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A Valenciennes, une alliance politique inédite pour les municipales

La campagne municipale sur la ville-centre prend un nouveau virage après celui du soutien du parti présidentiel LREM au maire sortant. En effet, une candidature de rassemblement réunit pour cette élection locale Europe Ecologie Les Verts, la France Insoumise, le Parti Socialiste, et Génération Ecologie, mais également avec le soutien de « Génération S » (Benoit Hamon), c’est un fait politique totalement inédit sur la ville de Valenciennes (Visuel José Pressoir, Luce Troadec, et Quentin Omont).

Le volet politique d’une candidature de gauche partagée

Sur Valenciennes, une candidature unie de plusieurs partis politiques affichés, c’est du jamais vu. Cela n’a rien à voir du tout, c’est même un gouffre, avec une liste citoyenne d’un parti politique sur laquelle s’agrège plusieurs colistiers de différents partis politiques. Un électeur vertébré à minima fera une différence notable. Personne n’a honte ou ne cache son appartenance politique. C’est la première surprise de cette élection locale.

Ensuite, à l’heure où le parti politique n’a pas forcément une côte de popularité au firmament dans l’opinion publique, cette élection à Valenciennes se profile très très politique face au duo Degallaix/Macron, c’est la deuxième surprise locale.

« L’écologie sociale est au centre de notre candidature », Quentin Omont (EELV)

Cette alliance remonte dès l’issue (très favorable à EELV) du scrutin des européennes. « J’ai rapidement contacté la France Insoumise, le Parti Socialiste, et le Parti communiste, car il était évident que nous devions unir nos forces pour cette élection locale. Au départ, ce n’était pas gagné compte tenu des lignes politiques nationales. Pour autant, il était inconcevable de partir seul dans cette campagne municipale », commente Quentin Omont pour le parti EELV.

Pour arriver à cette alliance de bon sens, mais inattendue politiquement, l’échange politique s’est basé sur « une cohérence, une ligne commune où l’écologie sociale est au centre de notre candidature. Comme moi, Jeanine Lecaille a beaucoup échangé avec tout le monde, elle a beaucoup participé à cette union politique », poursuit-il.

« Nous avons adhéré assez vite dans ce projet », Luce Troadec (France Insoumise)

La convergence politique sur le volet écologique était assez transparente entre ces deux partis. « Nous sommes très proches les uns des autres. Nous avons adhéré assez vite dans ce projet, celui d’une urgence écologique locale face au maire sortant. Cette alliance s’est construite dans l’échange et le dialogue. Nous partons tôt afin de permettre à des citoyens de s’engager dans cette campagne », explique Luce Troadec.

La section locale de la France Insoumise a dégagé une majorité « avec certaines tensions, car certains pensaient qu’il fallait une candidature France Insoumise pour défendre nos idées. Néanmoins, nous avons dégagé une majorité favorable pour ce projet politique commun. Il faut sortir de l’abattement et passer à l’action », ajoute Luce Troadec.

« C’est notre ligne de conduite clairement à gauche », José Pressoir (Parti Socialiste)

Pour José Pressoir, responsable de la section P.S à Valenciennes, l’hésitation ne fut pas très longue. Pourtant, le P.S et F.I sur une même liste paraît inconcevable au niveau national. Par contre, au niveau local, on fait sauter les digues derrière un projet commun. « C’est dans la suite de notre changement de cap aux Européennes, c’est notre ligne de conduite clairement à gauche, et notamment face à Laurent Degallaix soutenu par LREM », commente José Pressoir.

Pour le Parti socialiste, la section « locale a choisi à l’unanimité moins une voix, il n’y a pas eu d’hésitation à rejoindre EELV au moment du vote. Puis, nous avons échangé avec la France Insoumise qui s’est agrégée à cette union politique », poursuit-il.

José Pressoir a pris la succession de Christine Laurent, ancienne responsable du P.S sur Valenciennes. « J’ai participé à 4 élections en 5 ans, une certaine lassitude. Pour autant, Quentin Omont a réussi ce dont j’ai toujours rêvé à Valenciennes, l’union des sensibilités de gauche. Il faut dépasser les rancoeurs. Nous en avons assez de voter à droite au second tour de l’élection municipale à Valenciennes. Je serai colistière au sein de cette alliance d’union », précise Christine Laurent.

