L’histoire à ciel ouvert sur Condé-sur-L’Escaut (places encore disponibles pour ce samedi 22 novembre)
Au 20 rue Gambetta à Condé-sur-l’Escaut, vous avez une activité rare et passionnante en ce moment. En effet, sur 1 300 M2 environ, l’INRAP (Institut national de recherches archéologiques préventives) Hauts de France mène un chantier de fouilles préventives dans ce quartier historique, attenant à la Place centrale de cette commune dont le développement est très lié à la présence des voies d’eau. A ce titre, vous pouvez encore trouver des créneaux disponibles pour visiter cette remontée dans le temps (fin d’article), ce samedi 22 novembre, car une histoire vous sera conter balayant les frimas de l’hiver afin de réchauffer votre imagination, car quelques siècles murmurent sous vos pieds !

(Visuel INRAP, vue d’ensemble du fond de la berge Copyright INRAP)
De la période carolingienne au XVIIIème siècle avec Alain Henton de l’INRAP
On le sait, quelques villes sur l’arrondissement de Valenciennes détiennent des trésors souterrains. Bien sûr, l’ex Athènes du Nord, Valenciennes, Saint-Amand-les-Eaux et bien sûr la collectivité locale de Condé-sur-l’Escaut dont chacun sait que le potentiel historique est gigantesque, inexploité même sans nécessairement dépenser massivement des fonds publics, l’objet d’une convoitise affichée à chaque entame de campagne électorale locale, mais comme toujours un réalisé décevant, voire inexistant, en fin de mandat !
« Ces sont des remparts espagnols, Vauban a (seulement) amélioré l’existant ! », Alain Henton
Sur ce quartier de la rue Gambetta et celui du « Quai du petit rempart », l’arrivée du tramway à bouleversé l’écosystème du centre-ville tout comme le fonds d’Etat PNRQAD (Programme National de Requalification des Quartiers Anciens Dégradés) signé par Daniel Bois (ancien maire) et Valérie Létard (Ex Présidente de Valenciennes Métropole). Plusieurs espaces fonciers sont concernés par cette initiative nationale, déclinée sur cette commune du Pays de Condé au profit de la place centrale, mais également de cet « îlot du Quai du Petit Rempart » avec un projet de verdissement du quartier et de la construction logements neufs.

« Nous avions déjà réalisé un diagnostic en 2018 », précise Alain Henton, responsable de cette opération de l’INRAP Hauts de France ( https://www.inrap.fr/ ) depuis début septembre jusque mi-décembre 2025. Sur ce terrain traversant entre la rue Gambetta et le Quai du Petit Rempart, un chantier de fouilles préventives, validé par la DRAC (direction régionale des affaires culturelles), est en plein dévoilement, car cette ville s’est développée à travers les siècles entre la voie d’eau de la « Haynette », un bras naturel de la « Haine », un confluent de « l’Escaut ».
Les vikings devant Condé aussi… !
A quatre mètres de profondeur, Alain Henton vous explique que les premières traces découvertes sur ce site remontent à l’époque carolingienne (du 8ème au 10ème siècle) le long de cette rivière sauvage. Ensuite, le 10ème siècle marque les premières tentatives de construction de berges, puis les premiers bâtis…
En digression, n’oublions pas que ce territoire était, pendant un temps, sous la houlette des espagnols dont les réalisations furent majeures dans le nord de l’Europe. « D’ailleurs, les remparts de Condé-sur-l’Escaut sont principalement d’origine espagnole. Vauban Vauban a (seulement) amélioré l’existant ! », indique le locuteur. Comme quoi, l’arrivée de Louis XIV en 1676 n’est pas un point de départ du développement local…

Au fil des siècles, la visite guidée samedi prochain vous expliquera l’émergence du bâtimentaire, de l’activité humaine comme celle des tanneurs, obligatoirement proche de l’eau pour le travail des peaux de bête, sans oublier l’activité brassicole avec une succession de professionnels jusqu’à l’ancêtre de la « Bière de Condé » de la famille Failly. Votre oeil curieux sera attiré aussi par la qualité de conservation d’un âtre (ou sole) de cheminée, un bijou ! Vous constaterez au fil du récit que cette cité s’est étendue, sans oublier l’édification des remparts, dans le fameux Comté du Hainaut avec un crédo évident. « Condé a choisi de s’étendre sur l’eau », précise Alain Henton.
Tout vous sera révélé même un campement viking aux abords de la cité, car ces conquérants du Nord ont installé campement durant une période de l’histoire condéenne. Après ce chantier de fouilles préventives financés par le Maître d’Oeuvre, conformément à la loi, en l’occurrence Valenciennes Métropole, cette mise en bouche historique enverra des éléments prélevés « dans les archives, voire dans des musées », précise Léa Grosset, chargé de développement culturel et de la communication de l’INRAP Hauts de France. « On espère revenir en janvier prochain, car nous souhaitons poursuivre notre mise à jour, sur 30 à 40 mètres, des remparts sur ce secteur », commente Alain Henton.
Un métier d’art à un prix… !

Cette petite équipe de l’INRAP, de six personnes, travaille depuis le 01 septembre 2025 avec minutie, patience, et avec un savoir faire métier rare. C’est pourquoi, la loi a imposé une taxe pour les collectivités locales ou territoriales et une obligation de fouilles, après sondages positifs, afin de financer cet EPA (Etablissement Public Administratif) de l’INRA. « Nous sommes environ 200 personnes sur l’antenne des Hauts de France », précise une interlocutrice de l’INRAP
Dans ce cadre, le porteur de projet initial paye une taxe variable suivant les chantiers finaux. Par exemple, 0,71 centimes du M2, donc assez peu sur un chantier comme sur Condé-sur-l’Escaut, mais une facture salée tout le long de la construction d’une ligne TGV… ! Certes, une taxe (encore) est toujours contraignante, mais, on le dit moins, ouvre un Droit !
Inscription, suivez le guide… !
Mille raisons de visiter les fouilles archéologiques au 20 rue Gambetta sur Condé-sur-l’Escaut, car compte tenu du succès des réservations, Léa Grosset a ouvert « deux nouveaux créneaux, 10H40 et 14H20 (visite 30 minutes) »
Contact Inrap Hauts-de-France/Lea Groset, lea.grosset@inrap.fr, lien de réservation : https://my.weezevent.com/visite-du-chantier-de-fouilles-archeologiques-a-conde-sur-lescaut
Aucun doute, les vestiges vivants sur Condé-sur-l’Escaut sont pléthoriques, une richesse dont s’emparera peut-être un jour la puissance publique.
Daniel Carlier





















