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Volontaires sans frontières à Wallers

Sous le soleil du nord, la jeunesse internationale bénévole est à la manoeuvre pour rénover un secteur pavé de la mythique course Paris-Roubaix ; chantier patrimonial, jeunesse, une commune (Wallers) au coeur du projet, un objectif associatif partagé, voilà les ingrédients de ce chantier dont le contour est hors du commun.

Salvatore Castiglione, maire : « Wallers colle parfaitement à ce type de projet »

Peu connu dans l’ex région Nord Pas-de-Calais, les « Chantiers internationaux » étaient très répandus en Picardie. C’est pourquoi, la nouvelle découpe administrative régionale a permis une généralisation dans les Hauts-de-France de cette pratique citoyenne sans frontières.

Dans cette optique, un appel à projet fut lancé par la Région Hauts-de-France pour une nouvelle mouture des « Chantiers Internationaux » pour lesquels l’association Concordia fut retenue. Mise sur les fonts baptismaux après la seconde guerre mondiale, cette structure « existe depuis plus de 70 ans. Pour mettre en oeuvre ces projets, nous travaillons en partenariat avec les acteurs locaux, en l’occurrence avec l’association « Les Amis de Paris-Roubaix » et la commune de Wallers, pour cette rénovation d’un secteur pavé », explique Eric Hugentobler, le président de Concordia.

Si ce n’est pas la première fois qu’un secteur pavé est rénové « car nous avons l’habitude de collaborer avec le lycée horticole de Raismes », précise le président de l’association « Les Amis du  Paris-Roubaix », c’est par contre une nouveauté à travers la mise en place d’un chantier international.

L’objectif est clairement défini. « Ces projets se déroulent toujours pendant les vacances. Notre but est le partage entre ces jeunes de 15 à 25 ans de toutes les nationalités, même si 2/3 sont issus de l’Union européenne », ajoute le président de Concordia.

Secteur pavé entre Haveluy et Wallers, dit Bernard Hinault, d’une longueur de 3,5 km.

De fait sur Wallers, du 09 juillet au 31août, trois groupes d’une quinzaine de jeunes vont donc se succéder pendant 15 jours pour rénover un tronçon de pavé de la célèbre course Paris-Roubaix. « Ils sont pris en charge sur ce chantier, les repas, les visites, l’hébergement à travers l’installation de tentes au sein du stade de la commune. Le coût principal pour ces jeunes volontaires fut le voyage, parfois lointain,  jusqu’à Wallers », précise une responsable de l’association Concordia.

Le tronçon « Bernard Hinault »

Pour que ce chantier réponde à cet engagement associatif, il faut une commune impliquée avec un patrimoine bâti ou autre aménagement urbain remarquable. « Wallers colle parfaitement à ce type de projet. J’ai répondu positivement à la sollicitation de Florence Bariseau (vice-présidente à la région), car la restauration d’un secteur pavé très important pour la course Paris-Roubaix a un sens », indique Salvatore Castiglione, le premier magistrat de Wallers.

Et en effet, ce n’est pas n’importe quel tronçon. Il s’agit du secteur pavé entre Wallers et Haveluy, le fameux secteur Bernard Hinault avec environ 1 100 mètres de pavés. « Au début des années 2 000, les organisateurs ont jugé que le peloton était trop important à l’entrée de la Trouée d’Arenberg. Il devenait nécessaire d’opérer une sélection avec une nouvelle difficulté avant la Trouée d’Arenberg. C’est comme cela que le secteur Wallers-Haveluy a été choisi », explique François Doulcier, le président de l’association « Les Amis du Paris-Roubaix ». D’ailleurs, cette dernière pilote cette rénovation à travers le président, son trésorier, Mickael Castelain, et l’homme clé, l’ancien paveur professionnel, Daniel Accou.

Daniel Accou, au centre, explique le travail sur ce chantier

« J’accompagne tous ces jeunes. C’est une découverte totale pour eux. Nous arrivons à rénover 130 à 140 mètres par jour », commente Daniel Accou. Concrètement, la restauration de ce secteur pavé de 3,5 km consiste, chaque matin de 8H30à 12H30, dans le désherbage, le nettoyage, le retrait de la terre, voire le dépavage etc. « Nous devons utiliser la pioche, la barre à mine, la pelle, etc., mais également un stock de pavés à changer si besoin est », précise le bénévole, ancien paveur professionnel, Daniel Accou.

Rompue à cette organisation, Concordia est à la baguette de ces « Chantiers Internationaux ». « En 2018, nous avons lancé 21 chantiers dans la région des Hauts-de-France. C’était une habitude en Picardie. Aujourd’hui, ce chantier sur Wallers est un des premiers sur l’ancienne région Nord-Pas-de-Calais. Pour cette organisation, nous finançons 4 € par jeune, et par jour pour un mineur, et 2,5 € pour un majeur », ajoute Florence Bariseau.

Motivation pour les jeunes

Cette présence de cette jeunesse internationale sur Wallers, pendant 6 semaines , ne s’arrête pas à ce chantier. Visites diverses comme sur le site minier de Wallers Arenberg, pour ce public en provenance du Mexique, de Slovaquie, de France, de Belgique, d’Espagne, d’Italie, de Turquie, de Techkie, du Japon, et de Côte d’Ivoire, il a également « participé aux festivités du 13 et 14 juillet. D’ailleurs, les jeunes de la commune sont très motivés, voire surpris, de ces chantiers internationaux. Ils sont partants l’année prochaine à la fois pour se porter volontaire sur un chantier comme celui-ci sur Wallers, voire à l’international », conclut Salvatore Castiglione.

Plus d’infos sur www.concordia.fr

Daniel Carlier

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