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Gérard Basuaux, collectionneur avant tout !

Dès que l’on aborde la thématique de la collection, il faut distinguer le collectionneur du dimanche avec celui dont le fil rouge de sa vie se conjugue avec une ou des collections. Incontestablement, Gérard Basuaux fait partie de cette deuxième catégorie, il nous éclaire sur deux de ses passions, les boîtes d’allumettes et les buvards.

Une passion tout feu, tout flamme !

Gérard Basuaux est un ancien du lycée Henri Wallon. « Je fus élève, surveillant, puis professeur d’anglais au sein du lycée Henri Wallon, c’est ma seconde maison », se plait à dire le collectionneur. Aujourd’hui retraité, il cultive ses passions de collectionneurs. Elles sont pléthoriques, du pyrogène, grattoir pour allumettes, en passant par l’alcool d’absinthe, voire les cartes postales…; néanmoins, deux collections tiennent une place particulière dans son coeur, celle des boîtes d’allumettes et celle des buvards. Attardons nous sur ces deux objets dont la diversité est une partie de notre mémoire collective.

Tout a commencé en 1949 « date à laquelle je suis entré en collection comme d’autres entrent en religion », souligne l’interlocuteur. En effet, à cette date, l’arrière petit-neveu du célèbre peintre paysagiste Henri Harpignies, coloriste hors-pair (https://www.va-infos.fr/2017/12/30/loeil-retro-henri-harpignies-coloriste-de-genie/), lui demanda de lui trouver des boîtes d’allumettes pour sa collection. Fort de cette recherche réussie, il bénéficie ensuite d’un don de la petite collection du dit petit-neveu, pas un vrai passionné. Voilà comment Gérard Basuaux entame sa 1ère collection, l’âme d’ un collectionneur ne s’invente pas !

« Avec les boîtes d’allumettes, vous voyagez à travers le monde », Gérard Basuaux

Ensuite, cette collection prend sa mesure, elle grossit au point d’être dans le Guinness book en 1992. « Aujourd’hui, j’ai 202 321 boîtes d’allumettes (chiffre actualisé le 01 juillet 2019). J’en reçois tous les jours. Je ne conserve que les pochettes où étiquettes », précise-t-il.

Pour comprendre ce propos, il faut connaître quelques dates clés dans l’histoire mouvementée de l’allumette. En effet, en 1840 environ est arrivée la fameuse allumette suédoise. Elle pouvait s’allumer partout en grattant simplement son embout. Que de scènes de films cultes, de western… où les personnages allument une cigarette, voire un cigare, en craquant une allumette sur un poteau, voire un endroit improbable. « Pourtant, les allumettes suédoises étaient très dangereuses. Des personnes ont brûlé vives, car les allumettes se sont allumées toutes seules en se frottant dans la boîte etc. », relate Gérard Basuaux.

Ensuite, les allumettes de sécurité sont apparues, celles que nous connaissons de nos jours. Sauf que là encore, des évolutions majeures ont émaillé l’histoire de cet objet du quotidien. En effet, dès leur apparition, les boîtes d’allumettes sont intégrées dans une petite ou grande boîte en bois. « C’est pourquoi, le collectionneur ne conserve que les étiquettes collées sur la petite boîte », explique le passionné. Bien sûr, Gérard Basuaux a aussi des boîtes pleines, mais compte tenu du chiffre « 202 321, il est indispensable de limiter le volume et le poids de la collection ».

Enfin, 1972 marque un tournant dans l’histoire de l’allumette. A cette date, fini le contenant en bois, la pochette recto/verso s’impose, et encore aujourd’hui. « Je les conserve également en découpant la pochette (elle est mise à plat) », explique le collectionneur.

Au delà de la collection, le support permet comme avec les timbres de voyager, de partager un temps d’histoire, c’est un objet fabriqué sur toute la planète. « Avec les boîtes d’allumettes, vous voyagez à travers le monde. Par exemple, il y a une série de boîtes d’allumettes pour un voyage en train entre Tokyo et Tokaïdo, 52 gares, 52 créations de boîtes d’allumettes. Seule la reine Elizabeth possède la première série complète… j’en ai 46… » , explique le collectionneur avec une voix pétillante.

« Il y a un coté maladif à la collection », Gérard Basuaux

Concernant la dimension de cette collection hors norme, elle évolue chaque mois. En effet, il reçoit chaque semaine des nouvelles boîtes d’allumettes. « Sur le Valenciennois, je suis connu comme le loup blanc. Chaque ami(e) qui voyage pense à me ramener des boîtes d’allumettes. Je figure dans les 5 premiers collectionneurs en France, mais au niveau mondial, il existe des très grandes collections (400 000) au Japon voire en Belgique », précise-t-il.

Pour autant, Gérard Basuaux est conscient d’une certaine anormalité. « Si on me propose un voyage et que je ne peux pas ramener des allumettes, je n’y vais pas où j’envoie quelqu’un qui le pourra. J’ai conscience qu’il y a un coté maladif. Tout petit, j’avais reçu des voitures -Dinky Toy- tous les enfants pensent à jouer avec, moi j’ai de suite pris ces voitures comme une décoration et ressenti le besoin de les regrouper », poursuit Gérard Basuaux.

« La différence sur cet objet vient du fait que les gens n’ont pas jeté leurs anciens buvards », Gérard Basuaux

Le buvard, là nous sommes sur un objet très différent. « C’est véritablement un produit français. 20 à 25 pays maximum ont fabriqué des buvards, mais la France est de loin le plus grand pourvoyeur », explique Gérard Basuaux.

Le buvard non publicitaire est né en 1880 et le publicitaire en 1890. Bien sûr, l’intérêt est ce support très répandu dans les foyers français, il devient par ricochet un objet publicitaire incontournable pour tous les annonceurs. « Sur Valenciennes, il y avait au moins 1 000 buvards différents, des commerces, des entreprises etc. communiquaient à travers les buvards. D’ailleurs, chaque commerçant offrait un buvard à un consommateur. Personnellement, j’en ai 300/400 sur la ville de Valenciennes », précise Gérard Basuaux.

Ce support de communication s’est éteint avec l’avènement de la télévision dans tous les foyers… en 1965 ! « La différence sur cet objet vient du fait que les gens n’ont pas jeté leurs anciens buvards. Je possède une collection d’environ 30 000 buvards, mais il y a maximum 20 gros collectionneurs en France. Je fais quelques expositions chaque année, comme à la Fête du Timbre avec le Club Philatélique de Valenciennes », conclut le collectionneur valenciennois.

Daniel Carlier

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