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Myriam, Karine, deux salariés syndiqués dans la tourmente à l’EHPAD de Bruay-sur-l’Escaut

Dès le mois de mars 2020, l’EHPAD le Halage, situé sur la commune de Bruay-sur-l’Escaut, avait agité les claviers de la presse locale et nationale suite à des événements survenus au sein de cet établissement dédié aux personnes âgées. Aujourd’hui, deux cadres syndiqués (CGT) connaissent un destin croisé avec à la clé un conflit avec la direction du Groupe Korian, exploitant du dit établissement pour les personnes âgées sur Bruay-sur-l’Escaut.

Factuellement, les deux salariés de cet EHAPD du Halage à Bruay-sur-Escaut sont syndiqués à la CGT. Voici les réactions des personnes concernées suite aux entretiens avec la Direction régionale du Groupe Korian.

« Je conteste tous les points reprochés par la Direction régionale ! », Myriam Vanderhaegen

Cadre de santé au sein de l’EHAPD du Halage depuis 21 ans, Myriam Vanderhaegen a reçu une lettre de licenciement avec une fin de contrat prévue le 10 décembre 2020. Bien sûr, le déroulé n’est pas si lapidaire. « J’ai effectué mon entretien préalable au licenciement le 04 septembre, et j’ai reçu ma lettre de licenciement le 11 septembre. En 21 ans, je n’ai jamais eu le moindre reproche sur mon travail. Ensuite, j’ai même pendant 9 mois assuré la direction par intérim de l’établissement », assène Myriam Vanderhaegen.

Durant 1 h30 d’entretien préalable, la direction régionale, et non locale « puisque la Direction du site est en arrêt maladie », a déroulé une série de griefs sur le management, en principal, à l’endroit de la cadre de santé. « On me reproche, notamment, une attitude inerte durant la période de canicule cet été 2020. Plus globalement, je conteste tous les points reprochés par la Direction régionale durant cet entretien préalable », indique Myriam Vanderhaegen.

« Je veux laver mon image », Myriam Vanderhaegen

Bien sûr, derrière une procédure de licenciement, il y a toujours une femme ou un homme, et un impact humain fracassant. « J’ai l’impression d’être balayée comme une vieille chaussette. Je veux laver mon image. J’irai en procédure prud’homale », conclut Myriam Vanderhaegen.

« Le Groupe Korian a été débouté en justice », Karine Vermeulen

Karine Vermeulen est une psychologue à temps partiel, 40 heures par mois avec 10 heures de délégation. Elle travaille également sous le statut de salarié protégé. Le 01 octobre 2020, Karine Vermeulen était reçue durant près d’1H45 dans le cadre d’un entretien préalable au licenciement, le 2ème, en compagnie d’un représentant syndical. Toutefois, il faut préciser que le conflit entre la psychologue et la Direction régionale est antérieure au dit rendez-vous.

En effet, dès le mois d’octobre 2019, Karine Vermeulen a souhaité postuler à la fonction de RPPX (Représentant de Proximité) au sein de cet établissement. « J’étais déjà syndiquée à la CGT. La Direction s’est opposée par voie judiciaire au motif de « candidature frauduleuse ». Le Groupe Korian a été débouté en justice. Néanmoins, j’ai reçu un courrier m’obligeant à rester chez moi, et rémunérée, début novembre dans l’attente du résultat de cette procédure initiée par le Groupe Korian », explique Karine Vermeulen.

Durant ce temps de maintien à domicile, Karine Vermeulen a reçu également une 1ère convocation pour un entretien préalable au licenciement pour le 12 février 2020 à la suite duquel « j’ai été mise à pied six jours pour des difficultés de relation avec la direction », indique  Karine Vermeulen.

De plus, durant cette période de mise à l’écart, par voie d’avocat, Karine Vermeulen a imposé son retour sur son lieu de travail (fin janvier 2020) malgré les demandes répétées de la Direction du Groupe Korian pour que la psychologue reste chez elle, mais toujours payée.

« J’ai privilégié durant cette période les entretiens individuels avec les résidents », Karine Vermeulen

Suite à ce conflit de représentation salariale, Karine Vermeulen est revenue, comme indiqué ci-dessus, au sein de l’EHPAD du Halage « sans aucun remplacement du 14 novembre à fin janvier où j’ai dû rester chez moi », précise-t-elle.

Ce chemin conflictuel nous ramène au rendez-vous du 01 octobre 2020. Dans le flux de reproches indiqués par la Direction régionale du Groupe Korian à l’endroit de Karine Vermeulen, il y a notamment « une mauvaise gestion de la crise du Covid-19. J’ai privilégié durant cette période les entretiens individuels avec les résidents, cela me semblait le plus important. Ensuite, entre la période du covid-19, ma période non remplacée où le Groupe Korian m’a maintenu à mon domicile, un arrêt de travail de deux mois suite à un malaise au travail le 13 février 2020, le solde des congés et les congés annuels, oui il y a du retard dans les évaluations gériatriques », explique Karine Vermeulen.

L’intéressée ne connaît pas l’issue de cet entretien préalable pour lequel elle était accompagnée par Noredine Aghanbou, délégué régional CGT.

Daniel Carlier

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