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Accélération du déconfinement ou 2ème vague potentielle, un choix cornélien !

Depuis ce lundi 11 mai, les interventions se multiplient dans toutes les directions. Au niveau sanitaire, on avertit d’un coté qu’un Plan de Reconfinement est possible si les mesures barrières ne sont pas respectées, et de l’autre le Gouvernement pousse le retour au travail, mais surtout à la reprise d’une consommation des Françaises et des Français dans l’économie de proximité.

Le confinement, stop ou encore ?

D’un coté, l’Etat scrute à juste titre les pays déconfinés avec plus ou moins de réussite au niveau sanitaire, et de l’autre coté la dette financière abyssale associée à cette pandémie… !

Plus concrètement, la prodigalité justifiée de l’Etat afin de pallier les effets économiques désastreux de cette crise sanitaire fait face à une ligne d’horizon budgétaire. En même temps sur le terrain, les acteurs économiques de l’industrie, le monde du tourisme, les commerces de proximité, les chantiers du BTP, etc., l’économie globale pousse à un déconfinement plus massif en juin.

De l’autre, l’hypothèse d’une 2ème vague de contamination au Covid-19, arrivant potentiellement fin mai, constitue l’autre volet de cette dualité latente pour nos gouvernants. Cette éventualité sanitaire est crainte au plus haut point par les autorités, car un reconfinement serait catastrophique à tous les niveaux pour notre corpus sociétal.

Qui du financier ou du sanitaire l’emportera ?

Vous l’avez noté, le 1er Ministre Edouard Philippe a validé l’installation des Conseils municipaux élus au 1er tour, le 15 mars dernier, entre le 18 mai et 28 mai. Cette décision est conforme à son discours du Plan de Déconfinement souhaitant la remise en route des collectivités locales. Ce n’est pas sans un intérêt économique que cette décision a été prise. En effet, la mise en oeuvre des investissements publics est vitale pour relancer la machine. Les gouvernants le savent pertinemment.

Et plus encore, le Premier ministre a parfaitement à l’esprit que la puissance financière réside essentiellement, hors Grande Métropole, au sein de plus de 400 agglos en France. L’investissement sur les grands équipements publics, voire aménagements urbains, se passe au niveau des élus communautaires.

Pour les 5 000 communes françaises où l’élection n’est pas achevée (10 communes sur le Valenciennois), la date retenue par Edouard Philippe constitue un choix crucial n’oubliant pas que ce dernier est en lice pour un second tour dans sa commune du Havre, conjuguée de cette petite phrase remarquée « j’ai toujours une odeur de salée dans la bouche » ciblait directement un retour potentiel vers son territoire natal courant 2020… !

Même si une proposition de loi est à l’étude pour une organisation électorale sur deux tours fin septembre et début octobre, l’hypothèse d’un second tour sec, le 21 ou 28 juin, n’est pas à écarter. Ces élections auraient l’immense intérêt de compléter plus promptement les Communautés d’agglomérations, les moteurs de l’investissement public territorial.

Par contre, sur un volet sanitaire, il faudrait expliquer aux candidats en lice au second tour comment réaliser leur campagne avec la distanciation sociale, le masque etc., une aberration démocratique lorsque l’on connaît l’essence même d’une campagne électorale, la rencontre avec les citoyens même à l’ère numérique. Ensuite, dans une République unique et indivisible, il est constitutionnellement fondamental que tous les Français votent le même jour, en zone rouge et en zone verte… !

Réponse à cette équation électorale insoluble le 23 mai comme mentionné par la loi d’Urgence sanitaire. Néanmoins, comme tout précédent n’existe pas en l’espèce, une annonce antérieure est fort possible.

Daniel Carlier

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