Du métal au métavers avec « La Cité de l’Acier »
Une réunion de restitution de l’étude de faisabilité concernant le projet de « La Cité de l’Acier » s’est déroulée ce mardi 17 juin 2025 au sein de l’espace Pierre Richard à Valenciennes. Un temps fort afin de jeter les bases d’une potentielle réalisation où le volet mémoriel serait étroitement associé à la formation et à l’innovation. Le sujet est très ambitieux, son coût conséquent, mais son rayonnement serait incontestablement majeur sur un territoire soudé derrière son passé industrieux et son avenir industriel.

Michel Lefebvre : « Unique en son genre dans l’Union Européenne. »
Portée par l’association de préfiguration « Le Pôle du Monde de l’Acier », cette initiative a conduit à l’étude de faisabilité par un cabinet d’études, en l’occurrence l’ADUS (Agence de Développement et d’Urbanisme) présentée en juin 2024 https://www.va-infos.fr/2024/12/06/la-cite-de-lacier-un-projet-titane-sque/, sur ce rêve éveillé d’un lieu unique à la fois tourné vers le passé sidérurgique du Hainaut, mais surtout versé vers les métiers d’avenir dans l’industrie de la métallurgie.
« Dans les Hauts de France, il y a 2 300 entreprises dans la métallurgie et 129 000 emplois directs. C’est pourquoi, ce lieu pourrait évoquer le passé et inventer l’avenir. Il serait unique en son genre dans l’Union Européenne », souligne Michel Lefebvre, Conseiller départemental du Nord, le porteur emblématique de ce projet de « La Cité de l’Acier ». Ce dernier réfute toute idée trop passéiste : « Non, ce n’est pas de la nostalgie, mais de la fierté. »
Pour le maire d’Anzin, concerné à travers une implantation éventuelle, la sidérurgie est une histoire trop connue. « On connaît les fermetures, les licenciements, les retraites très très anticipées, la trace humaine est très présente à la fois avec la Mine et la Sidérurgie. D’ailleurs, le Conseil départemental a voté à l’unanimité une subvention de 25 000 euros pour financer cette étude », commente Pierre Michel Bernard.
Pour sa part, le monde de la formation était représenté par l’IUMM (Union des industries et métiers de la métallurgie). Son président, Benoit Chambon, souligne l’importance du recrutement dans les métiers de l’industrie : « Nous sommes en recherche de compétences dans tous les métiers de l’industrie et en 2025 clairement dans la mixité ! »
Enfin, l’innovation doit être le fil conducteur de cette création ex nihilo. A ce titre, le vice-président de l’UPHF, Arnaud Huftier, se rappelle du 1er rendez-vous avant la Covid. « Le monde universitaire ne doit pas être coupé de l’entreprise. L’UPHF veut être un témoin actif de ce projet et y associer une agilité pédagogique. »
Le rendu de l’ADUS
Autour d’une équipe de 8 personnes, cette étude a dégagé 3 sites répondant aux trois critères demandés : Un espace d’interprétation (espace mémoire), un espace de formation, et un espace d’innovation. Plusieurs choix sont possibles : un bâtiment unique, voire une cité polyvalente avec plusieurs bâtis, sans oublier la reprise d’une friche encore très nombreuses sur le Valenciennois.
Concernant les sites ciblés, la zone économique « Les Soufflantes » sur Escaudain est un choix décentralisé. Ensuite, la commune d’Anzin est fléchée également avec un espace pour la cité, Avenue Anatole France, occupant une dent creuse géante, voire pour un bâti unique sur un quartier plus résidentiel en périphérie de cette commune. Enfin, une friche sur Petite-Forêt a été identifiée, ex Sahut-Conreur, pour accueillir cette « Cité de l’Acier ».
Selon les différentes configurations, l’ADUS a présenté une évaluation à l’instant « T » des coûts associés. Les montants sont colossaux. Le Sous-Préfet de Valenciennes résume cette présentation magistrale. « Je me garderai bien, compte tenu de mon arrivée récente, de commenter ce projet. Toutefois, il m’apparaît évident que celui-ci ne peut exister que si vous emmenez tout le monde où il ne se fera pas ! » (Tableau ci-dessous).
Enfin, outre l’investissement, la DUS prévoit une dépense de fonctionnement à hauteur de 2,5 millions d’euros par an compensée, à minima, par 200 000 visiteurs payants chaque année. Là également, Stéphane Costaglioli pointe du doigt « derrière chaque investissement, il y a un coût de fonctionnement. Votre projet doit porter une ambition raisonnée et soutenable pour tout le monde », conclut-t-il.
Comme à chaque fois, ce projet n’est possible qu’autour « d’une responsabilité collective », indiquait en propos liminaire Michel Lefebvre.
Daniel Carlier