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Extension du golf de Valenciennes sur la commune de Marly, la Grande explication

Avant le Conseil municipal de Marly, une réunion publique s’est tenue en salle du Conseil afin de clarifier cette thématique très polémique de l’extension du Golf de Valenciennes sur Marly. Certes, ce sujet est très ancien, mais son parcours politico/médiatique est inédit par son ampleur depuis le Conseil communautaire de Valenciennes Métropole début février 2019.

Laurent Degallaix, président de Valenciennes Métropole : « Les Jardins Ouvriers ne seront ni déplacés, ni supprimés ».

Devant une assistance très fournie, une cinquantaine de personnes environ, cet exposé/débat était un peu surréaliste tant l’attente était forte, et la pression sur les élus de la majorité municipale maximale.

D’entrée de jeu pour cette réunion publique, avant le Conseil municipal, le président de Valenciennes Métropole explique : « Je viens très rarement (pour ne pas dire jamais) avant (ou pendant) un Conseil municipal, mais je pensais que le moment était utile et important. C’est un vieux dossier de 25 ans (au moins) datant de la CCVE (présidente Cécile Gallez) », précise le président de Valenciennes Métropole.

Porte d’entrée du golf

« Le prisme de départ est le golf, mais c’est un projet plus large sur 120 hectares, l’extension du Golf (9 trous) ne prendra qu’1/3 de cette surface », entame le président de la CAVM, et maire de Valenciennes.

« Je viens ici expliquer la philosophie de ce projet, nous partons d’une feuille blanche », poursuit-il même si une première étude a déterminé les structures potentielles, complémentaires à l’extension du golf stricto sensu, et un chiffrage d’évaluation du projet. « Nous ne voulons pas un golf pour un golf. Comme d’habitude, nous voulons faire différent dans le Valenciennois, innover. Le champ des possibles est très large », ajoute Laurent Degallaix.

Suite à une réunion interne, le mercredi 03 avril, au sein de Valenciennes Métropole entre Laurent Degallaix, Fabien Thiémé, et la nouvelle association des jardins ouvriers, le message est passé. « J’ai bien compris que le voeu exprimé est de ne pas bouger ses jardins ouvriers. Si telle était la volonté des jardiniers, les Jardins Ouvriers ne seront ni déplacés, ni supprimés. Par contre, nous avons des demandes afin de créer d’autres jardins sur ce projet », précise-t-il. Précisons que tous les espaces ne sont pas occupés sur le site existant,

Sur le golf… « cette extension sur 18 trous de ce golf de centre-ville à Valenciennes constituera un atout d’attractivité pour ce territoire », précise-t-il. Ce point là est indiscutable, c’est un golf de centre-ville, et c’est très très rare.

Et sujets connexes…

Bien sûr, si le contenu de ce projet est plus large. Il concerne un sujet prioritaire, la zone de Grand Cru du Grand Cavin, une liaison piétonne et cyclable, un plan d’eau etc. « Il faut que le golf vive bien en partage avec les autres activités », ajoute-t-il. Mais de fait, la calendrier prévoit (fin de sujet) le début du projet par son prisme initial, le Golf et pas la zone d’expansion de crue, priorité environnementale ou pas cette zone du Grand Cavin ?

Le foncier…

Sujet qui n’est pas le moindre, le propriétaire actuel de ces jardins ouvriers est la Caisse d’Epargne. « J’ai pris un RDV avec les responsables afin de clarifier la situation sur cette propriété, voire si l’association pourrait devenir un propriétaire ! Sur ce site, il y a actuellement 9 propriétaires », explique Laurent Degallaix.

Réaction ASJO

Nathalie Vasseur, membre de l’ASJO, répond à chaud après ce conseil : « Nous tenons à ce site historique, sa terre si fertile et à sa biodiversité. Si les jardins ne bougent pas, nous n’avons rien contre ce projet d’extension du Golf. Ensuite, des nouvelles citernes pour la récupération d’eau, des nouveaux composteurs, des nouveaux cabanons pour certains, plus de la sécurité sur ce site, car nous subissons des vols de légumes, tout est possible » (ci-joint communiqué officiel de l’ASJO).

