(Municipales 2026) Joël Bois porte une « liste ouverte » sur Condé-sur-l’Escaut
Sur la commune de Condé-sur-l’Escaut, c’est (déjà) la deuxième candidature pour les Municipales 2026 avec l’annonce officielle de Joël Bois au sein d’une équipe soudée. Cinq membres de l’opposition municipale étaient présents pour une première explication sur cet engagement vers une joute électorale toujours très animée dans le Pays de Condé.

(Visuel de gauche à droite, Daniel Lamac, Alexandre Raszka, Brigitte Duc, Joël Bois, et Alice Polisini-André)
Joël Bois : « Notre liste est beaucoup plus ouverte qu’en 2020 »
On ne peut évoquer cette candidature sans (re)parler du déroulement du précédent scrutin en 2020, car selon la future tête de liste « l’élection a été faussée au second tour compte tenu des conditions de l’entre-deux-tours… Néanmoins, si nous étions plus compréhensifs pour son premier mandat, le second est encore pire malgré l’expérience du premier. Notre commune est triste et dégradée. »
Comme point de départ d’une ambition partagée, Joel Bois souligne la collégialité de cette candidature et de sa désignation comme tête de liste. Ensuite, d’une liste de gauche en 2020, le choix est plus large. « Je ne suis plus carté d’une formation politique comme les autres membres de l’opposition. Cette liste sera plus ouverte pour les gens qui aiment Condé-sur-l’Escaut. Nous défendons simplement des valeurs », commente-t-il. De fait, la présence de Daniel Lamac, sur la liste de Paolino Manganaro en 2020, est éclairante sur le périmètre de celle-ci.
« Nous avons perdu environ 700 habitants en deux mandats de Grégory Lelong », Joël Bois
La baisse du nombre des habitants au sein de sa commune est la hantise des édiles depuis la marche en avant d’une réduction de la DGF (Dotation Générale de Fonctionnement/Fonds d’Etat) basée, en partie, sur ce paramètre. Allègrement au dessus de 10 000 habitants au XXème siècle, cette commune voit sa population baissée lentement, mais sûrement, depuis 2017 (donc même avant La Covid). Aujourd’hui, elle se situe entre 9250 et 9 300 habitants, une claque pour l’ancien chef lieu du Pays de Condé pendant des décennies dont l’empreinte dans l’histoire de France, et de l’Europe, demeure indélébile. « Nous avons perdu environ 700 habitants en deux mandats de Grégory Lelong », pointe Joël Bois, un fait tangible avec des conséquences par porosité sur de multiples thématiques communales, nous y reviendrons !
Les séniors
La première conséquence du fait évoqué ci-dessus est un vieillissement marquée de la population de ladite commune. « Nous avons près de 1 800 seniors (plus de 65 ans) sur Condé et la majorité municipale a supprimé le service de transport communal. C’est un choix politique et économique, mais il était important pour les personnes âgées (en plus du tramway) », précise Joel Bois. De plus, l’élu d’opposition reproche un manque de logements pour les séniors, avec notamment la fermeture de la seule résidence communale pour personnes âgées autonomes. En résumé, Joël Bois prône une reprise en main des politiques engagées vers cette population : « Nous devons mieux accompagner les séniors Condéens ! »
Dans cette optique, le nouveau candidat au fauteuil majoral propose de relancer un transport communal, précisément des quartiers vers le centre-ville, comme celui de Condé-Macou.
La jeunesse/petite enfance
Sur cet item, le candidat souhaite bonifier l’outil culturel et social de la Médiathèque, réalisée sous l’ancienne gouvernance de Daniel Bois. Certes, il reconnaît un « bon travail de l’équipe sur site, mais la population doit plus s’approprier cet équipement. Par contre, j’attends que celle-ci intègre le réseau Myriade (médiathèques communautaires) de Valenciennes Métropole. »
Toutefois, Joël Bois considère que cette médiathèque communale est sous-utilisée : « Je veux proposer à la population des ateliers récurrents au sein de celle-ci, comme une aide à la scolarité et autres services à la population. »
Les associations
Sauf « deux exceptions, les associations condéennes ont souffert avec une réduction de budget et/ou des moyens humains, voire de l’équipement », précise Joël Bois. Bien sûr, la diminution des moyens financiers est en lien avec cette approche comptable, mais Brigitte Duc soutient que « même en quittant l’association, tout soupçon d’une affinité avec l’opposition a été sanctionnée par une baisse de moyens. » Joël Bois rebondit sur cette gestion différenciée pour se projeter en mode gouvernance : « Nous voulons remettre en avant toutes les associations sur Condé. »
« Le dossier de l’école du centre était mal ficelé », Joël Bois
Le leader de l’opposition acquiesce sur la mission municipale accomplie sur les quatre écoles publiques, voire l’école privée. Toutefois, comme de nombreuses communes du Valenciennois, cette collectivité locale a voulu porter Son Groupe scolaire (élémentaire + maternelle) durant ce mandat, comme Marly, Saint-Saulve, Aulnoy-lez-Valenciennes, Vieux-Condé, Denain…, mais Condé-sur-l’Escaut est la seule à connaître un refus des partenaires sur un tel projet.
