Départ en retraite de Madjid Bounoua, une page se tourne à l’ACSRV après 38 ans, 6 mois et 17 jours !
La salle des fêtes de Saint-Saulve était copieusement garnie pour cette cérémonie de départ en retraite du directeur du Centre social de Saint-Saulve, membre de l’association ACSRV (Association des Centres Sociaux et Socioculturels de la Région de Valenciennes). Un retrait comme un autre…, pas vraiment compte tenu de la longévité de sa carrière au sein de l’action sociale dans le Valenciennois ; en effet, la présence de Madjid Bounoua s’est imposée dans notre paysage par sa durée au sein de la même entité, depuis 1987 à 2013 sur les établissements de Valenciennes, puis de 2013 à 2025 sur Saint-Saulve. C’est tout simplement une tranche de vie collective de l’action sociale, complexe administrativement, évolutive dans les rapports avec les collectivités publiques, et terriblement dépendante des aspérités humaines.

Madjid Bounoua : « L’action sociale demande de la rigueur et de la vigilance. »
Bien sûr, sa famille nombreuse, ses ami(e)s, ses relations professionnelles en interne comme chez les partenaires, et de nombreux membres du conseil municipal de Saint-Saulve, quelques un(e)s de Valenciennes, ont répondu à cette invitation conviviale. L’édile de la commune, Yves Dusart, a pris la parole en premier, car en 2013 le Centre social de Saint-Saulve naviguait sur un chemin glissant. Comme souvent, le délitement d’une gestion sociale transpire assez rapidement dans le quotidien des habitants à travers « un manque de dynamisme et un centre social en grandes difficultés », mentionne le maire conscient de ce renouveau coconstruit. Ensuite, l’édile souligne la méthode : « Il a imposé sa philosophie, l’a joué collectif et a su fédérer ses équipes ! Je ne l’ai jamais vu s’énerver même dans des situations difficiles. C’était une véritable chance pour notre commune. »

Au pupitre, Madjid Bounoua se souvient de son entretien d’embauche avec Cécile Gallez avec une question centrale par l’ancienne maire emblématique. Celle-ci reposait sur la durée de l’engagement du postulant…, on reconnaît la franchise des questions de l’ancienne édile, peu importe les codes et les usages : « J’ai répondu que je resterai jusqu’à mon départ en retraite. »
« Un binôme méditerranéen », Anita Hang Wong
Certes, le rôle du Directeur est fondamental, mais la présidence de l’antenne sociale est tout aussi essentielle. « Avant l’arrivée de Madjid, ce centre social était sur la mauvaise pente et Zorro est arrivé. Il a du tout reconstruire, notamment le lien avec les salariés et les bénévoles, sans oublier renouveler la confiance des partenaires. Nous étions un binôme méditerranéen qui a très bien travaillé ensemble », explique la Présidente du Centre social jusque début 2025, Anita Hang Wong.
« Une part de l’histoire de l’association », Jean Clavery
Pour sa part, le Président de l’association ACSRV, Jean Clavery met en exergue la capacité de Madjid a créer du lien social : « C’est un animateur-relieur, une façon de créer du vivre-ensemble joyeux pour 600 usagers, 6 jours sur 7. C’est une marche à suivre ! »
« Il y a eu une évolution de l’action sociale au même titre que la société », Madjid Bounoua
Après 38 ans, 6 mois et 17 jours…, Madjid Bounoua quitte ses fonctions au sein de la Direction du centre social de Saint-Saulve avec reconnaissance pour son partenaire du quotidien. « Je suis témoin de chaque euro dépensé pour l’actions sociale, les oeuvres, voire la jeunesse dans cette commune ! Je ne connais pas d’autres villes où l’on dépense autant d’argent pour ses habitants », commente l’intéressé.
Issu d’une famille de 11 enfants et arrivé d’Algérie à l’âge de 9 ans, il a gravi les échelons au sein de cette association ACSRV. De son premier emploi comme animateur au sein du Centre social du Faubourg de Lille dans la ville-centre, puis sur le site de la Chasse Royale à Valenciennes, il a travaillé à la mise en musique d’une partition sociale complexe. « Il faut créer du lien entre les salariés et les bénévoles. Parfois, c’est plus difficile avec les bénévoles ! Nous avons toujours mis en avant les valeurs républicaines comme ici à Saint-Saulve avec l’accueil des Syriens (et des familles ukrainiennes). Notre objectif premier était l’accueil de toutes les personnes poussant notre porte. C’est un travail collaboratif et collectif de cohésion sociale. Plus globalement, l’action sociale demande de la rigueur et de la vigilance », indique-t-il.
Voilà, ces interventions sont un peu un résumé de la politique sociale d’une collectivité locale, car cette dernière imprime et donne les moyens financiers et humains, en direct ou par le biais d’une association, de tisser un lien social dans les quartiers de ses administrés. A ce titre, la présence massive d’une foule bienveillante à ce pot de départ XXL est une preuve que le volet social existe sur Saint-Saulve, incarné par ce jeune retraité, depuis de nombreux mandats locaux.
Daniel Carlier





















