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Nathalie Lorette porte une liste « Anti-Macron » à Valenciennes !

La campagne municipale dans la ville centre commence à révéler les listes en concurrence pour ce premier tour des municipales le 15 mars 2020. Première de cordée, Nathalie Lorette a présenté la liste « Valenciennes Citoyenne » au sein de sa permanence, rue de Lille à Valenciennes.

Nathalie Lorette : « Cette liste ressemble aux habitants, celle de la vraie vie ! »

Dans un climat national éruptif, la ville de Valenciennes affiche deux listes d’opposition à gauche au maire sortant, résolument « Anti-Macron ». En propos liminaire, on peut même soutenir que l’actualité nationale de la dernière semaine avant le 15 mars peut modifier, ou inciter, un vote d’un électeur compte tenu de l’enjeu pour ou contre le duo « Degallaix/Macron, même combat », slogan entendu dans la manifestation du vendredi 14 février rapporté dans la Voix du Nord de samedi dernier.

La première à dévoiler sa liste est « Valenciennes Citoyenne » avec comme chef de file Nathalie Lorette. « Nous lançons notre liste sous le symbole du printemps, une renaissance, le renouveau. Nous voulons une ville nouvelle, plus celle du tout voiture, du tout béton, de la précarité, du manque d’emplois, et de la fracture énergétique. Cette liste ressemble aux habitants, celle de la vraie vie !  C’est aussi résolument une liste Anti-Macron», déclare Nathalie Lorette.

Comme pour la plupart des listes, toutes les catégories sociaux professionnelles sont représentées avec un marqueur géographique, ouvrier, enseignant, sans emploi, cadre, travailleur social, artiste, et milieu associatif.

« Pas d’écoute, tout juste une pseudo concertation », Nathalie Lorette

Comme d’autres listes sur la ligne de départ, le mode de gouvernance locale est fustigé. « Il n’y a pas d’écoute, tout juste une pseudo concertation. Tout est déjà ficelé à la présentation du projet, les modifications possibles sont marginales. Il faut reprendre le pouvoir avec des projets concertés avec la population », poursuit Nathalie Lorette.

« Pas vendre les bijoux de famille », Nathalie Lorette

Face à la baisse des dotations initiées sous Nicolas Sarkozy, puis renforcées avec François Hollande, et poursuivies avec Emmanuel Macron… « le maire de Valenciennes vend à tour de bras nos bijoux de famille, le Mont de Piété, l’Hippodrome, et il veut continuer dans son programme pour cette municipale », assène Nathalie Lorette. En en même temps, le maire dépense 2 millions d’euros pour la promotion de l’exposition British Muséum avec une campagne d’affichage de Paris à Bruxelles. Quel fut le retour en visiteurs, très très mitigé, pas loin du flop, mais surtout la médiatisation large de cette exposition était-elle prioritaire par rapport à des besoins sociaux et culturels directement pour les Valenciennois ?

« Enorme retard sur la transition écologique », Nathalie Lorette

Sur le volet des besoins, la tête de liste enchaîne sur les priorités du programme (prochainement diffusé). « Le maire le reconnaît lui même. Valenciennes a un énorme retard sur la transition écologique. Il faut agir en priorité sur les passoires thermiques. En effet, agir sur ce levier génère du pouvoir d’achat. Nous avons commencé notre porte à porte et l’état de certains logements est épouvantable. Il faut agir concrètement », tance la tête de liste.

« Laurent Degallaix nous prend de haut dans les quartiers, quelle arrogance ! », Caroline Carlier

Sur la liste « Valenciennes Citoyenne », il y a 24 nouvelles figures sur les 43 colistiers en 2014.

Certains colistiers ont pris librement la parole. « Je suis enseignante en ZEP + sur Maubeuge. En faisant du porte à porte, j’ai vu des situations dignes de Zola à Valenciennes. Ensuite, on devrait organiser une visite pour le maire dans les quartiers, il méprise ces gens. Quand il vient pour les élections, Laurent Degallaix nous prend de haut dans les quartiers. Il change de ton quand il voit qu’en face il y a du répondant. Quelle arrogance ! La précarité est criante, nous devons être le porte parole de ces gens là », s’exclame Caroline Carlier dont c’est le premier engagement politique.

« Je veux des actes concrets », René Lelièvre

Un autre colistier s’exprime sur son besoin de démocratie participative. « Par exemple sur le quartier de la Chasse Royale, il y avait un projet de fête de quartier. Il n’y a eu aucune concertation à cet effet. Le résultat est qu’elle n’était pas accessible aux personnes en situation de handicap. Je veux des actes concrets et pas seulement des discours », explique-t-il.

Sur cet item, Nathalie Lorette remet une couche : « Une meilleure prise en compte du handicap va constituer un fer de lance de notre action ».

« Il n’y a pas de social à Valenciennes », Louisa Abbadi

Pour sa part, Louisa partage « cette lutte contre la précarité. Il n’y a pas de social à Valenciennes ! J’observe dans mon métier de travailleur social la fracture numérique, celle issue de la dématérialisation à marche forcée. De fait, certaines personnes renoncent tout simplement à leurs droits faute de pouvoir y accéder numériquement ».

« Nous devons être le porte-parole de ces gens là », Bénédicte Dupont

Premier engagement en politique, Bénédicte se reconnaît « dans la liste Valenciennes Citoyenne. Il existe une précarité criante à Valenciennes, même parfois dans certains poches du centre ville. Nous devons à travers un porte à porte être le porte-parole de ces gens là. Nous sommes dans l’élan des mouvements sociaux ».