« Le dossier de l’école du centre était mal ficelé. Il est passé de 8 millions d’euros à 15 millions d’euros avec des annonces de partenaires sans certitudes », tance Joël Bois. Lorsque votre seul gros projet, propre à votre initiative, du mandat passe à la trappe, il est évident que la porte est ouverte à la critique faute d’un seul investissement majeur. Evidemment, la fin du dispositif du PNRQUAD, signé en décembre 2012 pour le centre-ville de Condé-sur-l’Escaut, prend forme à travers la belle Place Pierre Delcourt, voire l’ancienne Imprimerie reprise par le pugnace bailleur social « Habitat du Nord ».
En contrepoint, le maire a respecté sa promesse de campagne de réduction de la fiscalité locale foncière durant tout son mandat. De même, faute d’investissement, la dette publique a baissé mécaniquement. « Etait-ce le moment de diminuer encore les recettes de la commune, car les impôts fonciers augmentent avec la part de l’Etat, avec moins de population et au final moins de recettes ! », s’étonne Joël Bois.
Chabaud Latour, un écrin vert sous-exploité ?
Evidemment, le sujet de Chabaud Latour est incontournable lorsque la politique « verte » est abordée. En surplomb, la fermeture du centre d’éducation à l’environnement d’Amaury sur Hergnies a surpris les plus affutés sur le sujet. Comme Président du Parc Naturel Scarpe Escaut, Grégory Lelong va-t-il faire bénéficier le maire de Condé-sur-l’Escaut, toujours lui, de ce trou dans la raquette en terme d’hébergements de loisirs et éducatifs ?
La liste portée par Joel Bois veut proposer des nouveautés pour dynamiser l’attractivité touristique de cette pépite du territoire : « Tout d’abord, la mise en oeuvre d’une piscine naturelle, avec le traitement de l’eau associé, sur le site de Chabaud Latour. Ensuite, la construction de logements de loisirs et une aire de camping. C’est à la ville de Condé de proposer au PNR ou Conseil départemental des projets, des dossiers à soutenir. Je rappelle qu’à l’origine de ce site, il a fallu se battre. En l’espèce, il faut donc agir pour dynamiser ce site unique dans le Valenciennois. »
La gestion des remparts
Dès qu’un Sous-Préfet débarque sur l’arrondissement, il reste stupéfait de la qualité du patrimoine bâti, à travers les siècles, avec des remparts en pierre d’un rare potentiel historique. Pour autant, les édiles à travers le temps ne sont pas parvenus à trouver les moyens, ni les partenaires, afin de réhabiliter ces derniers.
« Nous sommes pour (re)lancer des chantiers d’insertion sur nos remparts. Bien sûr, cette opération se travaille sur le temps long ! », indique Joël Bois.
La sécurité
Face à la crise de l’énergie dont l’impact sur les budgets des communes a été traumatique, la commune avait décidé de fermer l’éclairage public dès minuit. « Tout l’éclairage public est passé en LED… et maintenant, nous voyons une recrudescence de l’insécurité et des cambriolages. Je propose de remettre l’éclairage public la nuit », précise Joël Bois.
Ensuite, avec trois agents dédiés à la Police Municipale, il est possible qu’en mars 2026 le périmètre d’action de la PM sera plus large. « Je suis favorable à une police intercommunale, même sectorisée, sur les 35 communes de la CAVM », commente Joël Bois.