« Génération Ecologie fait partie intégrante de cette alliance », Quentin Omont

Absent pour raisons professionnelles, Caroline Spriet représente le parti « Génération Ecologie », mais elle est également une membre active de l’association du « Collectif Valenciennois en transition et adaptation ». « Génération Ecologie fait partie intégrante de cette alliance, nous avons également le soutien de « Génération S » au niveau national,  le mouvement politique de Benoit Hamon. Enfin, le tissu associatif dans le domaine de l’environnement et/ou le social nous soutient dans cette candidature », précise Quentin Omont.

« La porte reste ouverte pour Nathalie Lorette et le Parti Communiste », Quentin Omont

Bien sûr, la fausse note politique est l’absence du Parti communiste « même si nous avons déjà des membres du PC qui nous contactent. Nathalie Lorette n’a pas souhaité rejoindre notre alliance au mois de juin. Toutefois, la porte reste totalement ouverte dès lors que nous partageons un programme commun sur l’écologie sociale », explique Quentin Omont. Rien n’est écrit, tout est possible, un avis partagé par tous les partis politiques présents à cette conférence de presse !

Une ligne programmatique à construire…

Evidemment, le programme politique pour une commune comme Valenciennes se rédige sur le temps long, du porte à porte, des remontées des différents quartiers de Valenciennes, la population sera présente dans l’élaboration de ce programme de proximité. « Nous co-construisons ce programme dans une dynamique transpartisane. Il faut proposer des solutions alternatives en terme d’écologie. Nous ne pouvons pas imposer une écologie. Il faut réfléchir sur le centre-ville, à l’écologie sociale très liée à notre mode de consommation. Pourquoi autant de bouchons ? Pourquoi le tout voiture ? », explique Quentin Omont.

Sur un territoire où une population impécunieuse devient prégnante « l’écologie sociale peut amener un mieux vivre-ensemble. Laurent Degallaix résonne en mode développement économique, attractivité, tourisme. On pense à l’extension d’un golf, à faire des rocades, etc. De notre coté, nous souhaitons plus de qualité de vie pour les habitants, une démocratie participative, un budget participatif contrôlé…, nous n’avons pas des objectifs identiques », commente Luce Troadec.

La mobilité est incontestablement une énorme problématique sur Valenciennes. Est-ce qu’une ville de 43 500 habitants est plus encombrée à certaines heures de la journée que Valenciennes, c’est pas gagné ! Sur cet item, cette ville-centre est au niveau d’une ville comme Lille, Nantes… et autre métropole de cet acabit. « La mobilité est en enjeu sur Valenciennes. Déjà au niveau du SIMOUV, il faudrait pousser encore la gratuité plus loin (-25 ans actuellement). Ensuite, il faudrait revoir la politique du logement sur Valenciennes. Enfin, il y a un décalage important entre la politique sur Valenciennes plus favorable au commerce (le CRAC) et celle de Valenciennes Métropole en faveur de la grande distribution qui a voté à l’unanimité l’extension d’Auchan sur Petite-Forêt », commente José Pressoir.

« Concernant la mobilité, il n’existe aucun plan vélo sur Valenciennes. Mis à part une piste cyclable sur une nouvelle voie urbaine, sur l’existant rien n’est fait », explique Luce Troadec. De manière très tangible, il est assez risqué de pratiquer la petite reine dans les rues de Valenciennes. L’origine est assez simple, le vélo ne fut pas intégré dans les grands travaux entre 2003 et 2006… où la ville centre, intra-boulevard, a été reconditionnée à 80%…, énorme ! En clair, le transport doux a une histoire à écrire dans cette ville.

Enfin, et ce n’est pas le moins important, cette alliance politique veut remettre la démocratie participative au coeur de la politique face à une gouvernance locale plus verticale. « La participation citoyenne est la base de notre légitimité républicaine », conclut Quentin Omont.

Daniel Carlier

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