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(Valenciennes) Nathalie Lorette, proximité, accessibilité, et pugnacité

Après l’annonce officielle début juin d’une candidature d’une liste EELV sur la ville de Valenciennes, au début de l’été Nathalie Lorette a annoncé dans la Voix du Nord son intention de conduire une liste pour les prochaines municipales 2020. Rencontre avec Nathalie Lorette passée à l’offensive en compagnie de Jean-Claude Dulieu.

Nathalie Lorette : « Le besoin d’un soutien de LREM démontre que Laurent Degallaix n’est pas très à l’aise avec sa candidature aux municipales »

Comme pour les échéances précédentes, la tête de liste, cartée PCF, emmènera une liste sous le nom de « Valenciennes Citoyenne », elle rassemble des personnes, engagées ou pas politiquement, et des citoyennes et citoyens de la société civile.

Nathalie Lorette prend le relais de Jean-Claude Dulieu qui ne souhaite pas figurer sur la prochaine liste municipale, tout en restant plus que jamais investi dans son mandat de Conseiller départemental du Nord. « Ce n’est pas une retraite politique. C’est une transmission naturelle. Bien évidemment, je serai le premier soutien de Nathalie, présente au Conseil municipal depuis 1995 (1983-Jean-Claude Dulieu), elle maîtrise les dossiers, elle a une véritable expérience locale, et le terrain… elle connaît ! », clame-t-il haut et fort.

Bien sûr, cette candidature implique la construction d’une liste « et d’un programme que nous allons co-construire avec les colistiers » , précise Nathalie Lorette.

« Il fallait un Plan Marshall pour le commerce, c’est un plan homéopathique », Nathalie Lorette

Pour l’instant, Nathalie Lorette peut évaluer le bilan du maire sortant, il est qualifié de « petit bras » ! « En dehors du Centre aquatique (projet fortuit suite à l’incendie), quelles sont les réalisations de la ville de Valenciennes ? Et en plus du vide programmatique, on vend nos bijoux de famille comme l’Hippodrome et le Mont de Piété (ce qui a déçu énormément les supporters du maire sortant). Les réalisations ne sont que des programmes privés », s’interroge la candidate qui renchérit « d’ailleurs, le besoin d’un soutien du parti La République En Marche démontre que Laurent Degallaix n’est pas très à l’aise avec sa candidature aux municipales, tout simplement avec son bilan ».

Nathalie Lorette illustre son propos « On a attendu le CRAC pour se pencher sur le commerce de proximité. Regardez le nombre de cellules vacantes (22% à Valenciennes) ! De plus, l’engagement de la municipalité avec ce CRAC est de relancer 30 commerces en 10 ans, soit 3 par an. Il fallait un plan Marshall pour le commerce, c’est un plan homéopathique ! ».

Certes, des avancées notables pointent à courte échéance comme le retour du Marché de Valenciennes le mercredi (04 septembre). « C’est une vieille demande des élus de Valenciennes Citoyenne. D’ailleurs, Laurent Degallaix a indiqué en Conseil municipal-Jean-Claude, tu vas être content etc.- C’est évidement une très bonne chose pour le commerce à Valenciennes », commente Jean-Claude Dulieu. L’arrivée courant septembre de navettes gratuites (au gaz) dans un circuit baptisé le « Cordon » constitue également une excellente nouvelle. « Enfin, il est temps que ce transport en commun arrive sur Valenciennes. Il y a également trop de stationnement payant sur Valenciennes, et pas assez de places pour le vélo, voire de nouvelles zones piétonnes », commente Nathalie Lorette.

« Les boulevards de Valenciennes, c’est la double peine », Jean-Claude Dulieu

Jean-Claude Dulieu remet une couche : « Les boulevards de Valenciennes, Watteau, Pater, Eisein, Carpeaux, ont été refaits par Valenciennes Métropole avec l’argent public des contribuables des 35 communes membres, et au final, c’est payant. Les boulevards de Valenciennes, c’est la double peine pour les habitants des 35 communes », indique Jean-Claude Dulieu.

Femme tête de liste et écolo

Pas certain que les têtes de liste féminines seront pléthoriques sur la ville de Valenciennes en mars 2020. «  Il est temps qu’un jour une femme devienne maire de la ville centre sur le Valenciennois. Au moins, avec moi, il y aurait un échange démocratique. Laurent Degallaix n’aime pas le débat. On est tout juste à un Conseil municipal par trimestre comme l’indique le règlement intérieur. Ensuite, comme sur Anzin, un budget (partiel) participatif avec des projets choisis par le Valenciennois serait un de mes choix politiques », déclare la candidate.

Jean-Claude Dulieu et Nathalie Lorette reprennent de concert cette absence de débat relative à des décisions structurantes à Valenciennes Métropole. Effectivement, la loi NOTRe poursuit sa révolution administrative. Plusieurs compétences ont déjà été transférées à la CAVM, et d’autres suivront en 2020. « Il est indispensable que nous ayons un échange, même sans vote, sur les délibérations structurantes qui concernent la ville centre (elles sont nombreuses). Là, ce n’est pas le cas. Aucun échange, on apprend dans la presse les décisions de Valenciennes Métropole… concernant Valenciennes, cela nous posent un problème démocratique ».

