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La jeunesse contre les discriminations

Autour d’un projet européen baptisé LOUD (Local yoUng leaDers for inclusion), des jeunes du Valenciennois ont partagé un voyage dans une commune de la banlieue de Barcelone, et préparent un support de communication dont l’objectif est clair : Envoyer un message pour la lutte contre les discriminations et les violences contre les femmes (visuel du groupe près de Barcelone)

La jeunesse monte le son 

Le projet « LOUD » existe depuis plusieurs années au sein des institutions européennes, mais il arrive pour la 1ère fois sur le Valenciennois à travers Valenciennes Métropole. « L’agglo nous a confié la gestion de ce projet LOUD. Dans cette optique, nous avons repéré onze jeunes à travers nos activités. Ensuite, nous leur avons proposé de se rencontrer dans le cadre de ce projet partagé. Aujourd’hui, ils sont tous devenus volontaires », explique Hervé, le référent LOUD de la STAJ, rue de Mons à Valenciennes.

« Nous souhaitons envoyer un message d’inclusion plutôt que d’exclusion », Lola

Ainsi, Alexandre, Lola, Sébastien, Sofia, Roman, Yassine… sont les acteurs de ce programme « LOUD ». La dominante de ce projet européen est l’inclusion sous toutes ses formes.

Pour ces jeunes de 16 à 27 ans, le choix collégial fut « la lutte contre les discriminations et les violences contre les femmes », commente Sébastien. Le choix de cet item est issu d’une réflexion de groupe entre ces jeunes où le message dominant est positif. « Nous souhaitons envoyer un message d’inclusion plutôt que d’exclusion », explique Lola. « Un message positif plutôt que négatif, car nous pouvions nous engager sur d’autres thématiques », ajoute Yassine. « Le choix s’est fait à travers un vote. A la majorité, nous avons opté pour une communication sur les discriminations et les violences contre les femmes », indique Sofia.

Après deux jours de formation sur les différentes campagnes alternatives possibles, le projet « LOUD » comprenait un voyage de groupe pendant 5 jours. La destination retenue était sur la commune de L’Hospitalet, proche de Barcelone en Espagne. « Cette commune ressemble beaucoup à Valenciennes en terme de population. Nous avons rencontré des jeunes vivant les mêmes problématiques que nous », explique Roman. « Nous avons ressenti un vraie message de solidarité », poursuit Lola.

« Le sujet des communautés ne constitue pas un problème là-bas », Yassine

Pour ces onze jeunes, encadrés par Hervé et Mehdi, ce voyage s’est déroulé du 23 au 28 février dernier où « nous étions en autonomie durant la journée. Durant ces 5 jours en gestion propre, nous avons beaucoup échangé entre nous, mais également avec les locaux », indique Sébastien. « D’ailleurs, le sujet des communautés ne constitue pas un problème là-bas. On s’affiche sans peur d’une polémique », déclare Yassine.

Sur le sol de France où la laïcité est constitutionnelle, l’affichage d’un sentiment de communauté est très compliqué à instiller dans le sens commun, comme si la notion de groupe était mécaniquement concomitante avec l’exclusion des autres groupes de personnes. C’est une erreur sur un sujet où la pensée dominante est radicale pour le coup.« Dans le cadre d’une manifestation, vous avez même le programme de la ville avec des signes d’une communauté en particulier », explique Sébastien en montrant un dépliant de la ville de L’Hospitalet.

Le choix d’un clip

Ensuite, le momentum de ce projet est un rendu le 27 mai prochain à l’occasion de la « Journée d’insertion des Jeunes » à Beuvrages. Leur réflexion s’est tournée sur la réalisation d’un clip, un choix ambitieux avec parole, musique et montage vidéo. Alexandre, un des jeunes du groupe, est versé « en composition, je vais pouvoir aider à cette réalisation de clip », explique-t-il.

« Pour l’instant, nous sommes au tout début du projet, nous mettons en commun nos compétences respectives. Par contre, tout partira des paroles », explique Sébastien. Le défi est important pour ce petit groupe, mais l’envie est palpable, presque galvanisante ! Les mots entendus durant cet échange impromptu sont symptomatiques « rencontre, revendication, découverte, partage, enrichissant, envie, ouverture, investissement… », le clip part déjà sur de bonnes base de fait !

Poursuivre au sein d’une association

C’est pourquoi ce petit groupe veut prolonger l’aventure après ce clip, après de 27 mai, pour ne pas repartir chacun chez soi comme si rien ne s’était passé, comme si les maux de notre société glissaient comme des gouttelettes d’eau. Non, ce groupe a pris conscience que ce message est fort. « Surtout que vous n’avez quasiment aucune structure pour la lutte contre les discriminations sur le Valenciennois », ajoute Medhi, un encadrant. C’est un peu moins vrai sur le sujet de la lutte contre les violences sexistes et sexuelles portées dans le Valenciennois par l’antenne nordiste de l’association nationale « Nous Toutes », mais il n’y a jamais trop de voix pour être entendu… !

De concert ces jeunes expliquent vouloir « constituer une association afin de poursuivre notre action sur l’inclusion ». Sans tomber dans le jeunisme, il est plutôt rassurant de constater que des jeunes personnes en 2020 veulent s’investir dans ce type d’initiatives. Indéniablement, ils seront notre conscience quotidienne pour ces prochaines décennies !

Daniel Carlier

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