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Quel est le cycle le moins imparfait pour un déchet ménager ?

L’augmentation de la capacité d’incinération des déchets, par le SIAVED, de 88 000 tonnes à 120 000 tonnes suscite une opposition ferme, notamment à travers le « Collectif Alerte Incinération Déchets ». Cette hausse a été validée le 09 août 2019 par le biais d’une autorisation de la Préfecture de Région, une décision incompréhensible pour ce collectif de citoyens (Visuel Chaîne DASRI)

Quentin Omont : « C’est un appel à la population ! »

Aujourd’hui, jeudi 03 octobre 2019, une réunion publique est organisée par le « Collectif Alerte Incinération Déchets », à 18H30, à la salle des fêtes -Place des Nations- sur Douchy-les-Mines. « Cette réunion est indispensable. C’est un appel à la population. A cette heure, nous sommes dans un combat associatif, la population doit prendre le relais de notre message », entame Quentin Omont.

En tout état de cause, le déroulement de cette réunion publique va figer les esprits vers un choix d’action. Trois scénarios sont possibles, soit un recours gracieux adressé à l’auteur de la décision contestée avant le 09 octobre 2019 ce qui de fait donne deux mois à l’administration, en l’occurrence la préfecture, pour y répondre ; soit, un recours judiciaire « avec un succès beaucoup plus aléatoire devant le Tribunal administratif de Lille. Il est impératif que des riverains de l’usine du SIAVED engage une procédure contre la Préfecture », souligne Raymond Lecaille ; enfin, une sollicitation des maires du Denaisis afin de refuser cette nouvelle hausse de capacité d’incinération du SIAVED voisin. « A cette heure, nous sommes très loin des maires bienveillants dont l’initiative est d’interdire les pesticides… », souligne Jeanine Lecaille.

Sur cet arrêté préfectoral, le périmètre potentiel de collecte inquiète ce collectif. « Il est indiqué clairement dans cet arrêté que Le SIAVED peut récupérer, pour incinération, des déchets du Douaisis, du Cambrésis, d’Avesnes sur Helpe et du département de l’Aisne, notamment St Quentin et Vervins. Ce périmètre est très large », comment Quentin Omont.

Quentin Omont place son curseur dans une logique de performance. « Pourquoi collecter plus de déchets, alors que le volume de déchets par foyer sur le périmètre du SIAVED est supérieur à la moyenne nationale (environ 500 kg), nous sommes proches des 700 Kg par foyer. Non, il faut réduire l’incinération et produire moins de déchets ».

« A force d’attendre, les gens raisonnables deviennent déraisonnables », Quentin Omont

Bien sûr, tous les contrôles du SIAVED sont au vert sur le plan de la norme industrielle en vigueur. « Les contrôles industrielles de la qualité de l’air sont positifs, mais ils ne reposent sur aucune étude de santé solide », précise Jeanine Lecaille. De plus, ces contrôles « ne mesurent pas les particuliers fines de moins de dix microns. Ce sont pourtant les plus dangereuses. A force d’attendre, les gens raisonnables deviennent déraisonnables », précise Quentin Omont.

Le credo de ce collectif est clair…«  Nous voulons un statu quo. Nous resterions sur une autorisation de 88 000 tonnes avec surtout une collecte possible dans un périmètre contraint au sein de ces 3 intercommunalités membres pour les ordures ménagères », précise Raymond Lecaille. Tout se discute, sauf un point concret, car de manière plus factuel, ceci n’est pas envisageable pour la chaîne DASRI en charge de traiter les déchets hospitaliers dans les Hauts-de-France. Ceci, tout en sachant que le SIAVED est habilité par l’ARS à se transformer en site de référence dans les Hauts-de-France en cas de phénomène épidémiologique, donc urgence sanitaire.

« Le SIAVED se piège tout seul en fournissant un réseau de chaleur à Douchy-les-Mines et Denain », Quentin Omont

Ce collectif fourmille d’idées afin de réduire la production de déchets, seule concorde chez tous les acteurs dans le domaine. Le déchet non produit n’est ni collecté, ni incinéré, ni enfoui. D’ailleurs, ne l’oublions pas, cette hausse de capacité pourrait permettre, selon le SIAVED, de réduire l’enfouissement à zéro déchet dans quelques années ce qui sur le plan environnemental n’est pas anodin. L’enfouissement étant le degré zéro de l’écologie durable.

Toutefois, Quentin Omont pousse son raisonnement sur cette hausse de traitement des déchets. Certes, l’énergie fatale est très vertueuse en aval, c’est à dire une chaleur produite par l’incinération des déchets générant un réseau de chaleur et par suite un système de chauffage pour des sites occupés ou habités. Sur le Denaisis, il est en fonction sur Douchy-les-Mines sur plusieurs bâtiments publics et plus de 1 000 foyers, et bientôt sur Denain chauffant le Centre aquatique, le Centre Hospitalier de Denain, des écoles etc. ! « Par contre, en amont, elle nécessite plus de traitement de déchets. Le SIAVED se piège tout seul en fournissant un réseau de chaleur à Douchy-les-Mines et Denain. Il s’oblige à incinérer toujours plus de déchets », assène Quentin Omont. « Il faudrait rester uniquement sur le réseau de chaleur actuel sur Douchy-les-Mines. Il faut plus de volontarisme. Par exemple, vous prenez une commune comme Lyon où vous avez  des composteurs aux abords des logements collectifs, cela fonctionne très bien depuis des années », poursuit Jeanine Lecaille.

Certaines communes comme Evry-sur-Seine ont adopté le plan 2.0 B’OM avec  12 travaux très précis, de la collecte séparée du Bio-déchet jusqu’à du tri sur l’espace public en passant par une hotline SOS Compost (plus d’infos sur www.planbom.org)

Voilà, les positions des deux parties sont très éloignées sur la méthode de traitement et de réduction des déchets. Le SIAVED veut réduire son enfouissement au degré zéro, se diversifier avec des réseaux de chaleur, système écologique intrinsèquement, au sein d’une usine aux toutes dernières normes en vigueur même en avance sur l’application de la loi pour la transition énergétique ; de l’autre le « Collectif Alerte Incinération » veut réduire la production de déchets en amont, donc de l’incinération, et surtout ne pas augmenter la capacité d’incinération afin d’éviter un appel d’air des déchets, même éloignés, vers le site du SIAVED.

Pas simple l’écologie du déchet, elle a pourtant besoin d’une communauté de destin… écologique !

Daniel Carlier

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