Réactions des élus de Marly

D’abord, il faut replacer les propos qui suivent dans le contexte. Avant le Conseil communautaire de Valenciennes Métropole début février, un bureau municipal a eu lieu en présence de la majorité municipale de Marly et de Laurent Degallaix pour la CAVM.

1er de cordée, Jean-Noël Verfaillie est satisfait de la venue du président de la CAVM. « Je vous avais interpellé au Conseil communautaire, vous êtes venu pour vous expliquer, c’est bien. Par contre, nous aurions aimé cet exercice avant la déclaration d’intérêt générale ! D’ailleurs, il y a eu une étude avec un chiffrage. Les 100 hectares les plus beaux, et non urbanisés, sur Valenciennes Métropole sont à Marly. Et les Marlysiens n’ont pas un mot à dire sur ce projet ! », commente le leader de l’opposition.

Plus spécifiquement, le problème des carrières est abordé par le Conseiller départemental : « Dans les rues dans le périmètre du golf avec des problèmes de carrière, ne pourrait-on pas regarder à un comblement de ces dernières par les entreprises retenues pour réaliser cette extension du Golf ? ».

Proposition validée par le maire deValenciennes « je retiens cette excellente idée de comblement des carrières. Je pense que nous devons l’intégrer dans le cahier des charges (de l’appel d’offres) », répond Laurent Degallaix.

Sur le timing, il réfute l’argument de Jean-Noël Verfaillie. « C’est parce qu’elle est d’intérêt communautaire que l’on peut commencer à en discuter. Il faut une compétence communautaire avant ! »

« Il faut avoir les moyens de ses ambitions », Laurent Degallaix

Il rappelle pour les plus jeunes, le projet culturel, dite « La Bataille des épouses », instillé par Jean-Louis Borloo à Valenciennes se traduisant par la rénovation du Musée des Beaux-Arts, et la création, ouverture 1998, du Phénix scène nationale culturelle. Initiative très décriée à l’époque, c’est le moins que l’on puisse dire… !

Ensuite, la bonne santé financière de Valenciennes Métropole permet également de se lancer dans ce type de projet au long cours. « ll faut avoir les moyens de ses ambitions. Notre capacité de désendettement est de moins de 3 ans. Nous ne sommes pas tombés dans l’engrenage du fonctionnement ».

Alain Mamolo, du Groupe d’élus socialistes, démocrates, et républicains de la majorité municipale (avant le Conseil), attaque d’entrée. « Aujourd’hui, ce n’est pas du tout le projet présenté au cours du Bureau municipal ! On nous a expliqué un déménagement des jardins ouvriers. Ensuite, que va devenir la Briqueterie Chimot ? ».

La réponse « nous n’avons pas assisté à la même réunion. Le déménagement des Jardins ouvriers n’a jamais été évoqué. Pour ce qui concerne la briqueterie, elle continuera son exploitation ».

Marie-Thérèse Hourez-Ledrôle, 1ère adjointe, insiste sur l’intérêt de cette présentation. « Il fallait remettre les choses à plat, de beaux cabanons etc., ce n’est pas un projet uniquement pour les golfeurs. C’est un projet d’intérêt communautaire, donc d’intérêt général ».

Là, on s’étouffe, la mémoire est courte, car ce n’est pas une vérité absolue. Le projet du 4ème pont, validé d’intérêt communautaire, sous le mandat de Jean-Louis Borloo, dont des expropriations avaient déjà été réalisées (maisons devant la salle des Tertiales), a été abandonné en rase campagne pour le Stade du Hainaut. A votre avis, hors mis cette superbe Coupe du Monde féminine, indiquez aux lecteurs où était l’intérêt général pour tous les automobilistes bloqués dans le trafic engorgé de la ville centre, chaque matin, et chaque soir !!!

« Force est de constater la rapidité du passage d’intérêt communautaire », Rita Cannas

Pour Rita Cannas, du Groupe d’élus socialistes, démocrates, et républicains, elle s’inquiète de la méthode. « Ce projet répond plus à une addition d’intérêt particulier (environ 200 membres du golf). Force est de constater la rapidité du passage d’intérêt communautaire, bien plus rapide que pour l’Avenue Henri Barbusse à Marly ! ».

