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Fil’ambule, la couture durable en fil rouge

Depuis quelques années, la créativité revient en force dans notre chemin de vie, le goût de la fabrication de ses mains est constitutif de notre construction personnelle. Parmi les activités essentielles de retour, vous avez la couture, un art que le grand public veut s’approprier de plus en plus. Une association porteuse de cette pratique s’appelle Fil’Ambule, et comme son nom l’évoque, les couturières viennent à votre rencontre (visuel Gaëlle Lopez).

(Visuel de Laurie Menne et Gaëlle Lopez)

Gaëlle Lopez : « Nous travaillons beaucoup sur le surcyclage »

Tout est partie d’une rencontre entre deux passionnés de couture, Laurie Menne et Gaëlle Lopez en 2015. Les choses ont matché de suite, et l’association fut lancée en 2016. L’objectif de ce duo était de partir à la rencontre des apprenants en couture. Si les prémices de cette association ont débouché sur des cafés-citoyens, très rapidement « nous avons eu l’envie d’en vivre », précise Gaëlle Lopez. Chemin faisant, un emploi d’éducatrice spécialisée quitté par Laurie Menne, et un emploi d’enseignant en français langue étrangère quitté par Gaëlle Lopez… pour arriver en 2019 à deux personnes à plein temps comme prestataire de l’association.

Cette association est composée d’une soixantaine de membres, mais l’activité repose essentiellement sur ses deux piliers. Plusieurs voies de développement furent choisies au fil des années, les cours de couture en direct, les prestations pour autrui, et la vente de produits recyclés, mais pas seulement… !

« Nous sommes accueillis sur site, dans des associations comme la Boite A Tout à Valenciennes, mais également au sein de certaines collectivités locales, dans des crèches, etc.. Nous intervenons sur la Sambre-Avesnois de Bavay à Fourmies et le Valenciennois dans des communes comme Raismes et Petite-Forêt », commente Gaëlle Lopez.

Une association itinérante confinée… !

Comme tout le tissu associatif, le confinement a frappé sévèrement sur la dynamique associative. « Nous avons dû déprogrammer tous nos ateliers prévus. Nous avons pu recommencer certaines activités le 15 juin à travers une très timide reprise, mais nous espérons un retour à la normale au mois de juillet », commente Gaëlle Lopez.

Les 3 types d’activités de l’entreprise ont été impactées. En effet, si le principe de Fil’Ambule est la mobilité, elle s’exerce dans des cadres différents. « Premièrement, nous venons, grâce à des conventions chez d’autres partenaires, donner des cours de couture ou de crochet à des particuliers. Chaque apprenant paye sa leçon. Il n’y a aucune obligation de venir, ce n’est pas un abonnement, c’est très souple ce qui plaît beaucoup. Même si le public est quasi exclusivement féminin,  il y a aussi des rencontres, un partage de savoir », indique Gaëlle Lopez.

Deuxième corde à son arc, l’association signe des partenariats avec des collectivités, entreprises, etc. où elle effectue une prestation pour le compte de… ! Un classique « où nous opérons au sein de structures très variées comme SIA Habitat, la Médiathèque départementale, des communes… ».

Place à la création

Enfin, la troisième activité est sans aucun doute promise à un avenir rayonnant. « Nous réalisons la vente de nos produits finis », commente-t-elle. Pas n’importe lesquels, ces fabrications maisons sont issues essentiellement de la récupération. « Nous travaillons beaucoup sur le surcyclage*. Ainsi, nous valorisons des matériaux pour en faire un autre produit », et pour une illustration concrète, la couturière présente une grande bâche publicitaire de communication récupérée via une commune du territoire « transformée en sac de course ».

Ce principe de transformation d’un produit en fin de vie vers une autre destination est très tendance. D’ailleurs, la plus belle illustration fut cet élan de solidarité traversant la France avec une fabrication massive de masques tant par le tissu associatif que par les entreprises. « Nous avons récupéré des draps dans lesquels nous avons confectionné gratuitement des sur-blouses pour l’hôpital public d’Avesnes. Ensuite, nous avons également produit pour la revente », précise Gaëlle Lopez.

Si (espérons) que cette production de masques demeure inédite, la transformation de tous les objets en fin de vie laisse un champ infini de possibilités. « Nous espérons véritablement développer cette activité. Sur Valenciennes, nous travaillons avec l’enseigne Day by Day à travers la fabrication de produits non alimentaires », poursuit-elle.

Ensuite, la politique Zéro Déchet initiée sur Valenciennes Métropole et la Porte du Hainaut doit favoriser cette transformation des produits, mais un autre dilemme se pose…, il faut trouver concrètement des éléments à recycler !

« Le don a une limite », Gaëlle Lopez

Effectivement, Fil’Ambule pour toute son activité fonctionne avec des dons de laine, de matières de toute nature « nous sollicitons de facto le grand public, mais également toutes les collectivités publiques afin de récupérer les produits (liste ci-dessous). Néanmoins, le don a une limite. Nous devons être en capacité d’acheter des produits en fin de vie, des stocks invendus etc. », déclare-t-elle.

Voilà, en sortie de ce confinement, il apparaît plus encore impérieux de travailler sur la seconde vie  de nos produits quotidiens. Fil’Ambule s’inscrit parfaitement dans cette ligne directrice, celle d’une production de proximité, d’une consommation moins dévorante, d’un lien social constitué entre les acteurs et son public, un tout social qui fait du bien !

Retrouvez la liste des besoins de cette association pour surcycler vos produits :

> Des vêtements (principalement jersey, lainage, velours, coton),

> du linge de maison,

> des serviettes éponges même usées,

> de la nappe non-tissé,

> du papier de soie,

> des chutes de tissu,

> des restes de pelotes de laine ou de coton,

> des bobines de fil à coudre machine (pas à repriser),

> des boutons,

> des bouts de rubans,

> des sacs (en cuir, en tissu, en non-tissé),

> des porte-clefs,

> des lacets de chaussures,

> des vieux doudous ou oreillers,

>  des pots en verre, en céramique,

> des pots de yaourts en verre ou céramique,

> des couvertures, des polaires.

Pour plus d’informations, vous pouvez contacter www.fil-ambule.fr

Daniel Carlier

*Le surcyclage est l’action de récupérer des matériaux ou des produits dont on n’a plus l’usage afin de les transformer en matériaux ou produits de qualité ou d’utilité supérieure. Il s’agit donc d’un recyclage « par le haut ».

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