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(Municipales 2026) : Dali Laïd, une candidature surprise et sérieuse sur Condé-sur-l’Escaut

C’est presque le top départ de ces élections municipales 2026 où habituellement les forces en présence démarre au mois de septembre pour 7 mois d’une campagne animée jusqu’au mois de mars. Là, nous sommes au mois de mai et les candidatures tous azimuts s’agitent déjà… A cet effet, sur Condé-sur-l’Escaut, Dali Laïd se déclare officiellement candidat aux municipales de mars 2026 ; un profil plutôt centriste ou social démocrate dans le paysage condéen.

Dali Laïd, un projet et une certaine idée d’une gestion municipale !

Face au désamour des citoyennes et des citoyens vis à vis de la chose politique, les candidates et les candidats à la gouvernance locale vont devoir affirmer et transmettre un programme et au delà. En effet, le choix de la personne derrière une étiquette politique, ou pas, pourrait être plus important que dans les éditions précédentes. Rassurer des administrés passera autant par des mesures que par une attitude différente du clivage purement politique, du sortant et de l’opposition, ce petit truc en plus. « J’ai du respect pour Grégory Lelong et Joël Bois, j’apprécie ces hommes. Je ne m’engage pas dans une candidature de caniveau, en dessous de la ceinture, mais je pense faire mieux que la gestion municipale actuelle », entame Dali Laïd. Ça c’est dit !

Dali Laïd, qui est-il ?

Dali Laïd, 66 ans, retraité d’une carrière dédiée vers « l’accompagnement en import/export des entreprises de l’Asie à l’Amérique latine en passant par l’Europe, notamment l’Espagne et la Belgique », dit-il, est aussi un Condéen de longue date. En effet, cet ancien commando de marine durant ses jeunes années est arrivé sur Condé-sur-l’Escaut à l’âge de 4 ans. D’origine algérienne avec la double nationalité Franco-Belge, il connaît sa commune de coeur sur le bout des doigts ; très impliqué dans le sport, ex champion de Belgique en judo, ex champion de France militaire de Karaté, cet homme cultive un parcours de vie particulier lui attribuant une vision macro économique comme un sens de la réalité locale. Il martèle son adage socle : « Quand l’économie va, tout va. Toutefois, on m’a appris à ne jamais laisser quelqu’un de côté ! » Il y a du libéral social dans le propos, du JL Borloo dans ce raisonnement qu’il « apprécie beaucoup ». Certes, l’ancien maire de Valenciennes est un peu notre Général de Gaulle… au niveau du Valenciennois, tout ce qui n’est pas extrême s’inspire de lui. C’est pourquoi, il faut gratter l’Homme/candidat pour en savoir un peu plus et ce qui le différencie d’une candidature de témoignage, trop nombreuses, parfois réellement fantaisistes, et un engagement politique pour aller au bout même si jamais rien n’est acquis en la matière. 

« J’ai l’expérience et l’expertise », Dali Laïd

Sans expérience politique, sans l’étiquette d’un parti, sans mandat local dans sa besace, il affiche pourtant sa capacité à gérer une municipalité : « J’ai l’expérience et l’expertise ! ». Au cours d’un échange mano à mano, on s’aperçoit que cette initiative est travaillée avec un programme déjà structuré et pas seulement une vague idée des sujets assortie d’une confiance en soi surdimensionnée…, loin s’en faut !

La sécurité

Comme une majorité des candidates et des candidats dans le Valenciennois à venir, il commence par la sécurité des biens et des personnes, preuve d’un certain réalisme local et politique : « Il faut muscler notre Police Municipale de proximité avec plus d’agents de terrain, plus de caméras de surveillance dans certains quartiers sensibles. De plus, il faudrait revenir à de l’îlotage pour la Police Nationale. » Si ce dernier point ne dépend pas de l’édile, il flèche l’esprit du candidat tournée vers une politique locale préventive et pas seulement répressive. A cet effet, il propose la création d’un poste de médiation citoyenne, mais également un travail partenarial avec les associations dédiées à l’insertion. 

