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(CAPH) La ruralité se transforme grâce à l’intercommunalité !

Ce n’est pas un secret, les moyens d’une commune rurale sont très limités tant sur le volet financier que sur le plan humain. De fait, le ou la maire, accompagné de son secrétaire général, se retrouve souvent comme la personne à tout faire. Concrètement, le fonctionnement d’une collectivité rurale au quotidien constitue déjà une performance, mais l’idée même d’un investissement budgétaire lourd serait presque une plaisanterie si depuis 2001 l’apparition des intercommunalités n’avait pas changé ce logiciel de proximité. Dans cet esprit, La Porte du Hainaut a réalisé un « Dotation Tour » afin de visiter quelques investissements structurants, subventionnés par l’agglo, dans les villages du territoire (visuel réhabilitation de l’ancienne mairie de Rumegies en Maison des Associations).

(Visuel le maire de Millonfosse, Gérald Thuru, et Aymeric Robin, Président de la CAPH et Jean-François Delattre, vice-président aux finances)

Avant de rentrer dans le détail des projets visités durant cette journée, il est important de situer l’ampleur du soutien à la ruralité par La Porte du Hainaut. « Ainsi, nous voulons matérialiser des politiques publiques méconnues, au delà des chiffres, que nous votons au sein de l’hémicycle communautaire », explique Aymeric Robin, le President de la Porte du Hainaut. 

Tout d’abord, la première mouture de cette aide financière englobait les communes de moins de 3 000 habitants uniquement. Force était de constater que les collectivités locales entre 3 000 et 5 000 habitants « n’avaient le droit à rien, ni chez nous, ni chez d’autres institutions publiques. C’est pourquoi, nous avons élargi notre enveloppe aux communes de 3000 à 5000 habitants. Ce choix plus large concerne 40 sur les 47 communes de la CAPH », précise Jean-François Delattre, le vice-président aux finances. Concrètement, cette dotation à la ruralité finance 30% du projet avec un plafond de 200 000 euros. Parfois, cette somme n’est pas atteinte compte tenu du coût global du projet et de ce ratio appliqué à tous les dossiers locaux. Ainsi, cet apport financier peut éviter un emprunt bancaire pour la collectivité locale ou plus simplement déclencher la validation de celui-ci.

Le maire de Thun Saint Amand présente le plan des travaux

Durant ce mandat, 64 projets ont été soutenus sur la réalisation d’équipements, 32 sur la santé, et 26 sur la transition écologique « pour un investissement global de 207 millions d’euros par la CAPH depuis 2020. Sur les 40 communes concernées, 17 communes ont bouclé leur dossier, 8 sont en cours et 9 en phase d’étude, mais 6 communes rurales n’ont pas sollicité cette dotation à la ruralité », commente Aymeric Robin, le Président de la Porte du Hainaut. Ce montant budgétaire existe depuis 2022 avec une enveloppe fermée d’1,5 million d’euros à destination de ces 40 communes, mais un seul projet par commune et par mandat est validé dans ce dispositif de « Dotation à la Ruralité ».

Au delà des chiffres, la volonté de la Présidence de l’intercommunalité est de ne pas opposer le développement urbain, toujours plus spectaculaire, et rural dont l’initiative, même modeste, s’avère essentielle. « Cette enveloppe est un levier pour déclencher un projet. Elle s’ajoute au Fonds de Concours de la CAPH, voire aux aides à la ruralité du Conseil départemental du Nord », ajoute le Président. 

Et en dézoomant un peu plus, les maires ruraux conviennent collégialement que leur cité s’est transformée grâce au soutien de l’EPCI (Etablissement Public de Coopération Intercommunale). Ensuite, on observe une rationalisation de cette mutation de proximité, car les édiles s’obligent le plus souvent à concentrer les services, voire nouveaux, au centre du village au plus proche de l’Hôtel de Ville parfois. C’est un trait d’architecture rural tangible afin de faciliter le quotidien des administrés. Ensuite, cette appétence pour le regroupement des services à la population débouche également vers une meilleure attractivité des commerçants et des artisans déjà présents ou à venir. La respiration rurale est un tout !

Du côté de l’Ostrevant, Marquette en Ostrevant

Salle des fêtes rénovée de Marquette en Ostrevant

Evidemment, l’écueil principal pour une commune rurale, outre le financement, réside dans les compétences annexes. En effet, le montage d’un dossier de subvention, voire les volets techniques… sont aussi importants que le soutien financier. « C’est pourquoi, nous avons mis en oeuvre une cellule d’appui pour les communes de moins de 5 000 habitants », précise Aymeric Robin.

Ce road trip en ruralité a débuté sur la commune de Marquette en Ostrevant où Jean-Marie Tondeur, maire depuis 2001, a présenté avec ses équipes les projets locaux. Sur ce village de 2035 habitants, la rénovation du foyer rural à travers son isolation, la salle des fêtes, mais également les vestiaires du club de foot et son club-house : « Nous avons été soutenus par La Porte du Hainaut, le Fonds Vert (Etat) et le Conseil départemental », déclare le maire. 

Un tour dans l’Amandinois à Thun Saint-Amand

La rénovation en cours de l’ancienne école communale

Sur le village de Thun Saint-Amand, Jean-Noël Broquet présente sa salle polyvalente en travaux tout comme la rénovation de son parking attenant de 42 places. « Cette salle communale, baptisée Jean Stablinski, remplace l’ancienne école et son préau des années 80. C’est une extension réhabilitation, pour un montant de 616 000 euros TTC, avec les subventions au plafond autorisé de 80% », précise l’édile. Concrètement, la dotation à la ruralité CAPH + le Fonds de Concours CAPH + le Conseil départemental constituent l’enveloppe budgétaire de ce projet.

A la frontière belge à Rumegies

Les étages de l’ancienne Mairie et Ecole de Rumegies, gros chantier en perspective…

Sur Rumegies, l’idée est véritablement une rénovation très lourde de l’ancienne mairie/école, encore superbe en façade, mais véritablement dans son jus. Ces travaux vont permettre de donner un écrin à la nouvelle Maison des Associations . « C’est notre projet de fin de mandat avec une démolition partielle, une réhabilitation, et une extension pour un montant de 650 000 euros TTC », explique la maire, Anne-Sophie Ghesquiere. Elle souligne enfin que pour le prochain mandat, en cas de réélection, le dossier de la salle des fêtes sera sur la table. 

Au coeur du Parc Naturel Scarpe Escaut, Millonfosse !

Bois et métal en principal, cette cantine scolaire constitue un chantier majuscule pour Millonfosse

Enfin, sur Millonfosse intervient le gros dossier d’une cantine scolaire pour près de 60 enfants, en section maternelle ou élémentaire.  Sur cette initiative locale très ambitieuse pour une commune de moins de 1 000 habitants, le maire, Gérald Thuru, convient : « Oui, il y a une prise de risque puisque nous faisons un emprunt de 300 000 euros sur 30 ans. En effet, le montant global du projet est de 1 262 000 euros HT avec la participation de l’Etat, la région Hauts de France, le Conseil départemental et La Porte du Hainaut (Dotation à la Ruralité et Fonds de Concours). »

Daniel Carlier

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