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Valenciennois

Joseph Antoine Watteau (1684-1721)

Joseph Antoine Watteau, plus connu sous le nom d’Antoine Watteau, est né à Valenciennes dans une maison de la rue verte le 10 octobre 1684. Une naissance lui permettant de peu d’être français, car Louis XIV avait conquis ce territoire du Hainaut sous le joug de l’Espagne seulement en 1677… !

(visuel, Le Pèlerinage à l’île de Cythère, 1717)

Jean-Philippe Watteau, son père, était charpentier-couvreur. Il fut chargé par la ville de travaux importants. Il aurait sans doute souhaité que son fils lui succéda dans sa profession, mais la fibre artistique de Joseph Antoine fut d’évidence irrésistible ! C’est pourquoi, il fut placé dès l’âge de 12 ans chez un peintre valenciennois nommé Albert Gerin. En 1702, cet artiste local meurt interrompant la formation artistique de l’apprenti Antoine Watteau. Suite à cet événement imprévu, Antoine Watteau se décida à prendre la route de Paris.

Comme beaucoup de collègues artistes,  il commença à travailler pour le compte de marchands. Une tâche sans passion, dénuée d’intérêt, peu rémunérée, mettant indéniablement à l’épreuve sa vocation artistique. 

A la découverte… artistique

La Fontaine « Watteau », par Carpeaux, dans le jardin de l’église Saint-Géry

Puis un jour, il fit une heureuse rencontre, celle de Claude Gillot, un peintre décorateur très à la mode. Ce dessinateur aguerri l’invita à venir vivre dans sa maison. Antoine Wateau fut donc son élève et son aide. Cet artiste couru à Paris eut un impact indéniable sur notre artiste valenciennois. Que ce soit en terme de goût ou d’un talent en devenir, Claude Gillot fut d’une influence certaine sur la carrière d’Antoine Watteau. D’ailleurs, c’est durant cette époque qu’Antoine Watteau pris goût aux personnages de la Comédie italienne et aux peintures de théâtre.

La félicité, voilà le mot qui imprime le mieux le coup de pinceau d’Antoine Watteau. En effet, l’artiste évoque des paysages paisibles, sous les ombrages des clairières et forêts, dépouillés des aspérités négatives.

Après 5 ans, Antoine Watteau mis fin à cette collaboration. En 1708, âgé de 24 ans, Antoine Watteau entra chez Claude Audran, le « concierge », tel est le nom du Conservateur du Palais du Luxembourg, et peintre spécialisé dans les ornements décoratifs. C’est à cette époque qu’il découvre Rubens, mais aussi qu’il amasse ses fameux dessins sur les jardins de Paris, ses espaces verdoyants, dans lesquels l’artiste puisa pour la réalisation de ses peintures dédiées aux « Fêtes Galantes ».

De retour à Valenciennes

Après ce séjour de courte durée chez Audran, il repris la route de sa ville natale où l’accueil familial ne fut pas à la hauteur de ses attentes. Pour autant, il passa son temps chez un artiste sculpteur local reconnu, Pater. Il réalisa des commandes pour des notables valenciennois, mais surtout durant cette tranche de vie l’artiste produit une série de peintures de guerre reconnues dans une ville en zone de combat.

L’Italie, un amour par procuration…

A l’instar de nombreux artistes, il est attiré comme un aimant par l’Italie. A ce titre, il concourut en 1709 pour le Prix de Rome et n’obtint que le second rang avec une oeuvre sur la bible. En 1712, il se présente de nouveau à l’Académie avec le tableau dit « les Jaloux ». Il fut agréé à l’unanimité.

Ainsi, à 28 ans, Antoine Watteau passe de l’obscurité à la lumière, de la difficulté financière du quotidien à l’aisance. Néanmoins, Watteau ne partira pas en Italie, faute d’un soutien financier royal.

Ce périple artistique sera toutefois réussi grâce à un mécène privé. En effet, Pierre Clozat accueille Antoine Watteau dans sa demeure (rue de Richelieu) gorgée d’oeuvres et d’objets d’arts d’une grande qualité. Cette période façonne la culture de l’artiste valenciennois, un mélange de l’Italie de la Renaissance, Rome, Venise, et de la Flandre. Voilà les bases de la grâce du coup de pinceau qui illumina ses fêtes galantes.

Travailleur acharné et malade

Antoine Watteau

Antoine Watteau était un bourreau de travail. Il compilait les commandes d’une riche clientèle, portraits, allégories, satires, nus, scènes militaires, de théâtre, voire de la vie quotidienne. Durant cette période, il réalisa « l’embarquement pour Cythère » en 1717 comme oeuvre de réception en tant que membre de l’Académie royale des Beaux-Arts. Cette peinture est incontestablement une oeuvre signature du talent d’Antoine Watteau, poète et moderne.

En 1720, Antoine Watteau fit un séjour à Londres où il fut remarqué. Malheureusement, son état de santé l’amena à quitter le pays d’Outre-Manche. Il revint à Paris où il s’installa chez Gersaint, un marchand de tableaux. Cet exploitant bénéficia d’une peinture unique de l’enseigne de la boutique par Antoine Watteau.

Fatigué et malade, Antoine Watteau partit sur Nogent-sur-Marne pour reprendre des forces où il fit venir Jean-Baptiste Pater afin d’achever la formation d’un artiste qualifié de « suiveur  » par les experts en la matière. L’artiste valenciennois mourut dans cette commune à l’âge de 36 ans, emporté par la tuberculose. Presque sans surprise tant la toux a accompagné depuis plus d’une décennie la vie d’Antoine Watteau.

Aujourd’hui, ses oeuvres sont connues mondialement avec des pépites dans les plus grands musées internationaux comme l’Ermitage à Saint-Pétersbourg, à New York, Boston, Berlin, Washington, et bien sûr à Paris au sein du Musée du Louvre… !

Daniel Carlier

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