Une femme première magistrate à Valenciennes, ce serait en tout cas de l’inédit en l’espèce si Nathalie Lorette est élue en mars 2020… !

Dans la discussion, il est évident que de multiples passerelles existeront entre un programme EELV et celui de Valenciennes Citoyenne. « Cela fait 20 ans que je me déplace en train pour aller travailler, et que je roule à vélo. Je n’ai pas attendu EELV pour faire de l’écologie. Je suis pour une écologie humaine, pas radicale. Et surtout, je suis contre ce discours résolument pessimiste sur tous les paramètres écologiques. Il faut donner envie aux citoyens de changer de comportement à travers une prise de conscience écologique », commente Nathalie Lorette.

Un maire sortant éphémère à Valenciennes… ?

Concernant les principales forces en présence, sans doute une liste Rassemblement National, une liste EELV forte des résultats des dernières européennes, une droite très divisée avec une liste derrière Didier Legrand « qui n’est qu’une candidature personnelle contre Laurent Degallaix », assène Jean-Claude Dulieu. Ensuite, la liste « Valenciennes Citoyenne », avec des membres du P.S, voire d’autres forces de gauche, est en construction. Et enfin, la liste du maire sortant où le moins que l’on puisse dire est que tout a changé depuis cette fin du mois de juin 2019… !

Du coté de la Présidence de la République, c’est bien joué politiquement en fixant 19 maires dans leur soutien à l’action du gouvernement, mais de l’autre, elle permet aux opposants des maires sortants d’attaquer le premier magistrat tant sur sa politique locale que nationale, puisque soutien officiel. En clair, c’est une fausse bonne nouvelle, sauf amateurisme béat, pour les 19 maires. La campagne électorale sera longue, et plus pesante à Valenciennes qu’ailleurs sachant les divisions avec l’UDI local, voire une partie des LR… les anciens membres de la majorité municipale. Certes, Jean-Louis Borloo avait avec habileté rallier Guy Marchand et Jean-Marie Defossez du Parti Socialiste dans les années 90, mais c’était une autre époque, moins clivante… !

Et vous ajoutez un nouveau paramètre, l’annonce précoce (surprise) d’un projet de réforme des institutions par le gouvernement le 28 août dernier venant percuter un peu plus les standards politiques locaux.

En clair, c’est un secret de polichinelle, la fusion des deux agglo est inéluctable dans l’année qui suivra l’échéance de mars 2020. Laurent Degallaix postulerait, comme d’autres, à la présidence de cette intercommunalité de la taille d’une communauté urbaine, comme la Métropole Lilloise, un job à temps plein pour une EPCI de 350 000 habitants. Rien de choquant, voire légitime s’il est réélu à Valenciennes, mais si vous ajoutez que le ralliement à LREM s’inscrit également pour les Sénatoriales 2020, Laurent Degallaix (ancien parlementaire) serait également le candidat idéal, voire le seul d’un bon calibre, à la fonction de Sénateur contre Valérie Létard, vice-présidente au Sénat. Donc, il vaut mieux regarder le deuxième nom de la liste de Laurent Degallaix pour savoir, après six mois d’exercice, qui sera maire, car dans les deux cas de figure, Laurent Degallaix pourrait être un maire très très éphémère… !

De la politique fiction dîtes-vous ! Une investiture LREM de Laurent Degallaix était-elle crédible après la petite phrase assassine « le gratin et les nouilles » de Jean-Louis Borloo, avec un Laurent Degallaix balbutiant des excuses sur BFMTV, voire après le rapport Borloo enterré dans les grandes largeurs ? Personne ? Il fallait une victime, l’UDI du Valenciennois, et une prise de guerre, Laurent Degallaix et des futurs conseillers municipaux LREM, nouveaux Grands électeurs de facto pour faire passer cette réforme des institutions au second semestre 2020, et en local réduire à néant l’UDI du Valenciennois avec l’élection d’un candidat(e) LREM, c’est du grand art… politique !

Bien sûr, sur l’autel des intérêts politiques personnels, tout est négociable, tout est possible en politique. Le gouvernement a  mis sur la table cette réforme des institutions très en amont, elle a lancé sa boule de bowling, et les élu(e)s vont s’arranger, ou pas, pour les postes à prendre ou conserver. L’effet de l’annonce d’une réforme des institutions, très lointaine, est déjà palpable, l’UDI via Jean-Christophe Lagarde, soutien de François Fillon en 2017, soutient Benjamin Griveaux à Paris. Ça va négocier tous azimuts en haut lieu pour Valenciennes,  il y a des jobs en sursis. L’intérêt des citoyens, on verra plus tard !

Daniel Carlier

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