L’immigration 

« Nous avons besoin de l’immigration, mais l’excès n’est pas bon ! », lance-t-il. Fatigué que la communauté musulmane soit stigmatisée quel que soit le sujet, il est pour autant conscient qu’il y a des brebis galeuses. « Mes grands-parents et parents ont combattu durant la 1ère guerre mondiale et la seconde pour la France. Je n’ai pas peur de m’engager pour la France qui m’a tout donnée. Néanmoins, j’ai vu en Afrique des populations vivant avec l’équivalent d’un euro par jour et on s’étonne que ces hommes et femmes aspirent à venir en Europe ! Nous n’aidons pas assez les pays africains », lance-il. Dans cette logique, il souhaite une « meilleure intégration des populations issues de l’immigration » sur cette cité, mais en pointant « des étrangers en situation irrégulière que nous devons renvoyer chez eux ».

L’environnement 

Peu de communes dans le Hainaut peuvent se targuer d’un écrin de verdure du niveau de Chabaud Latour. Condé-sur-l’Escaut est sur ce point une collectivité locale très avantagée, mais le développement de ce site n’est pas au niveau de son potentiel selon Dali Laïd : « Chabaud Latour est un outil phénoménal, il mérite un meilleur aménagement. Nous devons aussi travailler sur une ville verte, son volet touristique et culturelle. Nous voulons également planter 1 000 arbres durant le mandat, aménager des jardins partagés, et lutter contre les dépôts sauvages. » Ce constat d’incivilités est « de pire en pire sur la commune », commente Youssef Hallouane, originaire du quartier de Condé-Macou, futur colistier et militant de cette candidature locale. 

L’emploi et le commerce

Comme indiqué plus haut, pour la tête de liste, l’économie est le fer de lance d’un renouveau de cette gestion municipale. « On n’aide pas les commerçants locaux. Je propose un allègement de leur taxe foncière (modalités à suivre), une aide au loyer tout comme une diminution du coût d’occupation de l’espace public pour les terrasses, une relance du marché hebdomadaire, et un incubateur des futurs entrepreneurs locaux. Un chômeur est potentiellement un futur entrepreneur ! » Certes, cette vision manichéenne, semblant simpliste sur le fond, ne manque de mettre en lumière un certain volontarisme face à un fatalisme parfois démotivant. Le déclinisme ambiant étouffe aussi les Françaises et les Français, qu’on se le dise !

La jeunesse 

Son passé sportif de haut niveau ne peut pas passer à côté de la jeunesse. « Je souhaite la gratuité dans l’accès à tous les équipements sportifs et la rénovation (dans le temps) de ces derniers. Je veux lancer également un budget participatif dédié à la jeunesse ! » Nouvelle marotte des maires depuis la Covid, voire un peu avant, le budget participatif dans les quartiers est l’outil de démocratie participatif le plus prisé à ce stade. En l’occurrence, flécher celui-ci sur la jeunesse constitue une différence notable !

« Condé-sur-l’Escaut est un désert médical », Dali Laïd

Le candidat tient en premier lieu à associer deux mots : santé et solidarité. « On sait d’où l’on vient et on ne renie rien ! C’est pourquoi, il est important de mettre en place une aide alimentaire pour les plus démunis et un soutien face à la précarité énergétique. » Sur le registre strict de l’accès aux soins, Condé-sur-l’Escaut, ville qui flirte suivant les recensements entre 10 000 et plus et en dessous de ce chiffre fatidique pour les recettes publiques, est comme les autres un désert médical patent à l’instar de Valenciennes centre-ville ! 

« Condé-sur-l’Escaut est un désert médical. Nous n’avons plus de maternité, de moins en moins de libéraux. C’est pourquoi, nous voulons lancer de nouveaux centres pluridisciplinaires, mais également des transports solidaires pour y accéder », indique Dali Laïd.

