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Condé-sur-l’Escaut, une commune avec une ambition légitime, mais corsetée financièrement

Ce mercredi 25 juin, un conseil municipal de routine s’est déroulé sur Condé-sur-l’Escaut même si la tension demeure très palpable dans l’hémicycle local. En effet, nous sommes à quelques mois de cette échéance locale 2026 et les questionnements sont pléthoriques, notamment plus qu’ailleurs sur les candidats et les candidates sur la ligne de départ en mars prochain.

Grégory Lelong : « Nous avons les financements pour nos investissements ! »

L’ANRU, l’ERBM, le PNRQAD, la commune de Condé-sur-l’Escaut, et les autres localités du Pays de Condé, sont une revue de tous les dispositifs de rénovation urbaine initiés par l’Etat. L’ordonnance du Docteur est copieuse face à un vieillissement des bâtis publics, une paupérisation galopante, une désertification médicale, la liste est longue même si tout n’est pas sombre, notamment sur Condé-sur-l’Escaut dont le patrimoine naturel et bâti est de très haute qualité. Toutefois, pour la gouvernance locale en place, la conduite financière est complexe quel que soit le sujet compte tenu que cette localité est assez éloignée du soleil financier, la ville-centre et surtout par capillarité, Valenciennes Métropole. Si l’idée de l’intercommunalité est incontestablement brillante par l’ancien Ministre Chevènement en 1999, et sa mise en oeuvre en 2001, l’erreur majuscule dans son fonctionnement est d’avoir permis le cumul de maire de la commune principale de l’EPCI et la présidente ce l’intercommunalité !

Dès la première délibération sur le compte rendu du précédent conseil municipal, le ton était donné. « Nous ne donnerons pas notre voix à un tour de table d’autosatisfaction. Certes, vous êtes plus visible depuis peu, mais nous n’oublions pas 5 ans et demi d’invisibilité ! », tance Joël Bois.

Dans la suite logique, la délibération sur des décisions passées en Bureau, selon les pouvoirs du maire attribués en début de mandat, est contestée par l’opposition. Plus globalement, quel que soit l’hémicycle local, le pouvoir de décision des maires en Bureau, afin de ne pas solliciter un conseil municipal pour une décision mineure, constitue un enjeu sous-estimé en début de mandat par l’opposition locale et après ça coince… !

Le gaz mutualisé 

Evidemment directement dans leur budget, mais la crise énergétique a fait réfléchir toutes les collectivités publiques locales sur la mutualisation des achats. On voyait avant des initiatives sur des fonctions supports (juridique, comptable), voire certains achats mutualisés parfois entre quelques communes, mais l’énergie demeurait un pan d’indépendance locale. Chaque commune pensait faire mieux que sa voisine, un meilleur contrat, une consommation énergétique assez confidentielle hors les murs, puis la guerre en Ukraine est arrivée. Tout a volé en éclat et les édiles ont rapidement pris le train pour l’achat d’électricité mutualisé, voire le gaz.

En l’espèce, la commune de Condé-sur-l’Escaut avait déjà validé sa participation à l’achat mutualisé d’électricité initié par Valenciennes Métropole. Cette fois, ce mercredi 25 juin, la commune a validé l’achat groupé de l’énergie gaz avec l’EPCI. « Nous pouvons en sortir si le marché ne nous convient pas », prévient Grégory Lelong. 

Le réseau myriade 

La superbe Médiathèque de Condé-sur-l’Escaut va rejoindre le réseau culturel « Myriade ». Ainsi,  les usagers des communes adhérentes pourront bénéficier d’une carte unique pour toutes les structures. La commune rejoint ce réseau pour 5 ans. 

Cette décision fait consensus, mais l’opposition veut aller plus loin. En effet, Alexandre Raszka propose  « un transfert des infrastructures à Valenciennes Métropole (et donc des agents). »

Le retour de l’Office de Tourisme du Valenciennois

Pour rappel, l’antenne de l’Office de Tourisme du Valenciennes avait déployé des antennes, hors site sur Valenciennes, sur le village de Sebourg et sur la Place Pierre Delcourt de Condé-sur-l’Escaut avec une ouverture très médiatisée par la présence de Jean-Louis Borloo et de son ami de longue date Daniel Bois, ancien maire décédé. 

Le retrait de cette main délocalisée du tourisme de l’agglo a été très mal vécu par les autochtones, comme une convention d’enclavement entre la CAVM et le Pays de Condé. Bonne nouvelle, le superbe site naturel de Chabaud Latour trouve grâce aux yeux de la CAVM. « Une antenne de l’Office de Tourisme de Valenciennes Métropole s’installe sur le site de Chabaud Latour avec une mise à disposition de VAE (Vélo Assistance Electrique) », explique l’adjoint en charge.

« C’est un 1er pas vers le retour de Valenciennes Métropole sur Condé-sur-l’Escaut », indique Alexandre Raszka.

Le PDM

Agostino Populin a la lourde tache de présenter le Plan De Mobilité du SIMOUV, car ce dernier ne passe pas comme une lettre à la poste dans toutes les collectivités publiques. Inutile de dire que l’enclavement historique du Pays de Condé constitue un sujet local et au delà. « Souvenons-nous que dans les revendications des Gilets Jaunes, la mobilité était une demande de premier plan », explique Agostino Populin.  

Plus localement, toutes les destinations ne sont pas servies de la même façon. « De Condé, il est très compliqué de se rendre sur Saint-Amand-les-Eaux, il est très difficile de trouver une solution alternative », ajoute-t-il. « L’offre est insuffisante même avec le service TAD. Il faut trouver un point d’équilibre pour l’accès à notre territoire », poursuit le maire. 

« En 2001, il fallait construire une seule communauté urbaine et pas deux agglo. Nous voyons que la barrière administrative pose problème pour une commune située entre Valenciennes et Saint-Amand-les-Eaux », déclare Joël Bois. 

Les investissements…

L’échec du projet de l’école du Centre est gravé dans les mémoires. En l’espèce, plusieurs délibérations, où des investissements sont annoncés, sont suspectés d’un défaut de financement. Dans le collimateur, une rénovation lourde, en terme financier et de travaux, de la salle multisports Saint-Exupéry est sur la table. « Je m’inquiète, vous annoncez plusieurs investissements importants, mais sont-ils financés, car pour l’Ecole du Centre vous nous aviez soutenu aussi ce discours ! », s’interroge Brigitte Duc. Le maire ne laisse pas de place au doute : « Nous avons les financements pour nos investissements ! » 

Il ne faut pas être grand devin pour deviner que la prochaine campagne municipale va s’attarder sur les finances de la commune à ce stade et la capacité à lancer, ou pas, de nouveaux investissements majeurs. 

Daniel Carlier

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