Valenciennois

Le TGV Macron est arrivé en gare de Valenciennes

Sur l’arrondissement du Valenciennois, les votes des budgets de Valenciennes et de Denain, les villes les plus peuplées du territoire, sont mécaniquement les plus attendus. Ces débats locaux cristallisent, ou devraient, la tonalité du moment politique. Pourtant, tout ceci a été éclipsé par la participation de Laurent Degallaix au meeting politique… d’Emmanuel Macron !

Impossible de ne pas mentionner la présence «juste pour voir» de Laurent Degallaix au meeting, ce samedi 14 janvier, d’Emmanuel Macron. Ce dernier lui claquant une bise et lui envoyant un « cher Laurent ». Une réunion comptant près de 5 000 participants sur les terres de Martine Aubry, un camouflet comme un retour de boomerang au célèbre «Macron- raz le bol». En prélude de cette réunion publique, Valerie Létard, 1ére vice-présidente de la région des Hauts-de-France (encore à ce jour), dans la Voix du Nord, a fait une analyse singulière de la réalité visible de cette initiative, la qualifiant  comme « un acte de curiosité » sauf que… ! Laurent Degallaix n’était pas vraiment au fond de la salle l’oreille attentive, mais en toute discrétion…au 1er rang assis quasi aux cotés de BrigitteTrogneux… Jamais un simple curieux n’aura été aussi visible dans un meeting !

Néanmoins, cette situation est moins surprenante qu’il n’y paraît à la premier lecture. Il se pourrait que Jean-Louis Borloo, en fin de course présidentielle, apparaisse durant un meeting d’Emmanuel Macron, voyant de la lumière allumée dans une salle bien sûr. Il est d’ailleurs intervenu dans la presse, ce dimanche. Dans cette hypothèse, loin d’être incongrue, la position politique de Laurent Degallaix eut été intenable ; c’est pourquoi, pilotée par Jean-Louis Borloo, où de son initiative, la présence ostentatoire du maire de Valenciennes est de la stratégie politique pure et simple. Il vaut mieux avoir un coup d’avance plutôt qu’un grand moment de solitude politique…

Comme quoi, le sort d’un électorat tient à peu de choses. Pas que pour des convictions politiques, mais à une guerre larvée, en novembre 2011, pour la prise de fonction, ou de maintien, de premier ministre entre François Fillon et Jean-Louis Borloo. La rancune est tenace des deux cotés de ces égos politiques. Les grands mots seront déployés comme un étendard, et les petites rancoeurs dans l’ombre…C’est ça la politique française et c’est ce que rejette avec mépris les Français, déjà dans les urnes ! Oui, il se passe quelque chose dans le paysage politique Français, les clivages politiques sont surannés voire bousculés. Pourtant, ce n’est pas avec des vieilles tactiques politiciennes, des alliances opportunistes que la politique, au service des citoyens, va faire un pas en avant !

Qu’on se le dise, l’élu(e) suprême en 2017 sera celui, ou celle, de convictions propres, réfléchies, construites, structurées, fédératrices et soucieuses d’une pesée sociale indispensable. L’élu(e) idéal(e) à la Présidence de la République devrait mettre en place, autour de son programme, une fédération de citoyens transpolitiques, sans étiquette ; mais, pas une succession de réunions publiques où des politiques viennent, ne pesant, au final, que leur bulletin de vote personnel !

Le gouffre politique devant lequel se trouve Emmanuel Macron (38 ans) est assez visible. Où li porte au plus haut ses choix programmatiques, très éclectiques, avec les citoyens et gagne quel que soit son score à l’élection présidentielle, où il perd avec des politiques qui viennent se montrer et lui tourneront le dos si le score ne répond pas à leurs attentes. C’est le déni même de ce mouvement «En Marche». La présidentielle, ce n’est pas les sénatoriales !!!

Vote du budget de Valenciennes

Sur la forme

Au démarrage d’une année électorale tendue avec deux élections majeures,  placer un vote du budget début janvier est une très bonne idée afin de détacher, tant que faire se peut, le débat local d’une élection nationale. Les nombreux budgets, votés courant mars, se dérouleront dans une atmosphère électorale, parfois, très éloignée du terrain !