Le Président de la République Emmanuel Macron disait pendant le mouvement des Gilets Jaunes « qu’il y aurait un avant et un après ». Effectivement, les propos des colistiers ne sont plus retenus à l’endroit du pouvoir en place, plus de phare, plus de peur (voir ci-après), on dit les choses, et notamment le quotidien de nombre de Valenciennois. 2020 est également la 1ère élection municipale après ces mouvements sociaux, un test national, un test local sur la Valenciennes, épicentre de la Macronie dans le Hainaut. Très factuellement, Valenciennes Citoyenne est présente depuis 1995 dans ces municipales, mais le discours par rapport à 2008 et 2014 est beaucoup plus radical, plus de positionnement politique, d’une ligne de projets, structurants parfois. Non, on parle aujourd’hui de la fin du mois, le quotidien !

 « Je serai partie prenante à une fusion à gauche si les deux listes sont présentes au second tour », Nathalie Lorette

La question purement électorale sur cette prochaine échéance municipale était indispensable compte tenu d’une absence d’union de la gauche pour le 1er tour. « Bien sûr, j’étais favorable à une union de la gauche et écologique pour le 1er tour. Je serai partie prenante pour une fusion à gauche si les deux listes sont présentes au second tour », précise Nathalie Lorette.

Une liste engagée…, malgré des intimidations !

Nathalie Lorette souligne que 42 colistières et colistiers habitent sur Valenciennes sauf « Clothilde dont le commerce est à Valenciennes ». Toutefois, dans les aléas toujours classiques dans la constitution d’une liste aux municipales, le directeur de campagne très courroucé glisse courageusement dans l’oreille des journalistes (le 1er a cassé ce tabou à Valenciennes/bravo)  : « Certains colistiers dans plusieurs quartiers, notamment Dutemple, ont eu des pressions, et ont cédé par peur, mais aucune femme n’a renoncé à s’engager sur notre liste malgré les intimidations ». Oui, cela doit aussi finir un jour cette vieille coutume à Valenciennes 3 à 4 mois avant les élections depuis plusieurs scrutins locaux, les initiés en politique connaissent le sujet dont nous parlons ! A un moment donné, les réseaux sociaux (contrairement à l’Affaire Griveaux) constituent un moyen de défense pour des personnes faisant l’objet d’une tentative d’intimidation caractérisée. En 2020, après deux ans de mouvements sociaux, à Valenciennes rien n’a bougé concernant l’accès à la démocratie ! L’anti démocratie participative à Valenciennes est encore très vivace, l’ancien monde et ses réseaux dans toute sa splendeur !

Enfin, la cheffe de file de « Valenciennes Citoyenne » répond à l’obsession des têtes de liste (et des journalistes) sur la moyenne d’âge de l’équipe…, la plus jeune si possible. « Nous n’avons pas fait notre moyenne d’âge (figure pas sur la liste), car nous sommes tous jeunes et dynamiques ! », il est vrai que le contact avec la colère de la population de Valenciennes vous maintient jeune toute une vie, comme un élixir « Anti-Macron/Degallaix » en 2020… !

La liste « Valenciennes Citoyenne » :

1) Nathalie Lorette, conseillère municipale sortante, chargée de développement en lecture publique

2)  Mohamed Agoudjil, conseiller municipal sortant, médecin

3)  Louisa Abbadi, travailleur social

4)  Jean-Jacques Potaux, ancien conseiller municipal, agrégé de l’Université honoraire, et Directeur de campagne de la liste « Valenciennes Citoyenne »

5) Bénédicte Dupont, auditrice des fonds européens

6) René Lelièvre, ouvrir métallurgiste retraité, écrivain

7) Mila Paolucci, plasticienne

8) Raphael Bourlard, imprimeur

9) Gwenola Lebel Del Pino, professeur des écoles

10) Gérald Dangereux, fonctionnaire

11) Claudine Touril, militante associative

12) Thierry Descamps, cariste

13) Sylvianne Quiez, retraitée ATSEM

14) Johan Grzelczyk, directeur de projets culturels, écrivain

15) Martine Mikolajewski Erlich, agent immobilier retraitée

16) Jean-Philippe Dalle, enseignant INESPE (formation des enseignants)

17) Clothilde Raverdy, commerçante (Café Chatham à Valenciennes)

18) Pierre Collier, cadre retraité de la Sécurité Sociale

19) Caroline Carlier, professeur de lettres

20) Jérôme Korcz, artisan dans le bâtiment

21) Martine Mikolajewski Erlich, agent immobilier retraitée

22) Abdelhamide Traka, gardien d’immeuble

23) Malika Khinache, demandeur d’emploi

24) Jacky Woddarski, professeur retraité

25) Séverine Carpentier, aide-ménagère

26) Kadiambi Mpungwe, travailleur social

27) Louisette Olivier, assistante

28) Serge Leclerc, ancien conseiller municipal, responsable immobilier/achat

29) Christelle Cacheux, professeure des écoles

30) Pierre Renier, ouvrier qualifié retraité

31) Adeline Vandesquille, mère au foyer

32) Philippe Ardhuin, technicien cableur

33) Berthe Deprez, retraitée commerce

34) Patrick Viltart, professeur

35) Pascale Bouvar, secrétaire administrative

36) Jean-Marc Rodrigue, plasticien

37) Patricia Dulieu, psychologue

38) Jacques Deffrenne, directeur de centre social retraité

39) Paulette Mater, retraitée technicienne de surface

40) Jean-Claude Leclercq, retraité cuisiniste

41) Marie-Edmonde Descamps, retraitée éducation nationale

42) Pierre Lorriaux, professeur des écoles retraité

43) Corinne Donnaint, proviseur adjoint

Daniel Carlier

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