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La santé mentale, l’invité méconnu du bien-vivre ensemble

Grande cause nationale 2025, la santé mentale a pris la lumière après La Covid même si cette pathologie existait depuis des décennies ! Néanmoins, cette prise de conscience change tout dans la participation de nos institutions sanitaires et au delà. Sur La Porte du Hainaut, le CLSM (Contrat Local de Santé Mentale) a été validé ce jeudi 25 septembre dernier avec pas moins de 15 signataires.

Aymeric Robin : « La santé mentale est une composante essentielle de la santé »

Le sujet est complexe, mais les données chiffrées sont implacables. « La santé mentale, c’est la première cause de suicide chez les jeunes de 15 à 25 ans », commente Olivier Rovere, Directeur adjoint de l’ARS(Agence Régionale de Santé) Hauts de France. C’est pourquoi, il est essentiel que  la santé mentale ne soit plus stigmatisée d’où la diversité des signataires de ce CLSM (Contrat Local de Santé Mentale), le Ministère public avec la présence de Mme la Procureure, la CAF, les outils publics de santé comme le CH de Valenciennes et Denain, et bien sûr les trois communautés médicales dans le Hainaut (CPTS-communautés professionnels territoriales de santé).

Ce contrat ne débouche pas sur la création d’une institution, voire d’un siège social, mais de manière plus pragmatique d’un poste de coordonatrice, Laurie Lefort, dont la mission sera de mettre en oeuvre un réseau de santé mentale, une coordination, une concertation, afin d’améliorer la détection et une prise en charge plus rapide de la santé mentale sur le Valenciennois. 

« 1ère cause de dépenses de l’assurance maladie », Direction CPAM

La chaîne sanitaire de santé à un coût et concrètement, l’arrivée dans le champ sanitaire de cette offre de soins a investi l’assurance maladie. « C’est la 1ère cause de dépenses de l’assurance maladie devant les cancers ou les problèmes cardiaques », souligne la Direction de la CPAM du Hainaut. 

A cet effet, une plateforme « Viapsy » https://viapsy.fr a été mis en ligne afin de « fluidifier les demandes et les recherches d’interlocuteurs », indique le responsable de l’ARS. Autre création, totalement méconnue, issue de la loi de février 20025 sur le handicap protéiforme, la création des GEM (Groupes d’Entraide Mutuelles). Ces derniers sont portés par et pour des usagers en santé mentale. Dans le département, elles sont au nombre de 19 et 2 sur le Valenciennois. 

La Maison des Adolescents…

Véronique Delcourt, Présidente de la CAF

Autre sujet abordé, la situation des 130 « Maisons des Adolescents » françaises a été exposée compte tenu de sa place centrale, en terme d’écoute, de lien avec les jeunes de 11 à 25 ans, voire d’orientation vers un acteur adapté à sa pathologie. 

Dans ce cadre, pour sortir des 4 murs de ce bâti sociétal, l’association AFEJI a été retenue afin de porter une mission de mobilité vers cette jeunesse en souffrance. « C’est le van des possibles. Nous passons dans les collèges, les lycées où nous constatons une explosion des demandes. Cette consultation est gratuite et confidentielle », explique une représentante de l’ AFEJI.

Ensuite, l’association Unicités, très identifiée sur le Valenciennois, a recruté « six jeunes en service civique afin de travailler dans les associations dédiées. » Ce passage en revue des initiatives afin de mieux détecter un trouble de la santé mentale n’est pas un aboutissement, mais le début du commencement d’une prise en charge collective et responsable.

« Cette signature n’est pas une conclusion », Aymeric Robin

Assurément, cet acte officiel prend date sur une thématique sociétale. « Aujourd’hui, la santé mentale est une composante essentielle de la santé. Toutefois, cette signature n’est pas une conclusion, mais la confirmation d’un accompagnement de tous ces partenaires », conclut le Président de la CAPH.

Voilà, cet éventail de certains dispositifs existants, voire nouveaux, peut permettre un nouvel éclairage sur cette pathologie sérieuse, sévère, et parfois trop invisible. En clair, la santé mentale est l’affaire de tous, la famille, les ami(e)s, les acteurs éducatifs voire de santé du quotidien. Pour cela, il faut oublier… aussi le comportement du « pas de vagues » des anciennes pratiques si destructeur, si obséquieux à certains égards, si lâche dans la réalité, qui a culpabilisé des générations de jeunes en mal de compréhension sur leur état psychologique.

Daniel Carlier

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