Par contre, voter le budget de la ville centre, en 50 minutes environ, est un peu léger en terme de démocratie participative. On laisse donc le citoyen se faire une opinion électorale avec peu d’arguments, de part et d’autres, pour forger sa conviction politique. Elle est loin l’époque où le conseil municipal, piloté par Dominique Riquet, durait 2h30 voire 4 heures dans le cadre du budget par exemple. Certes, à cette époque, le Front National plafonnait à tout juste 10 % sur le Valenciennois. Fin 2015, il atteignait 30% et 78 communes sur 82 de l’arrondissement ont positionné le F.N en tête au premier tour des élections régionales. La 21ème circonscription est-elle «En Marche» pour un score historique du Front National en juin 2017 ?

Sur le fond

Laurent Degallaix a qualifié ce vote d’un «budget de combat». Le niveau d’investissement dépasse de 5 millions d’euros, celui de 2016, pour atteindre un montant de de 21,2 millions d’euros. Certes, cela reste conséquent mais de l’autre certaines rentrées financières au budget sont le fruit de quelques cessions très contestées. Nathalie Lorette souligne les «6 millions d’euros collectés» via des ventes patrimoniales. Si la Maison Marc Lefranc était un gouffre énergétique, sur sa fin de vie,  l’Hippodrome et le Mont de Piété faisaient partie des promesses de campagne du candidat Laurent Degallaix. A droite, pour Didier Legrand et à gauche, Nathalie Lorette, demeurent exaspérés par ces ventes.

Aucune n’excuse n’est recevable, même si une cession peut parfaitement se justifier, il faut l’annoncer avant. Sauf qu’en France, il est impossible de gagner une élection locale sans pléthore de promesses non tenues… Faut pas s’étonner des conséquences…voire des «bouses » que veut compter le maire en fin mandat.

La maîtrise des frais de fonctionnement, vitale pour les finances locales, reste le fil rouge de cette gestion municipale. «Moins 3 millions d’euros en 3 ans», souligne le maire et une masse salariale diminuant d’une soixantaine de poste. Ensuite, la somme allouée aux subventions demeurent, selon le maire, très imposante «202 € par habitant contre 103 € en moyenne nationale». Dans tous les cas, la nouvelle Maison des Associations participe à une meilleure qualité de vie du tissu associatif local.

C’est devenu, malheureusement, une lapalissade, la «pression fiscale est très importante à Valenciennes comparée aux villes de la même strate », précise Nathalie Lorette. Si vous ajoutez, une précarité galopante dans le contexte économique national que l’on connaît. La ville diminue son nombre d’habitants, même si les investisseurs privés répondent présents. Le bémol, concerne le Mont de Piété, c’est comme si Paris vendait son Arc de Triomphe et se gargarisait des investisseurs se bousculant pour l’acheter. Les Valenciennois sont morts de rire… jaune voyant un joyau public classé devenir privé et inaccessible pour 2/3.

V2H

Depuis le 27 décembre, le décret de fusion entre V2H et la S.A du Hainaut est acté et gravé dans le marbre par l’Etat. Sur ce dossier, Didier Legrand rappelle que «lors du conseil d’administration de V2H où vous étiez pour la 1ère fois absent car démissionnaire le montant de la dévolution a été porté à 405 millions d’euros avec un capital restant du de 321 millions d’euros. C’est donc une plus value de 84 millions d’euros qui retourne à la SA du Hainaut au lieu d’aller dans les caisses de la ville ou de l’agglo. Imaginez ce que la ville ou l’agglo aurait pu réaliser dans le cadre du logement des plus mal lotis avec cette somme de 84 millions d’euros !!! ».

Le liquidateur est en fonction, le rapport définitif de l’ANCOLS en cours, le travail de ces professionnels sera éclairant sur la vie et les pratiques chez V2H.

Piscine

Au chapitre des bonnes nouvelles, un premier investissement pour un montant de 2,4 millions d’euros pour le futur complexe aquatique, il sera situé dans le quartier Nungesser. Cet équipement très attendu par les Valenciennois, depuis septembre 2014, verra le jour si la convergence des planètes est au rendez-vous pour 2019, voire 2020 pour fêter le centenaire du PCVA.

Enfin, après l’introduction, ce sera une conclusion sur la participation de Laurent Degallaix au meeting d’Emmanuel Macron. Christine Laurent, non élue au Conseil municipal, mais secrétaire de la section socialiste de Valenciennes, explique avec une certaine malice : «Voilà qu’en marge de ce Conseil municipal, nous avons appris que Laurent Degallaix, député-maire, comptait soutenir Emmanuel Macron, ancien ministre et conseiller de François Hollande, en vue de l’élection présidentielle. Voilà une information pour le moins cocasse et pleine de contradictions ! Il semble donc que les idées et les choix mis en place par l’équipe du président de la République ne déplaisent pas tant que cela à notre premier édile».

Daniel Carlier

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