Le logement et le handicap
Comme sur toutes les communes du Valenciennois, la liste d’attente des familles en attente d’un logement est pléthorique. A ce point, c’est effrayant sur le Valenciennois ! Sur cette collectivité locale, il y a un seul programme (hors Habitat du Nord) sur la Route de Bonsecours. « Nous devons travailler sur des projets de logements et notamment sur la mixité sociale », indique Joël Bois.
Le nombre de bâtiments publics sur cette commune est impressionnant et par suite leur accessibilité demeure un défi colossal. Pour l’anniversaire de la loi de février 2025 sur le handicap, il faudra poursuivre durant ce mandat l’accessibilité des bâtiments et ce n’est pas un petit dossier… !
Santé
Avec la perte de sa maternité, la commune a perdu beaucoup de sa centralité sanitaire. Certes, la maison médicale sur le même site a pallié un peu cette carence, mais comme toutes les autres communes il y des trous dans la raquette, notamment en spécialistes sur Condé.
Pour la liste portée par Joël Bois, c’est l’axe de prévention où le bât blesse. « Il faut travailler sur des actions de prévention dans le domaine de la santé sur les différents publics », précise Joël Bois. La ville de Valenciennes à travers plusieurs villages dédiés à oeuvrer à la prévention sanitaire, des problèmes cardiaques, la sensibilisation au cancer les plus courants, du sein voire de la prostate, la lutte contre l’obésité, sans oublier les addictions de toutes les natures, c’est un autoroute de l’information préventive possible avec une Place centrale très propice à ce type d’évènement.
Travaux
Sur les travaux, la rénovation des trottoirs et voiries est en cours pour cette année 2025, comme partout ailleurs sur le Valenciennois, un classique d’un maire/candidat à sa succession. Pour autant, Joël Bois juge ces derniers avec un goût de trop peu… : « Il y a 250 000 euros au budget 2025, alors que nous aurions besoin d’un PPI sur l’ensemble du mandat pour ces voiries et trottoirs de la commune. Là, on comble les trous… ! »
Ressources Humaines
Effectivement, face à la baisse des recettes de l’Etat et locales, le maire en exercice a réduit drastiquement le nombre de fonctionnaires territoriaux. La commune de Condé-sur-l’Escaut est passée de plus de 300 agents à 196 (titulaires et contractuels) et ces derniers « sont en grande souffrance. Il faut rétablir le dialogue social », explique le candidat, représentant syndical CFDT au sein de Valenciennes Métropole.
Commerce et le travail transfrontalier
Ces deux thématiques sont liées intrinsèquement, car les communes de Bernissart et Péruwelz (environ 30 000 habitants) sont proches et leurs populations sont des clients récurrents des commerçants et artisans sur Condé-sur-l’Escaut. Les professionnels de proximité l’ont constaté durant la COVID 1, c’est moins 30% dans la caisse immédiatement avec la fermeture des frontières. C’est un fait, les Belges viennent sur Condé et il ne faut pas se contenter d’être captif, mais plus attractif sur de multiples domaines. « Depuis 2014, il n’y a aucun projet transfrontalier, alors qu’il est possible de travailler sur des dossiers de coopération transfrontalière avec l’Europe (Fonds Interreg), voire Valenciennes Métropole et autres partenaires », commente Joël Bois.
Plus spécifiquement sur le commerce de proximité, le candidat veut mettre en place une aide à l’installation et/ou l’installation à la rénovation des sites existants. Ensuite, il propose « un Office du commerce, pas une Union du Commerce, mais des commerçants/artisans force de proposition, et inversement. C’est à la commune de soutenir à travers des animations le commerce local. » Cette suggestion s’appuie sur une mise en oeuvre réussie sur Saint-Amand-les-Eaux
CAVM
Enfin, Joel Bois, technicien au sein de Valenciennes Métropole, connaît parfaitement de l’intérieur le fonctionnement de la communauté d’agglomération : « Aujourd’hui (et notamment depuis la loi NOTRe), elle est incontournable. Condé-sur-l’Escaut doit retrouver son rôle de pôle secondaire de territoire. Nous ne devons pas nous faire imposer des choix communautaires, mais proposer des projets. »
Voilà un premier jet d’un futur programme plus détaillé. L’heure est à la constitution de « cette liste ouverte » (soit 29 +2) avec visiblement un rapprochement souhaité des différentes forces engagées sur la commune. En creux, c’est déjà un message programmatique !
Daniel Carlier