Jean-Noël Verfaillie : « Nous devons être un pôle de stabilité dans cette période troublée »
Pas facile la vie d’un(e) élu(e) lorsque vous avez la tenue d’un conseil municipal en plein marasme politique dans les hautes sphères de la démocratie. Pour autant, une kyrielle de conseils municipaux s’est tenue contre vents et marées, ce jeudi 09 octobre 2025… jour de la rentrée au Panthéon de Robert Badinter. Parmi ces respirations démocratiques de proximité, le Conseil municipal de Marly s’est déroulé dans un lieu particulier, le tout nouveau Groupe scolaire Hélène Carrère d’Encausse sur l’Avenue Paul Vaillant Couturier, un magnifique écrin pédagogique !

En propos liminaire, difficile pour l’édile de ne pas aborder ce moment de politique nationale insondable : « Nous assistons à un spectacle pathétique, dans une situation délicate et instable. Nous devons être un pôle de stabilité dans cette période troublée et être à la hauteur de nos missions locales. »
L’ordre du jour était assez technique avec nombre de délibérations liées à l’habitat. Justement, il est essentiel de rappeler que la ville de Marly est passé en catégorie B1 (B2 précédemment). Cette nouvelle classification en matière d’urbanisme permet d’étendre l’offre de logements à travers une proposition intermédiaire entre le logement social et le privé. « Le loyer n’est pas libre, mais supérieur à celui des logements sociaux, et cela ne rentre pas dans la loi SRU. C’est très attractif pour les promoteurs publics et privés », commente le maire. Ce dispositif LLI (Logement Locatif Intermédiaire) est sans doute, hors loi Malraux sur la restauration patrimoniale, le denier vestige de la défiscalisation immobilière pour les investisseurs privés. Marly et Saint-Saulve bénéficient de cette nouvelle nomenclature très intéressante pour les communes.
Deux rapports en prélude
En amont des délibérations, un rapport sur « l’évolution des effectifs scolaires » a été présenté au conseil municipal. Aucune surprise, le Département du Nord est particulièrement touché par la baisse de la démographie. Entre 2017 et 2024, il y a une perte de 27 991 élèves dans le Nord (-12%). Bien sûr, la commune de Marly est concernée comme toutes les autres du Valenciennois. La chute de la natalité est marquée, 150/an en 2014, 115 en 2024. En 2024/2025, le nombre d’élèves est de 944 sur cette collectivité locale.
Ensuite, un rapport sur les résultats de la Police Municipale, notamment depuis l’arrivée de la CSU (Centre de Surveillance Unique), valide la mise en oeuvre de cet équipement. Sans surprises, il y a avant et l’après CSU, car les interventions de la PM, tout délit confondu, sont plus fréquentes, plus répressives, plus efficientes tout simplement… un peu l’objectif de l’ordre public ! Pour l’opposition, éclatée officiellement, Serge Lekadir souligne « que vous avez transformé une vidéo surveillance par une video verbalisation. »
La revue des travaux

