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Le bruit fait son écho à l’ENTE

Dans le cadre d’un partenariat entre APREA (Association Protections Acoustiques) et l’ENTE, une journée conférence s’est déroulée dans les locaux de Valenciennes sur la thématique très pointue du « Mur antibruit », et ses dernières évolutions.

Le long chemin vers le bruit « acceptable » !

Depuis des décennies, le bruit est une source de conflit de voisinage, de recours administratif contre un projet d’installation d’un collectif, voire d’un équipement culturel ou sportif comme par exemple le Stade du Hainaut à Valenciennes. En effet, ce dernier n’est plus polyvalent, comme il devait l’être à l’origine, compte tenu d’un recours des riverains validé devant les tribunaux.

Philippe Bertrand

Donc, cette notion est tout sauf superfétatoire. D’ailleurs, la lutte contre les nuisances sonores en zone urbaine date des années 50 aux U.S.A. La 1ère loi au monde dans le domaine revient à Richard Nixon en 1970. « En France, le premier mur antibruit est apparu en 1972 le long du trajet Orly-Paris, une structure lourde en béton, sans aucune absorption, réalisée par le génie civil », explique Philippe Bertrand, le président de l’APREA.

A noter que le bruit est géré historiquement en France par le Ministère de l’Ecologie, certes avec une compétence très transversale, mais contrairement à plusieurs pays d’Europe où cette thématique est prise en compte par le Ministère de la santé. En effet, ce paramètre santé publique est induit incontestablement dans la lutte contre les nuisances sonores.

Dans les années 70-80, des matériaux plus légers ont commencé à voir le jour pour ces écrans antibruit. Ensuite, la réflexion absorbante arrive dans les années 80-90 à travers des réalisations en bois, en métal, en brique, etc., les mélanges matériaux arrive en 80-90 avec le béton/bois notamment, et ce n’est que dans les années 2010-2013 que l’esthétique arrive dans la conception d’un écran antibruit.

Sur le plan réglementaire

Le big bang du Mur du Son est une image… aussi !

La notion qu’il faut conserver à l’esprit est le lien étroit entre l’optique et l’acoustique. Le son est une image. D’ailleurs, la NASA vient de photographier le passage du « Mur du Son », le cliché est bluffant, en noir et blanc à l’origine, et coloris pour l’effet visuel réussi(visuel de gauche)« Lorsque vous trempez un bâton dans l’eau, vous voyez le bâton ce tordre. On appelle cela la diffraction », explique un intervenant.

Si la science évolue, en France la première réglementation inhérente au bruit en zone urbaine date de 1978, adaptée en 1983. Enfin, le Code de l’Environnement a intégré cette notion le 31 décembre 1992, confirmé par des arrêtés en 1995 sur le transport terrestre, et 1999 sur le transport ferroviaire. Voilà, les architectes, bureaux d’études et fabricants doivent envisager des installations en s’appuyant sur ces données juridiques anciennes.

L’écran antibruit diminue de volume…

Le principal constat de l’évolution des écrans antibruit est la réduction de leur dimension. Aujourd’hui, ils sont esthétiques, plus réduits, et très absorbants. Pour autant, les nouvelles réalisations sont très rares.

En effet, le marché porteur en la matière est la réhabilitation des murs antibruit de la première génération. Toutefois, l’idée du moment est la mise en place d’écrans antibruit en centre-ville, des écrans bas, d’une dimension assez réduite, mais d’une grande capacité absorbante. En clair, des nouveaux équipements vont fleurir dans les villes afin de réduire l’impact des nuisances sonores en ville.

Par contre, le bruit des véhicules disparaîtra-t-il avec les voitures électriques ? Pas sûr puisque « des bruits factices sont intégrés aux nouveaux modèles électriques jugés trop silencieux et dangereux en ville« . Oui, c’est comme dans le célèbre film britannique « Much Ado About Nothing » et traduit improprement en Français « beaucoup de bruit pour rien »… !

Plus d’infos sur www.mur.antibruit.org

Daniel Carlier

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