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(Saint-Amand) Un Grand débat avec des propositions, mais surtout des oppositions !

Mardi soir, une nouvelle édition du Grand débat national était organisée sur la commune de Saint-Amand-les-Eaux. Sous l’impulsion de Fabien Roussel, absent pour participer au rassemblement parisien contre l’antisémitisme, mais avec le pilotage de Michelle Greaume, sénatrice, ce nouvel opus fut un long exposé individuel sur des ressentiments, des situations de souffrance personnelle très dure, un état des lieux révélateur, voire dévastateur !

Une cinquantaine de personnes ont participé à cette nouvelle édition du Grand débat national, salle Malraux à Saint-Amand-les-Eaux. Michelle Greaume a exhorté les participants à « intervenir sur vos besoins ». Les interventions furent riches en histoire humaine, des récits poignants, mais également de vives contradictions entre participants, un débat tendu truffé d’un manque de connaissance sur certains sujets, les fakesnews deviennent une composante de la réflexion démocratique, c’est très inquiétant !

A plusieurs reprises, la non indexation des retraites est revenue dans le flot des prises de parole. Indéniablement, cette morsure sociale vis à vis des citoyennes et citoyens, sanctionnant la contribution de toute une vie, ne passe pas. Même les plus jeunes intervenants ont pris fait et cause contre ce choix pour plus de précarité.

Autre mesure souvent évoquée, le partage des richesses doit plus souvent s’articuler. Un intervenant propose « des intérêts négatifs pour toute somme de plus de 50 000 € dormant sur un compte bancaire ». Bien sûr, l’évasion fiscale avec son évaluation minimale à 80 milliards d’euros de manque à gagner pour l’Etat français par an s’inscrit pleinement dans cette réflexion. Toutefois, on n’est jamais à l’abri d’une bonne nouvelle, et Fabien Roussel, député de la 20ème circonscription, se réjouissait de la condamnation du jour, celle de la Banque UBS avec une amende à la clé conséquente de 3,7 milliards d’euros. Bravo aux lanceurs d’alerte et à la presse d’investigation pour ces enquêtes très complexes sur des dossiers ô combien cadenassés.

Michelle Greaume, sénatrice

Plusieurs interventions se portèrent sur le handicap avec une nécessaire revalorisation de l’allocation handicapée, et une prise en compte plus forte des aidants. Il serait souhaitable, qu’enfin, un ministère plein du handicap puisse voir le jour en France sous la 5ème république, ce serait une reconnaissance du statut de la personne handicapée, plus comme un appendice de notre société, mais une composante incontournable. Un locuteur a d’ailleurs milité « pour le droit de vote des personnes en situation de handicap sous tutelle ». C’est effectivement une véritable question de démocratie.

En terme de vie démocratique, le vote obligatoire et la prise en compte du vote blanc dans le ratio des suffrages exprimés arrivent au sommet des revendications des citoyennes et des citoyens. « Nous n’avons plus confiance dans la justice et la politique », lance un intervenant.

Une jeune étudiante a pris la parole pour demander « plus de moyens pour l’éducation », même si les interventions furent tendues entre l’étudiante et des participants.

L’actualité régionale n’était pas absente « à travers l’ouverture à la concurrence et la fin des dessertes (présumées) de TGV sur Valenciennes, Douai, et Dunkerque ».

Concrètement, ces réflexions citoyennes sont également le procès de la puissance publique. Trop de taxes, trop de charges, où plutôt cotisations, trop de dépenses publiques relatives aux institutions, les élus dépensiers accusés de tous les maux. Tout est possible, mais une contraction maximale des dépenses de l’Etat ne suffirait pas à payer des services publics comme la santé, l’Education nationale, etc. Dans le budget 2019 de la France, les parlementaires ont voté 42 milliards d’euros de remboursement d’intérêts de la dette, pas un euro de la dette elle-même, il faut conserver à l’esprit les masses d’argent public en jeu.

S’il fallait synthétiser ce nouveau volet local du Grand débat national, il illustre parfaitement l’état des électeurs français au 1er tour de la présidentielle en avril 2017. Quatre blocs d’électeurs quasi équivalents dont les programmes politiques sont incompatibles entres eux, à 75% environ. Cet état de fait semble inextricable. La seule issue par les urnes serait peut-être l’émergence d’un exécutif d’union nationale regroupant des femmes et des hommes politiques issus de toute la palette politique française. Est-ce possible en France comme aux Pays-bas, très rompu à la coalition politique, cela est un grand mystère !

Daniel Carlier

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