(Municipales 2026) Une motion de censure locale et un mandat de 7 ans ?
Le calendrier des prochaines échéances politiques est abondant et surtout kafkaïen en terme de superposition des scrutins ! Regardons de près les prochains grands rendez-vous au suffrage universel avec les Françaises et les Français, et quelques surprises à la clé ! Ensuite, il ne faut pas sous-estimer l’impact de ces dernières crises successives sur l’électorat, car ce dernier se souviendra devant l’urne du comportement de son édile à un moment inoubliable de son existence !
La motion de censure locale, le moyen évident de changer la donne !
Pour le coup, pour comprendre l’enjeu de cette élection locale en mars 2026, outre une répétition générale pour les grandes formations politiques avant la Présidentielle 2027, il faut repenser la perception de l’administré vis à vis de son maire. Qui se cache derrière l’homme ou la femme politique de proximité ?
C’est pourquoi, il faut balayer 50 ans au XXème siècle et 20 ans au XXIème de pratiques politiques municipales. Pour comprendre ce big bang, nous devons remonter à la sortie de la seconde guerre mondiale où il fallait reconstruire les villes et les villages de France. En 2026, il faudra remodeler le costume de l’édile tant l’attitude durant la COVID 1, 2, 3, puis son action durant les différentes crises successives ont dépecé et mise à nu la nature humaine de leur premier magistrat. Plus rien ne sera comme avant, là où six mois de bienveillance et d’accessibilité de terrain fonctionnait sans problèmes, rien de tout cela ne trompera les administrés en 2026.
D’évidence, et les premiers sondages le prouvent au niveau national, une prime massive au sortant va se reporter sur les édiles (ultra majoritaires) qui ont fait le boulot durant ces temps difficiles. Les autres, mauvais gestionnaires d’émotions durant ces périodes improbables, vont payer le prix du tous contre au second tour… quoi qu’il en coûte ! Cela s’appelle une motion de censure locale ! C’est nouveau et directement lié à cette avalanche de crises uniques entre 2020 et 2024 où les Françaises et les Françaises ont eu besoin d’une main tendue sur le volet social, un peu d’empathie, de la disponibilité, des mesures solidaires…, tout sauf la logique du tableau excel de la comptabilité publique. Et ceci n’enlève en rien à la maîtrise des charges de fonctionnement, la préservation de l’autofinancement, et l’investissement favorable à l’intérêt général, c’est un mensonge scandaleux ! C’est une question de choix dans les lignes budgétaires, ni plus, ni moins. On attend le pompier lorsque votre maison brûle et pas juste pour lui acheter son calendrier… !
Dans cette optique, lorsque les administrés jugeront que le ou la maire n’a pas été à la hauteur de ces rendez-vous extraordinaires, les électrices et les électeurs pourraient, dans l’hypothèse d’un second tour, s’agréger autour d’un paysage politique très éclectique un peu comme contre le Gouvernement de Michel Barnier le 5 décembre 2024… !
Un mandat de 7 ans ?
Dans une hypothèse probable d’un mandat présidentiel se prolongeant jusqu’en 2027 pour le Président de la République en exercice, même si le Gouvernement actuel peut connaître une nouvelle censure, le calendrier stabilisé aura des incidences sur la durée du prochain mandat municipal !
En effet, la prochaine présidentielle 2027/2032 (5 ans) amène cette dernière à se superposer avec le prochain mandat local 2026/2032 (6 ans). Bien sûr, l’élection reine prend le pas sur toutes les autres. Nous devrions donc basculer vers une élection d’un nouvel édile sur une durée de 7 ans, comme pour le mandat 2001/2008 avec un prolongement d’une année du mandat local compte tenu de la Présidentielle en 2007. En résumé, le bulletin de vote en mars 2026 doit prendre en compte (aussi) cette durée exceptionnelle !
Daniel Carlier