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Valenciennois

(MRAP) Vivre ensemble avec nos différences

Samedi les membres du mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples avaient donné rendez-vous aux citoyens pour un cocktail découverte à la maison des associations, Faubourg de Paris à Valenciennes. L’idéal pour exposer les activités et les outils pédagogiques de ce mouvement mais aussi un moment d’échanges sur les notions de racisme.

Une exposition, des échanges et de la documentation

L’antenne locale du MRAP a Valenciennes a été crée en 1992. A sa tête Jean-Claude Dulieu, intarissable sur le sujet. « Ce rendez-vous est réservé aux personnes qui veulent découvrir ou redécouvrir notre mouvement, qui est toujours malheureusement d’actualité. C’est aussi l’occasion de tisser des liens avec le monde associatif comme le mouvement de la paix ou handicap international En 1949 le MRAP est né pour que le racisme ne se développe plus. Or nous vivons une période où le racisme est toujours bien présent ».

Josette et Sylviane lisent les informations sur les panneaux de l’exposition, « nous sommes présentes car nous allons adhérer à ce mouvement, c’est important avec ce qui se passe malheureusement ».

Une affiche d’un match du VAFC contre Saint-Etienne en janvier 2008 avec la signature de tous les joueurs attire l’attention d’un visiteur. Jean-Claude Dulieu s’empresse de donner des précisions, « c’est une opération visible qui a été bien accueillie au Stade. Elle véhiculait les notions de fair-play, respect et confiance en soi. Nous sommes les premiers à avoir lancé cette initiative, c’est une fierté locale. Il n’y a plus un match international où n’apparaissent pas les non au racisme ».

Khalid et Linda consultent la documentation, «  nous connaissons l’association, nous sommes venues car la question du vivre ensemble et de la tolérance nous intéresse ». Khalid poursuit, « j’ai également un intérêt professionnel, je travaille avec les jeunes sous main de justice, la question du vivre ensemble je l’aborde, je cherche des outils. C’est en informant que nous pourrons contrecarrer la montée des extrêmes ».

Trois axes principaux

Jean-Claude Dulieu précise « nous accompagnons les victimes. Ces actes graves sont condamnables, il s’agit de délits punissables par la loi. Nous faisons de la prévention en intervenant dans les collèges et lycées. Nous présentons le mouvement, nous échangeons, nous installons une expo et nous diffusons une vidéo. Enfin le dernier axe est le versant international, nous siégeons à l’ONU à titre consultatif. Les grands combats : l’apartheid, la Palestine ».

Un combat sans fin ?

Le président n’est pas dupe mais il reste avant tout un militant, « évidemment la crise sociale apporte de la souffrance, c’est facile de faire porter la responsabilité aux autres. Nous tombons dans le populisme, c’est accentué, les personnes s’opposent au lieu de s’unir. La paix n’est pas le silence des armes, il faut vivre ensemble avec nos différences dans une société remplie de fraternité, de solidarité et d’amour. Il faut aller vers l’autre, nos différences nous enrichissent ».
Pour illustrer ses propos, il évoque un de ses grands souvenirs. En 2003, il a participé à une réunion avec entre autre Yasser Arafat, « nous travaillions sur une feuille de route pour la création d’un Etat palestinien. Je me rappelle très bien ses propos, nous avons souffert, nous souffrons mais il ne faut pas laisser la chaise vide. Quelque soit la confiance en l’aboutissement de cette feuille de route, il faut être présent, discuter, il n’y a que comme ça que nous y arriverons. C’était un homme de dialogue contrairement à ce que la majorité des Français pense ».

Pour les 70 ans du MRAP (en 2019) le conseiller municipal publiera un livre avec Pierre Marseguerra qui s’intitulera le combat inachevé.

Une permanence

Driss Belabed est le trésorier du mouvement, il tient une permanence chaque 2e jeudi par mois. « J’accueille les victimes qui cherchent un soutien en rendez-vous individuel. Je leur donne la marche à suivre si elles veulent porter plainte. J’ai aussi reçu des personnes condamnées qui reconnaissent leurs erreurs et veulent se racheter. J’organise également des tables rondes sur un thème défini. Ça rassure les personnes, elles ne se sentent plus les seules à subir des discriminations. Surtout n’hésitez pas à venir nous voir, le dialogue est important, ne restez pas isolés ! ».

Pour en savoir plus, consultez les magazines du MRAP

Anne Seigner

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