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(Anzin) Une acquisition/rénovation remarquablement complexe

Dans la lutte contre les logements indécents, le chemin vers un retour à un habitat digne est très accidenté. Sur la commune d’Anzin, une opération au long cours a été mise en lumière avec un résultat bâtimentaire de grande qualité en partenariat avec Valenciennes Métropole, et le bailleur social SIGH (visuel Pierre Tonneau à gauche, la locataire, et Pierre-Michel Bernard).

Pierre-Michel Bernard, maire d’Anzin : « Nous parlons ici de recyclage d’immeubles très dégradés »

Visuel maison avant les travaux

Parfois, une maison n’a plus d’occupant pendant des dizaines d’années. Sans trop savoir pourquoi, le code de l’urbanisme passant par là, les difficultés d’une succession, et vous retrouvez un logement inhabité pendant une durée significative avec des problèmes de voisinage à la clé. « 5 à 6 ans sans entretien, et une maison devient insalubre comme ici au 31 rue Saint-Waast à Anzin. Cette maison n’était plus occupée depuis une trentaine d’années. Dès notre arrivée en 2008, nous avons lancé une procédure d’abandon manifeste », déclare le premier magistrat de la commune.

Ce logement fait partie d’un lot de six habitats dégradés. « Nous avons cherché un bailleur social dès 2008, plusieurs ont refusé ce dossier, mais c’est V2H qui a validé ce projet d’ acquisition/rénovation. Le temps de la fusion a bloqué cette initiative. Ensuite, c’est la SIGH qui a repris le dossier. Nous parlons ici de recyclage d’immeubles très dégradés », ajoute Pierre-Michel Bernard.

Maison rénovée rue Saint Waast

Dans ce lot de logements, il y avait trois maisons fortement dégradés, rue Saint-Waast, rue derrière les Haies, rue Paul Bert. « La procédure d’abandon manifeste pour un problème de décès, de succession compliquée, était incontournable pour nous », précise Pierre Michel Bernard. Cette expropriation s’est cumulée avec la rénovation de trois logements de fonction avec un besoin de rénovation. Le bailleur social SIGH est donc devenu le propriétaire de ces six logements avec un engagement d’acquisition/rénovation.

« Je suis arrivé à SIGH depuis deux ans. Il faut avouer que c’est un projet atypique, une prouesse technique, trop cher, car c’est plus simple de construire du neuf. Par contre, nous ne distribuons pas de dividendes, nous recyclons notre argent dans l’investissement. En l’occurrence, nous avons collectivement bien fait », souligne Pierre Tonneau, Président du directoire du SIGH. Cela s’est traduit concrètement par un investissement tangible à hauteur de 1 307 326 euros sur les six logements.

Une rénovation plus plus

« Vous aviez des problèmes d’insalubrité, des herbes hautes dans le jardin avec la présence de rats. Nous avons dût tout refaire à l’intérieur, mais également la rénovation de la façade rue et arrière. Le temps de travaux, uniquement manuel, fut de six mois », précise le responsable du chantier.

Cette maison avec un salon, cuisine, jardin en RDC, et trois chambres et salle de bain sur deux étages est aujourd’hui occupée par une locataire plutôt heureuse. « J’habitais une maison où le propriétaire ne faisait pas les travaux. Le plafond est tombé sur mon fils. Aujourd’hui, j’habite cette maison depuis avril 2019 », dit cette nouvelle locataire.

Cette initiative s’inscrit dans une politique locale, voire de la CAVM, engagée dans la lutte contre l’insalubrité. «  Nous effectuons 140 contrôles décences par an. Cela nous permet de contraindre les propriétaires à réaliser des travaux. D’ailleurs, c’est la loi, il existe une autorisation préalable de louer. Pour notre part, nous l’appliquons pour les maisons d’avant 1948 », précise Frédéric Socha, le responsable logement au sein de la commune, mais également référent « logement indigne » auprès de Valenciennes Métropole.

Daniel Carlier

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