Pour comprendre la portée de ce Conseil municipal du 17 septembre 2025 sur la commune de Douchy-les-Mines, il faut revenir sur les épisodes précédents du mois de juillet dernier. En effet, en l’absence de l’édile pour raison de santé le 3 juillet, ledit conseil est reporté faute de quorum… Ensuite, le 09 juillet, présidé par Romain Merville (2ème adjoint) toujours en l’absence du maire, ce moment de démocratie dure plus de 5 heures pour 30 délibérations dont 3 rejetées, et 2 suspensions de séance, le tout dans une ambiance sous très très haute tension. Cette fois, même si les oppositions, plus nombreuses sur le papier, ne lâchent rien dans le débat, le Conseil municipal s’est tenu dans une atmosphère moins tendue.

La continuité de l’Etat… local !
Au menu, seulement huit délibérations avec particulièrement les 3 délibérations rejetées au mois de juillet 2025 et celle reportée (sur le CRP) faute des documents nécessaires. Trente et une voix, avec les procurations, ont constitué le périmètre de vote durant ce conseil municipal du 17 septembre 2025.
« Attribution du marché des abords de l’école Mousseron et de la rue Molière »
En juillet, cette délibération avait été rejetée avec 17 voix contre. Cette fois, le porteur de projet, le cabinet Urbafolia, est (re)venu présenter son projet sous toutes les coutures.
Au détour d’un aménagement paysager de haute tenue, des espaces minéraux, des places de stationnement, notamment pour les PMR, sans oublier deux emplacements pour les cars scolaires (un atout important) et enfin deux entrées sur un seul parvis, ce marché des abords de l’école Mousseron et de la rue Molière est structurant pour ce quartier même si toutes les personnes concernées par cet aménagement n’ont pas été consultées. Daniel Tison, adjoint en charge des travaux, explique qu’il « s’était inquiété d’un manque de concertation sur ce projet. Toutefois, une réunion des 3 commissions concernées, s’est déroulée la semaine dernière avec une présentation plus complète du cabinet Urbafolia. C’est pourquoi, je vais modifier mon avis et voter favorablement cette délibération. »
Néanmoins, cette proposition ne fait toujours pas l’unanimité. Régine Guislain lance la charge : « Ce projet a été mené sans la moindre implication des élus. Ce n’est pas une séance de rattrapage, organisée par 3 commissions réunies jeudi dernier, qui effacera des mois d’absence de concertation et qui suffira à rallier ceux que vous avez écarté dès le départ. »
En parallèle, Daniel Tison a exposé le choix de la commission d’appel d’offres pour ledit chantier. Ce dernier s’est porté sur l’entreprise « TCL Travaux Publics », basée sur Vieux-Condé, pour un marché principal de 1 139 000 euros et optionnel de 25 540 euros.
Avec 9 voix contre, zéro abstention, et 22 voix pour, ce marché est validé.
« Convention de mise à disposition de l’ancienne perception au CRP »
La collectivité locale de Douchy-les-Mines bénéficie d’une pépite culturelle sur son sol, celle du Centre Régional de la Photographie, qualifiée d’intérêt national en 2019 et par suite soutenue par le Ministère de la Culture.
Basé actuellement dans les locaux de l’ancienne gendarmerie, le CRP ne dispose plus d’un local adapté à la conservation optimale d’un stock de photos. Dans cette optique, le départ de la trésorerie publique en octobre 2023 a laissé un local de 250 M2 libre dont la municipalité est propriétaire.
La 1ère adjointe, Alexandra Pulliat, expose le projet de mise à disposition de ce local ( à titre gracieux) dans le cadre d’une création d’une « Artothèque » afin de constitue un fonds de photos préservé et stocké dans les meilleures conditions.
Cette proposition intervient dans une vaste réflexion de transformation du centre-ville comme une médiathèque rénovée par La Porte du Hainaut, bien sûr l’emblématique « Imaginaire », et donc une artothèque, un véritable concentré culturel… A tel point que Catherine Estaquet rêve tout haut « d’une démolition de l’hôtel de ville actuel, pour transformer ce centre-ville, et afin de transférer la mairie dans le beffroi avec un nombre incroyable de salles vides. »
Thomas Omietanski, élu de l’opposition, propose une reprise de ce local afin d’accueillir des médecins avec un logement au dessus. Certes, la carence d’une médecine libérale sur son sol est l’affaire de quasi toutes les collectivités locales, mais Alexandra Pulliat insiste sur la nécessité de soigner « ce bijou de famille. » Cette dernière précise aussi que les logements au dessus de cette ex perception pourront héberger des artistes de passage pour une représentation artistique. En clair, si on peut éviter de payer des chambres d’hôtels… « nous ferons des économies. »
Pour sa part, Daniel Tison rappelle qu’il n’y a que 8 CRP en France. De plus, cette création d’une Artothèque lui accorderait une nouvelle dimension au niveau national. D’ailleurs, cette initiative est soutenue par le Ministère de la Culture.
Avec 13 voix pour et 18 abstentions, cette délibération est adoptée.
« La mise à jour du tableau des effectifs des emplois permanents »
Cette délibération rejetée en juillet dernier a, de nouveau, fait l’objet de nombreuses critiques. « J’attends toujours le RSU (Rapport Social Unique et obligatoire) », déclare un élu de l’opposition. Ensuite, la prise de poste vacant d’un projectionniste a généré un débat très technique sur les modalités de recrutement dans la fonction publique. Pas évident pour le grand public de comprendre toutes les subtilités à cet effet, mais il apparaît évident que le management est contesté à ce stade.
Avec 10 voix contre, 5 abstention et 16 voix pour, cette délibération est adoptée
« Convention de mise à disposition d’un terrain Parc Maingoval à l’association Educ Flair and Fun »
Très longuement débattu en juillet dernier, lire sur https://www.va-infos.fr/2025/07/10/19h06-00h06-5-heures-pour-un-conseil-municipal-tres-tendu-sur-douchy-les-mines/, avec un rejet par l’hémicycle local, cette nouvelle présentation a débouché sur un nouveau rejet avec 19 voix contre.
En réponse aux 7 questions écrites, Michel Véniat précise « que l’audit sur le mal être des agents au sein de la municipalité est toujours en cours. » Ensuite, il indique à la demande d’une éventuelle protection fonctionnelle demandée par l’ex DGS et le Directeur de Cabinet « qu’il ne peut répondre en public à cette demande. » Toutefois, la proposition d’une protection fonctionnelle doit invariablement être validée, ou pas, en Conseil municipal !
Daniel Carlier