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(SIMOUV) Recherche budget désespérément pour le remplacement des rames (2006) de tramway

Au cours d’un comité syndical, moins de 30 minutes, les contours d’une mandature 2026/2032-33 se dessine pour l’AOM (Autorité Organisatrice de Mobilité). En effet, le remplacement des premières rames de la ligne 1, Valenciennes/Université du Mon Houy, arrive en fin de vie et le SIMOUV est prisonnier d’une dette (encore) abyssale. Sans surprises, le prochain hémicycle communautaire du SIMOUV va devoir faire des choix forts et audacieux pour résoudre cette équation pour les usagers du transport public du Valenciennois.

Arnaud L’Herminé : « Nous avons fait un (gros) effort budgétaire à l’arrivée du nouveau délégataire (2023) »

Le premier focus dans le ROB (Rapport d’Orientation budgétaire) du SIMOUV réside dans les charges de fonctionnement. En effet, à hauteur de 75 492 000 millions d’euros, dont 62 586 000 euros pour le délégataire, les charges de fonctionnement sont massives pour ce réseau bus/tramway public sur le Valenciennois.

« Sur les 62 586 000 €, 49% sont dédiés à la masse salariale (30 millions d’euros) où le nouveau délégataire nous indique l’embauche de 12 nouveaux chauffeurs et 20 salariés au total », commente Arnaud L’Herminé, le vice-président en charge des finances. On note dans les charges de fonctionnement le montant de 6,6 millions d’euros, malgré une équipe très restreinte, mais performante, et par suite totalement liées à la dette, nous y reviendrons !

En recettes de fonctionnement, le total s’élève à 89 334 000 millions d’euros dont les deux agglo (Valenciennes Métropole et La Porte du Hainaut) à hauteur de 4,5 millions d’euros, chacune, en 2025, mais en 2026 une diminution à 4 millions d’euros chacune.

L’autre point fort de ces recettes demeure, fort heureusement, la taxe VM (Versement Mobilité) pour toutes les entreprises d’au moins 11 salariés. « Elle reste dynamique et à hauteur de 2% de la masse salariale », souligne le vice-président aux finances.Toutefois, ce dernier insiste sur le coup de booster à l’occasion du changement de délégataire : « Nous avons fait un (gros) effort budgétaire à l’arrivée du nouveau délégataire (2023), plus 4 millions d’euros en 2023 » En effet, à la lumière des chiffres, on s’aperçoit que la VM 2025 tourne autour de 61 734 000 euros, alors que le coût associé au délégataire est à 64 754 000 millions d’euros. « Plus nous réduisons l’écart entre la VM et notre subvention au délégataire… », poursuit Arnaud L’Herminé.

Face au mur du matériel roulant à remplacer !

Néanmoins, le plus inquiétant est le poids de la dette publique du SIMOUV. Avec 123, 8 millions d’euros sur une durée moyenne de 18,6 ans, l’étau mécanico/financier se resserre. Certes, le vice-président met en exergue le taux d’emprunt élevé (4,57% en moyenne), mais personne ne pouvait deviner la baisse drastique des taux a postériori. D’ailleurs, l’ère des taux autour de 1% est définitivement achevée.

Par contre, ce qui était plus prévisible, en terme de prospective, est la durée de vie d’une rame de tramway, 20/25 ans en l’occurrence. Sachant que 21 rames ont été lancées en 2006 pour la splendide ligne 1 de Valenciennes vers le Mont Houy, il fallait s’attendre à un besoin de financement lourd pour le remplacement de ces derniers « à l’horizon 2026/2029. Le prochain hémicycle devra faire des choix forts. C’est notre point noir », ajoute Arnaud L’Herminé. La mise en relief de cette équation budgétaire douloureuse est, sans aucune ambiguïtés, un doigt pointé vers la gestion du SITURV, jusque 2014, en matière d’investissement.  « Cette durée de 18,6 annuités restantes pose un problème pour le remplacement des rames », indique le vice-président, on vient de redécouvrir l’obsolescence programmée, merveilleux !

C’est le moins que l’on puisse dire, aucun organisme bancaire ne veut plus prêter au SIMOUV, et l’organisme public précédent, le SITURV, a dépensé sans réfléchir au temps long, sans penser au renouvellement mécanique des rames, et nous revenons toujours au même constat… fallait-il faire à tout prix la ligne T2 en sus de la ligne 1, sur deux voies, du Mont Houy à Denain. Pour un maillage complet, vu la vitesse de gastéropode du T2 sur une voie vers le Pays de Condé,  d’autres solutions en « Bus à Niveau de Service » aurait pu faire l’affaire. De plus, cette solution n’aurait pas grevé sur le temps très long les finances du syndicat de transport public…

Concrètement, des rames mises en service en 2006 « ne seront plus opérationnelles sur la période 2026/2029. Nous devons renouveler notre parc roulant », conclut le vice-président, le temps du propos prudentiel à l’endroit de la gestion du SITURV, sous la présidence de Francis Decourrière, n’est plus d’actualité.

Daniel Carlier

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