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En Marche et en colère… à Valenciennes !

Le JDD.fr l’annonçait dès ce jeudi soir (19H), les « Marcheurs libres » s’organisent depuis le « Campus des Territoires ». Il se trouve que le 1er son de proximité de ces marcheurs a résonné à Valenciennes, un événement local avec une portée nationale.

Le mouvement En Marche contre le Parti LREM !

Plusieurs facteurs expliquent cette voix dissonante de militants LREM au sein de leur propre parti politique. En effet, la verticalité s’est faite jour dans les instances de ce nouveau Parti politique, et ceci au détriment d’une base écoutée d’habitude, un peu surréaliste quand on se rappelle l’essence même de cette dynamique électorale en 2017, qui l’eût cru !

Mais cela ne suffisait pas encore. En fond d’ambiance, les soutiens sous la forme d’investiture LREM de certains maires, fin juin et début septembre 2019, ne font pas que des convertis chez les militants du parti au gouvernement. Enfin, c’était une évidence absolue dans une France encore très jacobine, la jurisprudence Cédric Villani à Paris fera sans doute tâche d’huile sur l’ensemble de l’hexagone. Quand Paris tousse, la France attrape un rhume ; quand une règle politique prend racine à Paris, c’est quasiment une bulle pontificale pour les 34 500 autres collectivités locales françaises.

Au fond, cette réaction in vivo n’est presque pas surprenante dans un mouvement où passer outre le système est la quintessence même de cet engagement politique. De facto, changer la matrice de ce mouvement issu de la société civile constitue visiblement un risque mal calculé, par certains, durant cette élection qui ne ressemble à aucune autre.

« Nous remontons le courant pour revenir aux origines du Macronisme », Sébastien Verschueren, 

De la région lilloise à l’Avesnois en passant par le Valenciennois, des marcheurs s’étaient donc réunis pour cette conférence de presse atypique des « Marcheurs Libres du Nord », un collectif d’à peine 8 jours avec déjà 101 marcheurs sur la boucle télégramme. Point d’exercice formaté avec un propos préparé jusqu’à la virgule, non, plusieurs intervenants ont exposé leur vision de ce mouvement politique à la source du Macronisme…. Certes, des différences dans l’approche de l’engagement étaient palpables, mais ils se rejoignaient tous sur le respect des fondamentaux du Macronisme.

« Nous voulons revenir à l’ADN de ce mouvement politique, la politique autrement comme à l’origine. En ce moment, nous voyons remonter les clivages entre les marcheurs », explique Viollette Salanon, du comité LREM de Villeneuve d’Ascq. David Gibon, du comité de Marc-en-Baroeul, illustre avec justesse la problématique : « C’est un peu comme le repas du dimanche où on parle politique, mais aujourd’hui, il faut faire absolument un choix droite/gauche. Avant, nous pouvions discuter entre nous sans même savoir quelle était la sensibilité politique de l’interlocuteur. Maintenant, vous êtes – pro quelqu’un- obligatoirement ».

Pour sa part, Richard Goudon, du comité de l’Amandinois, met en exergue : « Nous n’avons aucun contact avec l’instance départementale, il n’y a pas de rapport avec la base ! ». Le parti LREM n’entendrait-il plus ses militants ? Durant cette réunion, la verticalité de l’institution départementale LREM est vilipendée clairement !

Pourtant, un militant de l’Avesnois lance « j’y crois toujours au Macronisme. Je suis en phase avec le Président, mais pas avec cette instance départementale ».

Le problème pointé avec force par plusieurs locuteurs, dont Sabine Hebbar, est limpide :  « C’est le retour des baronnies avec des élus cumulards dont le seul objectif est de se maintenir ».

Tous ces propos se résument simplement. « Nous ne sommes pas à contre-courant, ni des frondeurs, ni des dissidents, mais nous remontons le courant pour revenir aux origines du Macronisme », explique Sébastien Verschueren, référent politique 19ème, 20ème, 21ème.

Sur le Valenciennois…

Plusieurs communes sont dans l’indécision sur le Hainaut au niveau d’une liste du parti présidentiel ou pas. « Bien sûr, parmi les Marcheurs libres du Nord, vous aurez des candidats à une élection municipale. D’autres resteront dans leur engagement à géométrie variable, sur le terrain, etc. Etre candidat n’est pas obligatoire ! », ajoute Sébastien Verschueren.

Prenons deux exemples diamétralement opposés, mais avec un dysfonctionnement commun tout à fait édifiant. Sur le comité de Saint-Saulve, François Ducatillon souligne sa démarche positive : « Nous avons contacté dans une logique de rapprochement Yves Dusart (tête de liste) succédant à Cécile Gallez, maire depuis 1977 ». Cette fédération des énergies en faveur des citoyens est un exemple heureux du Macronisme, et pourtant « depuis mars/avril 2019, nous demandons au département une validation de ce rapprochement. Nous n’avons aucune réponse ».

Ensuite, le chantier politique de la ville-centre où Laurent Degallaix a été condamné par la justice, concernant le dossier V2H, avec une condamnation lourde pour « ingérence », mais sans inéligibilité. Sur cette commune, Sébastien Verschueren réagit : «  Nous avons noté que LREM a investi Laurent Degallaix, le maire sortant, mais également que le comité local/Valenciennes a soutenu, via un communiqué de presse, ce choix. Pour autant, aucun des autres comités du Valenciennois n’a donné un chèque en blanc à Laurent Degallaix ».

Le facteur X pour ces « Marcheurs Libres du Nord » est de savoir si une liste « En Marche » ira investir une campagne municipale où une liste LREM, ou affiliée, est positionnée. Le mouvement En Marche contre le Parti LREM, c’est du jamais vu.  « Le mouvement politique En Marche est un ovni », commentait le militant de l’Amandinois. A la pesée de cette initiative politique interne, on pourrait même dire que « les Marcheurs Libres du Nord » écrivent le 2ème Opus du livre « Révolution » !

Liste non exhaustive des membres présents LREM à cette réunion : Maxence Delhaye, François Huvelle, Sabine Hebbar, Betty Rygielski, Richard Boudon, Violette Salanon, Mamadou Coulibaly, Sylvie Delehaye, Jean-Marc Delehaye, et François Ducatillon.

Daniel Carlier

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