La problématique est le timing. « Nous sommes avant les élections municipales, vous avez tous les ingrédients d’un cocktail sur un sujet qui ne l’est pas. Maintenant, c’est le temps de l’écoute, les priorités politiques ne doivent pas prendre le pas sur les enjeux des citoyens. Toutefois, je regrette la récupération politique sur ce projet de certains partis politiques, notamment la France Insoumise », assène le maire de Valenciennes.

« Ne comptez pas sur moi pour mentir », Christian Hanquet

L’élu de la majorité municipale, depuis le début la référence développement durable, veut « alerter sur des points de vigilance. Je remercie les deux collectifs pour leurs actions en faveur de ces jardins vieux de 140 ans. Cette harmonie, voire disgracieuse, elle nous plaît. Il faut prendre en compte la qualité de la terre », entame Christian Hanquet.

Ensuite, il évoque, comme Alain Mamolo, cette fameuse réunion de Bureau municipal, le climat se tend, un échange de regard avec Fabien Thiémé, au visage très fermé, bascule cette soirée (très longue) dans une autre dimension. « Ne comptez pas sur moi pour mentir, le sujet du déménagement des jardins ouvriers a été évoqué durant ce Bureau municipal », lance-t-il froidement. Pour être plus clair, évoquer ne veut pas dire graver dans le marbre, mais pour autant, si tel était le cas, cette simple hypothèse aurait été exposée sans aucune concertation avec les occupants de Jardins Ouvriers.

Laurent Degallaix remonte au créneau « ce déménagement n’a jamais été évoqué. Par contre, j’ai bien noté le souhait de l’ASJO de rester sur le même site ».

Christian Hanquet reprend la main : « Si c’est ouvert, il est important de penser à notre empreinte écologique. Personne ne peut nier l’urgence écologique. Les habitats sur le quartier Nungesser étaient sur une friche, là ce projet se situe sur une terre agricole… ».

La nouvelle positive est que le champ des idées à construire est ouvert, une prise de conscience collective sera nécessaire pour ne pas jouer avec ses hectares, car il n’y a pas une version « B » !

Quoi que fussent les propos durant ce Bureau municipal, à force de rencontrer le Marquis de source PAS sûre, on arrive à une montée de la rumeur et de la défiance vis à vis de la parole politique. L’absence de concertation au tout début, comme réclamé par Jean-Noël Verfaillie, aboutit à ce résultat, un président d’une communauté d’agglomération venu jouer les pompiers dans une mairie sur un projet très ambitieux, discutable sur certains points et selon les avis, mais ô combien mieux reçu en amont sauf que le maire de Marly a indiqué en Conseil communautaire que ce n’était pas son choix… !

« Des moteurs de développement », Jérome Leman

Pour rappel, l’élu de la majorité municipale Jérome Leman est DGS au sein de la ville de Fresnes-sur-Escaut, il connaît bien la réglementation française, si simple et si douce.. « Ce type de projet est extrêmement encadré, les services de l’Etat ne nous laisserons pas faire n’importe quoi. Pour un territoire, il faut des leviers, des moteurs de développement comme ce projet ». Présenté comme cela, le ton est fédérateur.

« Je propose un comité des sages pour suivre ce projet », Fabien Thiémé

Pour sa part, le premier magistrat est ravi de cet échange démocratique, certes vif, mais respectueux, sans petites phrases personnelles comme durant le Conseil municipal qui a suivi.

« Ce golf permettra aux jeunes des centres de loisirs de venir. C’est un projet global avec une piste pour les vélos, les piétons, un Skate Park, un plan d’eau…! Oui, il faut maintenir les Jardins Ouvriers sur le site existant. Je vais recevoir prochainement l’association. Je me félicite pour les futures retombées au sein de Valenciennes Métropole, et cela ne coûtera rien aux contribuables de Marly. On va jouer le jeu du débat. D’ailleurs, je propose un comité des sages pour suivre ce projet », conclut Fabien Thiémé.

Enfin, afin de rassurer l’auditoire sur le temps de concertation restant, le président de Valenciennes Métropole présente un calendrier flexible pour ce projet structurant sur dix ans « Fin 2020, c’est l’achèvement du diagnostic du territoire, fin 2021, les concertations publiques et les acquisitions du foncier, 2022 la création d’une ZAC, et 2023 les travaux du Golf… », indique Laurent Degallaix.

(L’article relatif au Conseil municipal sera dans l’édition de dimanche)

Daniel Carlier

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