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Agnès Jaoui : « Ce film parle à plein de générations ! »

Comme marraine 2020 du Festival CineComedies, Agnès Jaoui est venue ce mardi 29 septembre sur le site d’Arenberg Créative Mine. D’abord pour une rencontre des scénaristes talentueux en herbe en résidence chez ACM, mais également pour la projection d’un film qui a marqué sa carrière d’actrice « Un air de famille ».

Agnès Jaoui : « Ce film révèle (en France) un machisme déguisé »

Le Président de la Porte du Hainaut, Aymeric Robin, était là pour accueillir l’actrice césarisée à plusieurs reprises : « Je vous l’avoue, j’ai craint que cette manifestation ne puise avoir lieu compte tenu du covid-19. Cet événement est un double moment d’émotion avec la venue d’Agnès Jaoui, un figue du cinéma français, mais également à travers ce moment de convivialité. Nous souffrons de l’absence de ce type de manifestation, nous avions besoin de nous retrouver autour de la comédie ».

L’actrice, scénariste, productrice ne connaissait pas ce lieu où depuis l’origine de Festival CineComedies (2018), un temps d’accueil en résidence est réservé à ces auteur(e)s afin de perfectionner leur travail, leur méthode de présentation du dit projet à des producteurs…, l’étape décisive (https://www.va-infos.fr/2020/08/27/cine-comedies-en-residence-chez-acm/).

Dans la salle Léaud du site ACM, aménagée comme il se doit dans les conditions que nous connaissons, cette projection fut une découverte totale pour environ la moitié de la salle « j’en suis ravie », s’exclame tout de go Agnès Jaoui.

« Un scénario très proche de la pièce », Agnès Jaoui

Bien sûr, le moment attendu par les spectateurs venus bravés la peur sanitaire était l’intervention d’Agnès Jaoui. Ce film « Un air de famille », diffusé en 1996, est issu d’une pièce de théâtre co-écrite par Agnès Jaoui et Jean-Pierre Bacri « le scénario est très proche de la pièce originale. Nous avons proposé cette pièce à Cédric Klapisch, car il a un réel talent pour diriger les acteurs. Il apporte sa façon de filmer, de cadrer. Seules les scènes extérieures sont tournées dans la région parisienne. Nous avions choisi un endroit abandonné, un lieu sans personnalité.. Ensuite, ce sont des scènes tournées en studio durant 8 à 9 semaines », explique-t-elle.

Parfois voire souvent, le casting d’une pièce de théâtre n’est pas reproduit à l’écran pour de multiples raisons. « Il était inconcevable que les actrices et acteurs de la pièce ne soient pas présent(e)s dans ce film, même si à l’époque certain(e)s étaient moins connu(e)s que d’autres », ajoute-t-elle.

Cette histoire où la vie des membres d’une famille se percute un vendredi soir résume les années 60-90 où un ordre établi était ancré dans notre corpus sociétal. « Ce film révèle (en France) un machisme déguisé, la transmission des parents, la force de l’atavisme familial face à sa propre vie, ses envies. En fait, ce film parle à plein de générations ! », commente Agnès Jaoui.

« le fait marquant est l’absence de portable à l’époque », Agnès Jaoui

Evidemment ce 21ème siècle où tout va plus vite, trépident comme déroutant parfois modifie notre comportement toute génération confondue. Le diable est dans le détail « j’ai remonté cette pièce récemment où j’ai remarqué que la 1ère scène où j’attends, sans rien faire de plus, en buvant un verre dans un café n’existe plus… ! Aujourd’hui, nous faisons toujours quelque chose, le fait marquant est l’absence de portable à l’époque », déclare-t-elle.

Néanmoins, les personnages plantés dans ce film, qui a marqué ces années 90, transmet un message quasi universel. « Ce film parle à plein de générations ! Il évoque la place de la femme, sa condition », ajoute-t-elle.

La comédie est un art consommé où le miroir de nos vies est souvent le pitch du scénario. Aucun doute, le duo Jaoui/Bacri l’a décrit avec talent à travers de nombreux films. « Nous avons toujours écrit de cette manière. Jean-Pierre (Bacri) est le clown blanc à travers un personnage très éloigné de lui, sauf pour le long métrage « Cuisine et Dépendance », et par contre chaque film révèle un peu de moi », conclut-elle.

Daniel Carlier

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