Tout d’abord, la place Gabriel Péri poursuit sa transformation, le coeur de battant où se situe l’hôtel de ville, mais également l’école Jules Henri Lengrand avec un nouveau préau, un parvis revisité, et des travaux structurants. Pour autant, le dossier « Café de la Place » et une future résidence pour séniors est toujours complexe, notamment en terme juridique. « Le dossier s’achève puisque nous allons signer le compromis de vente pour le propriétaire du Fonds de Commerce et pour celui des murs », indique le maire. Ensuite, le Groupe Pichet va démolir le Café de la Place, mais également la salle des mariages, rénovée par Fabien Thiémé. Dans la foulée, la construction d’une résidence sénior, mais « avec des cellules commerciales au rez-de-chaussée et un espace sur l’angle réservé à bar/café/restaurant », explique le maire. Cette intervention fait suite une réflexion de Marie-Thérèse Hourez regrettant « la perte d’un lieu de convivialité pour les Marlysiens. » C’est incontestable, à l’heure des réseaux sociaux, du distanciel tous azimuts, les espaces d’échanges les yeux dans les yeux, là où nous refaisons le monde, de la politique locale à la composition de l’équipe de France de football en passant par la dernière actualité, demeure très très précieux. Enfin, les travaux lourds de la salle des fêtes seront achevés après la Toussaint ! Elle manque terriblement à ce stade.
Ensuite, les travaux de voirie sont pléthoriques sur cette collectivité locale comme partout ailleurs à la veille d’une élection locale. On parle évidemment de la rue Jean Jaurès où le chantier est toujours en cours. Le maire est satisfait d’un changement à terme « avec un nouveau flux au sein sur le Boulevard Fabien Thiémé et la rue Jean Jaurès sera plus une artère de centre-ville. » Pour Virginie Melki, cette « entrée de ville est très jolie. Par contre, comme le dit Serge (Lekadir), avons-nous les moyens sur le long terme pour entretenir cette voirie ? ». Le maire répond tout de go : « Il est essentiel de prendre soin de toutes nos voiries, régulièrement, et surtout de ne pas attendre la dernière minute. Là, cela coûte plus cher ! ». Cet axe routier départemental est transféré, après des travaux conjoints Département/Ville, à la commune avec un solde de travaux de 250 000 euros versé par le Conseil département. Concernant la rue du 19 mars, elle sera achevée en fin d’année.

Bien sûr, le NPNRU (Nouveau Plan National de la Rénovation Urbaine) sur le quartier de la Briquette concentre toute l’activité en la matière. Les mythiques « Maisons bleues » sont démolies et les collectifs de la Place des Vosges seront détruits. « Les logements sont vides depuis le printemps dernier. Autant, il y a eu des difficultés (psychologiques) pour le départ des Maisons bleues, mais les occupants des habitats Place des Vosges étaient ravis de partir. D’ailleurs, nous avions des problématiques majeures de sécurité », commente le maire. Ensuite, les 6 autres barres collectives (hors Vosges) seront réhabilitées avec une « volonté de résidentialisation, des terrasses /balcons, une meilleure sécurisation au sein d’un quartier où les habitants sont très fidèles à leur environnement. La physionomie de la Briquette va complètement se modifier », poursuit-il.
Enfin dans ce quartier, la « résidence habitat jeunes actifs » va se transformer sous l’égide de l’association Prim’Toit et surtout le site « d’hébergement d’urgence » va déménager. L’objectif urbain connexe est de créer un lien entre l’Avenue Paul Vaillant Couturier et l’Avenue Pompidou.
Les établissements scolaires étaient très présents durant ce conseil municipal. En effet, l’emprise foncière de l’ex école Louise Michel constitue un sujet de questionnements. Les oppositions ont suggéré d’utiliser un bâtiment (sur les 2) pour l’accueil des associations compte tenu que la « Maison des Associations » est fermée suite à un danger réel pour les occupants. « Nous aurions réhabiliter cette école dans ce cas. Non, ce site sera dédié à des promoteurs avec la construction de logements », déclare Jean-Noël Verfaillie.
Ecole de Musique
Au détour d’un recrutement au sein de l’école de musique, un débat s’est installé sur la qualité et l’aura de cette offre de service culturel. « L’école de musique se porte très bien. Pour autant, il serait utile qu’une réflexion communautaire s’installe sur les écoles de musique afin qu’elles alimentent le Conservatoire (de Valenciennes) », indique le maire.
Secteur pavé pour le Paris-Roubaix
Voilà une délibération plus rare, car elle aborde la classification d’un secteur pavé entre Marly et Saultain. Grosso modo, ce petit secteur figure sur la liste des 134 secteur pavés recensés, via une association, par les organisateurs de la course Paris Roubaix. « Notre secteur pavé est dans un bon état. Dans l’hypothèse d’un passage de la course du Paris Roubaix, les travaux seraient minimes tout en bénéficiant d’une publicité énorme », commente le maire. Dans cette optique, ce secteur pavé va bénéficier « d’une servitude d’utilité publique ». Au bout du bout, même si la course ne passait jamais sur Marly, ce secteur est dorénavant sacralisé comme un patrimoine intouchable, bonne affaire !
Daniel Carlier