Culture et Patrimoine

Stricto sensu, tous les maires du Valenciennois sont un peu jaloux d’un tel patrimoine vert et bâti au sein d’une seule commune. Plusieurs siècles d’histoire traversent cette cité où elle joua un rôle éminent dans le Comté du Hainaut. Ses vestiges, ses remparts, ses portes, sont incroyables, mais aucun maire à ce stade n’a réussi à restaurer massivement ce patrimoine unique. A cet effet, une étude sous l’égide de Valenciennes Métropole et d’autres partenaires devrait mettre sur la table un projet, une faisabilité, mais cette perspective n’est qu’une volute à ce stade et loin d’être blanche !

Ensuite, la ville travaille indéniablement son développement culturel, mais le candidat déplore un « manque de soutien aux artistes locaux. Il faudrait aussi relancer un festival culturel annuel d’ampleur ! »

Démocratie participative 

Sur ce point de plus en plus sujet à tous les imaginaires, le candidat veut travailler sur certains problèmes très locaux sous la forme de mini-référendum, une votation locale à la Suisse. « On peut demander aux habitant(e)s leur avis sur un sujet local très précis. Je souhaite redonner la parole aux habitants », lance-t-il et pas tous les six ans où à coup de subventions. 

Une candidature et un contexte global atypique 

Cette agitation du mois de mai/juin/juillet est un fait politique lié à des paramètres multiples, une dissolution catastrophique en juin 2024, un contexte international très angoissant, un paysage politique intérieur en quête de cohérence, et par suite une envie d’en découdre au niveau local de suite. On remarque que les sortants mènent à bâtons rompus leurs projets afin qu’ils sortent leur dernier chantier en 2025 et travaillent aussi, et parfois essentiellement, leur image très abimée en ripolinant leur accessibilité. Dans cette optique, les candidat(e)s sortent du bois, car il est urgent de se positionner sur l’échiquier politique, la nature (politique) a horreur du vide. Cette élection au coin de la rue 2026, comme les Européennes 2024, sera de facto unique en son genre tant ce momentum va construire une colonne vertébrale programmatique comme une antichambre programmée de la future présidentielle 2027. Ensuite, l’élection de mars 2020 a été tronquée par la Covid sans diminuer, en aucune manière, la légitimité des édiles, mais le goût est amer pour tous les déchus.

En résumé, les sortants ne peuvent se prévaloir d’un résultat positif au 1er comme au second tour avec des alliances improbables en 7 jours de battement seulement. Toutefois, les nouveaux candidat(e)s savent, aujourd’hui plus qu’hier, le torrent de difficultés à la clé assorti à la fonction de maire pour ne pas dire un concentré d’« emmerdes ». Enfin, la constitution d’une liste sera incontestablement un défi pour chaque velléité en la matière, déjà un juge de paix plus déterminant que les éditions précédentes. En toute logique, il serait peu surprenant que certaines oppositions s’agrègent partout en France afin de limiter les risques politiques et financiers*. « Nous n’avons aucun doute sur la constitution de notre liste. Mes futurs colistières et colistiers sont déjà préparés et déterminés », assène sans peur le chef de file de cette première de cordée sur Condé-sur-l’Escaut.

En fait, la candidature de M. Dali Laïd, c’est un peu, pour les cinéphiles, l’invité inattendu que l’on avait pas forcément envie de voir s’asseoir à la même table. Pas franchement envie de rire… !

Daniel Carlier

* La tête de liste est engagée personnellement à s’acquitter des frais de campagne dans son intégralité dans l’hypothèse où ladite candidature réalise moins de 5% des suffrages exprimés. Nous avons en mémoire le score impensable, six mois plus tôt, de la candidate « Les Républicains » à la présidentielle 2022… !

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