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Les industriels du ferroviaire gagneront ensemble ou perdront tous seuls ?

A l’occasion de la 4ème édition du Rail Industry Meetings sur le site de la Cité des Congrès sur Anzin, une table ronde s’est tenue sur la thématique de la stratégie ferroviaire avec comme intervenants Pierre Leconte, directeur développement Alstom, Eric Tregoat, Railénium, Christophe Cheron, SNCF recherche @ développement, et François Meyer, pour Fer de France.

François Meyer : « Le ferroviaire sera européen ou ne sera pas ! »

Au sein d’un Valenciennois très concerné par l’industrie ferroviaire avec deux grands acteurs de la production comme Alstom et Bombardier, cette manifestation prend une résonance particulière.

Toute stratégie économique et industrielle repose d’abord sur le constat d’un marché à l’instant « T ». « Le système ferroviaire européen est trop cher, trop rigide, très réglementé », souligne Christophe Cheron, ça c’est dit !

Quelles sont les solutions pour sauver un secteur industriel français et européen face à l’imposante concurrence chinoise ? A savoir que le poids lourd chinois du marché sur le rail développe un chiffre d’affaire supérieure (et de loin) au cumul Alstom, Bombardier et Siemens. « La survie en Europe de l’industrie ferroviaire passe par notre capacité à suivre la route et l’avion dans la rupture de son coût », explique François Meyer.

Sur ce point, il est conforté sur le besoin impérieux de l’innovation industrielle. Toutefois, l’enjeu est  d’innover ensemble.  » Tous les matins, on pense que nous pouvons innover en compagnie d’acteurs industriels du marché, mais le soir arrivé… on se dit qu’innover au sein de son entreprise, c’est bien aussi. Le collaboratif est plus compliqué en matière ferroviaire « , explique Pierre Leconte.

Toutefois, des lueurs sur le marché du rail s’ouvrent. En effet, l’agilité industrielle demeure un atout prépondérant sur les futurs appels d’offre des régions, une production adaptée, des plus petits volumes seront possibles. « Il ne faut pas se focaliser sur la capacité de production, mais plutôt la fiabilité, le confort, la réduction du coût ferroviaire avec au final une qualité perçue optimisée par le client », déclare Eric Tregoat.

« Il est possible d’innover ensemble dans cette filière », Eric Tregoat

Pourtant, une organisation comme Railénium existe par essence pour la promotion du ferroviaire. « Le problème de l’innovation est que toute le monde innove. Donc, l’enjeu est d’innover plus vite que son concurrent. Nous sommes pour l’innovation ouverte. Il est possible d’innover ensemble dans cette filière qui reste très fragile, même si ce n’est pas une démarche naturelle », ajoute Eric Tregoat. François Meyer enfonce le clou  » le ferroviaire sera européen ou ne sera pas » , comme pour mieux pointer du doigt les résistances face à l’ogre chinois prêt à conquérir sans état d’âme les marchés européens face à l’individualisme industrielle des grands acteurs européens.

Comme souvent, les discours industriels, politiques, et syndicalistes clament haut et fort que tout le monde souhaite un « Airbus du ferroviaire », mais au moment d’une fusion potentielle, ou existante, on pousse des cris d’orfraie, c’est le scandale industriel au moindre boulon produit hors de nos frontières en Europe, le « Not in my Backyard » à la française !

Daniel Carlier

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