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Le CSNE signe sa profession de foi irréversible… !

Ce vendredi 22 novembre 2019 marquera les esprits de tous les participants à ce projet structurant et historique du Canal Seine Nord Europe. En effet, dans la Somme, le Président de la République est venu signer avec les autres partenaires une convention financière fixant de manière définitive la participation de l’Etat aux cotés de la région Hauts-de-France et de l’Europe.

Emmanuel Macron : « Cette signature d’une convention financière est une élément fondateur, elle n’existait pas avant ! »

Si le volet financier avait déjà terriblement avancé, début octobre 2019, avec la ventilation présumée du financement de ce fameux Canal Seine Nord Europe, jamais rien n’est acquis avant la signature de la sacro-sainte « convention financière« . Tous les porteurs de projets sont conscients de cette vérité administrative. 

Dire que ce dossier à démarré depuis un peu moins de 30 ans résume les hauts et les bas de l’aventure d’un grand dossier d’équipement public. « C’est un projet structurant où l’Etat sera à vos cotés dans la durée. Aujourd’hui, cette signature d’une convention financière est une élément fondateur, elle n’existait pas avant ! C’était un moment d’émotion pour beaucoup d’élus, maires, députés, sénateurs, mais également pour les agents de l’Etat engagés sur ce dossier depuis longtemps », commente le Président de la République. Gageons que cette signature grave dans le marbre ce que Nicolas Sarkozy et François Hollande n’ont pas su faire. Dans un dossier au long cours, il n’est pas dans les attributions du Chef de l’Etat de pointer du doigt les erreurs passées, mais elles sont colossales !

En effet, pour la 1ère fois, tous les partis ont en même temps bouclé le financement, soit 2 milliards pour l’Europe, 1,1 milliard pour les Hauts-de-France, et 1,1 milliard pour l’Etat. On note que l’addition est beaucoup moins lourde qu’initialement prévue sous la houlette de Jean-Louis Borloo à travers un projet PPP (Partenariat Public Privé). A cet effet, on se souvient d’une cérémonie de 1ère pierre, en février 2011, sous les feux de la rampe de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy.

« Cette convention financière entre toutes les parties prenantes rend ce projet irréversible. Ensuite, le premier comité stratégique s’est réuni aujourd’hui afin de planifier le transfert du projet à la région Hauts-de-France. C’est la 1ère fois en France que l’on transfère en région la gestion de projet d’une grande infrastructure (publique) », ajoute le Président de la République.

« C’est la région qui va prendre les risques », Xavier Bertrand

Bien sûr, le Président de la région des Hauts-de-France ne pouvait que se satisfaire de cette avancée décisive. « C’est une étape clé. L’Etat confirme son engagement financier», souligne-t-il.

Ensuite, l’autre versant de ce projet titanesque est sa gestion au quotidien. Dans cette optique, une société de projet (régional) sera lancée sur les fonts baptismaux avant le 01 avril 2020. De fait, ce sera un transfert inédit de l’Etat à une région pour la réalisation d’un grand chantier public, il n’y a pas de précédent dans l’histoire.

« C’est la région qui va prendre les risques, car les élus sur le terrain y croient », ajoute-t-il. Evidemment, outre le transfert présumé du transport routier des marchandises vers le fret fluvial, vous avez également un impact économique. « 5 000 emplois directs et 8 000 à 10 000 indirects sont ciblés durant ce chantier jusqu’en 2028. La région et l’Etat seront particulièrement vigilants sur les bénéficiaires de ces emplois », commente le président. « Nous avons assez de chômage pour que ces emplois reviennent aux demandeurs d’emplois de la région. Ensuite, après la mise en service du canal, les économistes indiquent à minima 30 000 emplois induis », poursuit Xavier Bertrand.

Le Président de la République a également souligné un développement « de l’axe Seine-Paris-Le Havre ». Cette nouvelle approche n’est pas éloignée de la réalité de cette signature finale, car Edouard Philippe n’avait pas adoubé les premiers projets du CNSE où le port du Havre était le grand perdant. Quand tout le monde est concerné, on trouve de suite des solutions… pour tous !

De quoi parle-t-on pour le Valenciennois ?

Bien sûr, il faut d’abord rappeler que ce Canal Seine Nord Europe est avant tout une création ex nihilo d’un canal à grand gabarit entre Compiègne et Aubencheul-au-Bac sur 106-107 km, avec 6 écluses plus une écluse de raccordement avec le Canal du Nord. C’est de fait le maillon manquant entre le transport fluvial en provenance de l’Europe du Nord et la région parisienne, voire le trafic sur la Seine (voir carte ci-jointe).

Mécaniquement, après ce raccordement avec le Canal du Nord, deux voies navigables existantes sont possibles, vers Dunkerque ou vers le Canal de l’Escaut passant sur le Valenciennois. « Le CNSE va développer également les ports intérieurs comme Saint-Saulve/Bruay-sur-l’Escaut (voir le port de Denain) », précise Xavier Bertrand.

Les premiers travaux démarreront dans l’Oise, notamment près de Compiègne « fin 2020 avec des giratoires et des aménagements des voies d’eau. Ensuite fin 2021, on commence à creuser pour un achèvement en 2028 », précise le Président de la région des Hauts-de-France.

Donc, sur le territoire du Valenciennois, outre des emplois directs pour ce chantier hors norme voire dans le cadre du fonctionnement après 2028, c’est le développement des ports publics, voire privés, dont nous parlons en terme d’impact direct. Ensuite, sur le Hainaut, le projet en parallèle avec le CNSE est le curage du canal Condé-Pommereuil afin de gagner une ou deux journées de navigation pour les transporteurs venus de l’Europe du Nord, mais ceci est un tout autre dossier.

Daniel Carlier

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