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Réouverture du CFA de Saint-Saulve le 18 mai

En pleine crise sanitaire, les conséquences sur l’emploi et les entreprises se traduisent de plus en plus concrètement dans la vie économique de proximité. Murielle Penicaud a exposé publiquement ce mardi 12 mai son inquiétude. Il s’avérait de fait indispensable de prendre la température sur ce territoire à travers un entretien avec le Directeur du Centre de Formation à l’Apprentissage de Saint-Saulve, Grégory Develter.

(Visuel d’archives du CFA de Saint-Saulve)

Grégory Develter : « Il est encore beaucoup trop tôt pour se prononcer concernant l’impact de la crise économique sur l’Apprentissage dans le Valenciennois »

Depuis plus de deux ans, un nouveau CFA a vu le jour dans le Valenciennois sur un site à cheval sur les communes de Saint-Saulve et un peu Bruay-sur-l’Escaut. Pour le plus grand bonheur de la Chambre des Métiers et de l’Artisanat Hauts de France, cette construction fut prise en charge intégralement par la Région des Hauts de France qui jusqu’au 31 décembre 2018 était la tutelle de la compétence Apprentissage en France.

Ce nouveau site plus celui consacré à la mécanique auto-moto sur Rouvignies, accueillant 13 métiers différents dans les métiers de Bouche (Boucher, Boulangerie, Pâtisserie), service dans la restauration, coiffure, esthétique, services à la personne, mécanique auto-moto, etc., est d’un grand secours à l’heure du Covid-19. « Oh que oui », lâche le Directeur d’un ton soulagé en pensant à l’ancien site sur Prouvy d’un autre âge. « Nous pouvons recommencer les cours pratiques dès ce lundi 18 mai compte tenu de cette nouvelle structure. Un escalier entrant, un sortant, personne ne se croise. Chaque métier est installé dans un laboratoire, car nous avons la chance de les avoir en double. Ensuite, les spécialités ne viennent pas toutes en même temps à compter du 18 Mai. C’est uniquement deux métiers par jour sur notre CFA  ! Toutes les conditions sanitaires sont donc réunies pour cette rentrée du lundi 18 mai », précise Grégory Develter.

« Nous avons assuré la pédagogie théorique… dès le 01 avril », Grégory Develter

Xavier Bertrand, Président de la Région Hauts-de-France, et Alain Griset, président la Chambre des Métiers et de l’Artisanat Hauts-de-France le jour de l’inauguration du nouveau CFA

Tout d’abord, il est utile de rappeler que le CFA ou l’URMA (Université Régionale des Métiers de l’Artisanat ) est sous la tutelle du Ministère du Travail « et pas celui du Ministère de l’Education nationale comme beaucoup de jeunes le pensent », précise le Directeur du CFA.

Ensuite, l’homme au coeur de l’Artisanat de demain précise « que nous avons mis 15 jours pour nous adapter suite au confinement, puis dès le 01 avril nous avons assuré les cours théoriques, mais pas seulement, grâce à notre équipe pédagogique. En effet, via un système de vidéo, des tutos clairement, nous avons également assuré des enseignements pratiques ».

« Nos Artisans sont des passionnés, ils vont rebondir », Grégory Develter

Bien sûr, le grand questionnement est l’arrivée de la prochaine vague d’Apprentis à la recherche d’une entreprise pour septembre particulièrement. « A tort, les jeunes attendent juin ou l’été pour rechercher une entreprise. Depuis le 01 janvier 2019, vous pouvez contracter avec une entreprise quelle que soit l’époque de l’année (réforme de la loi sur https://www.elegia.fr/actualites/formation/reforme-apprentissage-4-nouveautes) », mentionne le Directeur.

A cette heure, le CFA de Saint-Saulve n’a pas de retour concret d’un impact sur l’Apprentissage. « Il est encore beaucoup trop tôt pour se prononcer concernant l’impact de la crise économique sur l’Apprentissage dans le Valenciennois. Nous aurons une lisibilité de cette crise sanitaire courant juin suite à notre enquête », poursuit-il.

« Je n’ai pas trop d’inquiétude à cette heure. Nos Artisans sont des passionnés, ils vont rebondir. Ce lundi, les coiffeurs ont redémarré très fort ! La filière de la Boucherie a très bien travaillé durant le confinement, comme celle de la Boulangerie à un moindre degré », commente-t-il. Toutefois, il tempère son propos concernant une filière toujours fermée, celui du Café Hôtel Restaurant « je suis très inquiet pour ce secteur d’activité ».

Sans aucune lisibilité à cette heure, le chômage partiel permet de soutenir cette période non travaillée, la casse pourrait s’avérer majeure au sein des lieux de convivialité !

Un chef d’entreprise sur le Valenciennois apporte son éclairage de terrain dans le domaine alimentaire… : « La masse salariale demeure la variable incompressible d’ajustement. On ne peut pas diminuer les matières premières sans réduire la qualité des produits, tout comme la marge où nous sommes déjà au taquet. Le seul moyen de poursuivre l’activité est de réduire la masse salariale ».

Renouveler et trouver un Contrat… d’Apprentissage !

Visuel d’archives

Après un boom de l’Apprentissage en 2018 et 2019 suite aux nouveaux aménagements de la loi plutôt bien accueillis par les professionnels, l’inquiétude au sommet de l’Etat est de mise. En effet, la question d’une compression salariale pour passer le cap, et de fait ne pas renouveler un Apprenti sortant par un nouveau contrat entrant constitue un Mur craint au plus haut point par le Ministère du Travail. Murielle Penicaud, la Ministre du Travail, suggère « un Plan de Relance » où de nombreuses pistes sont dans les tuyaux pour passer ces douze mois clés dans le cycle d’Apprentissage.

Sur le Valenciennois, le CFA est composé « de 1 000 jeunes (de moins de 29 ans) où chaque année nous constatons un taux de sortie positive de 80 % à six mois avec un emploi pérenne (salarié ou comme Artisan indépendant) », commente Grégory Degelter.

De fait, sur 1000 Apprentis inscrits dans un cycle de deux ans minimum jusqu’à 7 ans pour obtenir toutes les qualifications dans une branche, environ 500 sortent de ce CFA, ou URMA, vers l’emploi chaque année. Le défi est simple. Vous avez donc 500 nouveaux entrants sur le CFA de Saint-Saulve, et mécaniquement 500 jeunes à la recherche d’une entreprise d’accueil pour leur contrat initial.

Le message des professionnels de terrain interrogés, tout comme celui de Grégory Develter, est surtout « de continuer à prendre des Apprentis au sein des entreprises artisanales du Valenciennois, ce sont les Artisans de demain ».

Daniel Carlier

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