Une sanction professionnelle contestée au « KFC » d’Aulnoy-lez-Valenciennes
Ce mercredi 22 octobre 2025, pourquoi une vingtaine de membres du syndicat CGT étaient présents devant l’enseigne du KFC d’Aulnoy-lez-Valenciennes ? Tout simplement afin de soutenir une salariée convoquée par la Direction locale pour un entretien préalable. A cet effet, les forces de l’ordre étaient venues massivement avec 18 agents pour protéger cet espace de restauration rapide, excusez du peu… Pour autant, ce dossier social, mais pas que, pourrait être beaucoup plus complexe qu’il n’y paraît au premier abord ! Attention bras de fer… (visuel Maximilien Blanquet)

Une convocation et des questionnements !
Ce n’était pas la 1ère manifestation de la CGT devant ces locaux, mais celle là se voulait plus démonstrative. « La salariée convoquée n’a pas de représentation au sein de cet établissement à Aulnoy. La loi précise qu’en l’absence d’élections interne, un conseiller extérieur référencé sur les liste officielles peut accompagner une salariée à un entretien préalable », explique avant le rendez-vous Maximilien Blanquet, Secrétaire départemental commerce, service et distribution pour la CGT. C’est pourquoi ce denier a accompagné la salariée en question durant son rendez-vous sauf que « la Direction sur Aulnoy m’a présenté une liste de représentants du personnel de la Franchise (EG Group https://www.eg.group/fr/countries/france/). Néanmoins, sur le site d’Aulnoy, les salariés n’ont pas été informés de cette élection interne ! Je n’ai pas pu rester auprès de la salariée », poursuit-il.
Un retour sur les événements antérieurs à cette convocation est essentiel pour mieux comprendre ce sujet. « Je suis depuis 2 ans et demi chez KFC. Dans le cadre d’une opération, j’ai eu un arrêt de travail du 26 mars au 17 juillet 2025. Depuis mon retour, je suis toujours à la plonge et je vis un isolement vis à vis des autres salariés », explique-t-elle. Syndicaliste CGT, elle ne pense pas que ce statut lui est défavorable : « Non, je ne pas pas que mon appartenance à la CGT à un rapport avec cette attitude de la Direction. » Pour autant, il est assez « rare de voir une franchise s’impliquer autant, au niveau du siège, sur une problématique interne locale », observe Maximilien Blanquet.
L’entretien préalable… !
Durant cet entretien avec la Direction locale où la salariée s’est vue signifier « une mise à pied conservatoire à effet immédiat. On me reproche de m’être accrochée avec un collègue. Non, j’ai simplement exposé les choses sans hausser le ton. Ensuite, d’avoir quitté mon poste à 23 heures, mais sur mon planning figurait cet horaire. J’avais réalisé l’intégralité de mon travail le jour en question. Enfin, nous observons un problème avec des caméras internes ! Je ne connais pas la (prochaine) sanction », commente la salariée !
Sur la mise à pied conservatoire à effet immédiat, Maximilien Blanquet est catégorique : « C’est déjà une 1ère sanction et elle est disciplinaire. Ensuite, la Direction n’observe pas un devoir de réflexion de 24 ou 48 heures avant de rendre sa décision, elle a donné en main propre un courrier rédigé au siège d’EG Group sur Cergy. » Ce dernier est également surpris par la prise en main de ce dossier par la Direction du Groupe EG : « Il est rare de voir une intervention de cet ordre directement par la franchise ! »
Concrètement, une mise à pied « dépasse très très rarement un mois. Au delà, elle est considérée comme abusive », précise le Secrétaire départemental.
Sécurité sanitaire… aussi ?
Outre cette problématique de droit social, le syndicat CGT va alerter dans les meilleurs délais, par courrier, la DDPP (Direction Départementale de la Protection de la Population), car « nous avons des éléments concrets relatifs à des problèmes d’hygiène, sur de la remballe plus précisément (La remballe est une pratique de déconditionnement et reconditionnement d’aliments périssables), voire autres pratiques. » Ensuite, un autre courrier part « à l’inspection du travail » pour lui expliquer cette problématique sociale.
Sur le KFC d’Aulnoy-lez-Valenciennes, 17 salariés constituent l’effectif de cette unité dans le Valenciennois, un site au sein d’une structure pachidermique avec de nombreuses franchises. C’est pourquoi, certaines questions sont sans réponses à ce stade. Pourquoi ce changement d’attitude à l’endroit de cette salariée, selon ses dires ? Pourquoi, le siège social s’investit autant dans ce problème de management local ? Existe-t-il un autre problème au sein de cette localisation sur Aulnoy-les-Valenciennes ? Beaucoup de questions, très peu de réponses, affaire à suivre !
Daniel Carlier