvable ».

Ne pas exister judiciairement ne veut pas dire ne pas exister du tout, le Valenciennois est une illustration vivante de cette vérité digne de Confucius.

Daniel Carlier

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