(Valenciennes) Le fonds de commerce « Le Café de Paris » vendu en 5 minutes pour 50 000 euros
Lundi 30 juin 2025, 14 heures, la vente aux enchères de l’enseigne « Le Café de Paris » tourne court, adjugée pour 50 000 euros pour la ville de Valenciennes en moins de 5 minutes… Pourtant, le déroulé du dernier conseil municipal de Valenciennes annonçait une ville candidate aux enchères du (quasi) meilleur emplacement commercial de la ville-centre, le 45 Place d’Armes face à une concurrence féroce ; le maire indiquait même une liste potentielle (sans noms précis) pour ce fleuron des emplacements. A cet effet, le conseil municipal a permis à la ville de Valenciennes d’enchérir jusque 400 000 € avec une idée de bon aloi, celle d’éviter n’importe quelle candidature comme une nouvelle enseigne de malbouffe, mutuelle ou organisme bancaire. Rien de tout cela ne s’est passé…

Après une mise en liquidation judiciaire, le 24 février 2025, de la SAS « Le Café de Paris », puis d’un ordonnance du Tribunal du Commerce le 24 avril 2025 afin de valider cette enchère judiciaire ledit 30 juin 2025, cette séance aurait pu, aurait dû, voir se batailler quelques grands noms (suggérés en Conseil municipal) pour acquérir une pépite au coeur de Valenciennes.
Maître Wattebled rappelle en préambule les éléments incorporels, comme l’enseigne « Le Café de Paris », les éléments corporels et la licence IV, plus les frais associés (loyers et la taxe afférente à hauteur de 14,28%) avec une mise aux enchères à hauteur de 50 000 euros. Personne ne bouge sauf Maître Ruol, représentant la ville de Valenciennes, accompagnée de Marine Vandenbergue du service foncier, levant le doigt pour l’acquéreur. Aucune surenchère même si après la séance, le Commisaire priseur admet « plusieurs candidats qui ont réalisé un dépôt de garantie de 10 000 € (donc au moins deux) », mais ce dernier ne veut pas divulguer le nombre exact.
Faute de certitudes, on se perd en conjectures, mais quelques hypothèses se bousculent :
1ère hypothèse : Un fonds de commerce dans le centre-ville de Valenciennes ne vaut plus rien du tout, clientèle, emplacement, matériel si peu, et même une licence IV qui devrait se vendre à prix d’or toute seule. Certes, les travaux sont lourds à l’intérieur, mais un fonds de commerce de boulangerie vaut plus dans un petit village de la Creuse qu’un emplacement « numéro un » sur Valenciennes ? En tout état de cause, la valeur vénale de tous les fonds de commerce vient de baisser sur la Place d’Armes de façon lunaire, de 90 % pour certains. Cette vente fera jurisprudence et c’est très cruel pour les survivants… !
2ème hypothèse : Compte tenu que la ville s’est positionnée comme acquéreur, ce qui n’est pas banal, les candidats n’ont pas souhaité engager le fer avec la ville de Valenciennes, trop de coup à encaisser pour le résultat attendu.
3ème hypothèse : Des contacts auraient-ils été pris, ce qui est à l’encontre de a loi, entre les candidats putatifs et la ville de Valenciennes afin de négocier plus tard et à petit prix. Bien sûr, sans preuves, cette hypothèse est incongrue, mais pas plus que le fait de verser un dépôt de garantie et de ne pas venir… !
4ème hypothèse : La plus ironique et la plus farfelue aussi, mais la prochaine campagne municipale pourrait aussi nous révéler le meilleur local de campagne de toute l’histoire des élections municipales de la ville centre. Une candidate ou candidat pourrait verser, au prix fort, un loyer pendant cette courte période dans l’attente d’un repreneur solide. Qui diable pourrait être intéressé par ce local s’il est toujours disponible à l’automne prochain ?
Bref, cette triste enchère est affligeante sur le fond. Comment est-ce possible, sérieux !
Daniel Carlier