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Le Parti radical vers un nouveau destin politique

La fusion du Parti radical et du PRG (Parti Radical de Gauche) est sur la table, le centre droit avec le centre gauche, voilà une annonce presque singulière dans un monde politique émietté. Dans cette optique, Laurent Hénart est venu mardi soir dans le Valenciennois pour porter cette parole du rassemblement.

( à gauche, Laurent Hénart et Jean-Noël Verfaillie)

La réunification politique, une lumière dans ce fatras démocratique !

Venu mardi soir à la rencontre des militants valenciennois du Parti radical, Laurent Hénart est en  campagne pour sa réélection à la présidence du Parti radical. Fervent défenseur de cette fusion, comme les instances nationales du PRG, Laurent Hénart a parfaitement conscience que les militants sont un peu déboussolés. «L’analyse de ces élections est nécessaire », souligne-t-il.

En effet, l’éclatement du paysage politique français est la 1ère conséquence visible de cette dernière année électorale pour le moins étonnante. Le Parti radical constate, comme les autres, un besoin de redéfinition de ses objectifs, d’un tronc commun, mais le vent actuel pousse les partis historiques du PAF a se diviser, se molester verbalement, voire s’immoler politiquement. Le Parti Socialiste a autant de courants de pensée que de couloirs dans son ancien siège rue Solférino, Les Républicains se radicalisent singulièrement même si d’autres courants émergent en flibustiers de la droite, l’arrivée des nouveaux partis politiques comme LREM et La France Insoumise change également la donne, le centre subit une querelle intestine entre Morin, Lagarde et Bayrou, sans parler du Front National d’humeur introspective… Quel est l’avenir du plus vieux parti politique de France au sein de ce magma politique ?

Laurent Hénart : « Le Parti Radical a une philosophie, laïque et européenne »

Néanmoins, les origines d’un courant politique sont parfois utiles. En l’occurence,  » nous n’oublions pas le 1er tour avec près de 50% des votants qui ont choisi les extrêmes. De notre coté, le Parti Radical a une philosophie, laïque et européenne, ce sont ses racines « , souligne Laurent Hénart.

Sur ce tronc commun de valeurs, le président du Parti radical veut « une réunification des radicaux. Face à ce paysage politique mouvant, nous voulons nous rassembler ». L’idée de faire renaître un Parti Radical en capacité d’agréger d’autres mouvements centristes s’inscrit presque à contre courant, voire superfétatoire. « Soyons les premiers à initier une réunification politique », poursuit-il. Sur la même lignée, Jean-Noël Verfaillie « nous avons plus de valeurs communes que de sujets qui nous opposent, notamment une vision humaniste ».

Sur le plan politique, l’union de ces deux partis rassemblerait environ 20 000 militants et 30 à 35 parlementaires, sachant qu’il y a deux membres du PRG au sein du gouvernement. Fort d’un nouveau destin, le Parti Radical unifié pourrait agréger d’autres courants centristes nomades…!

Sur les premiers mois de la Présidence d’Emmanuel Macron, l’analyse des points positifs et négatifs est assez limpide.

Sur le volet de l’Europe, Dominique Riquet, député européen, rappelle la grosse surprise de cette campagne présidentielle. « L’Europe fut un sujet central de cette présidentielle », approuve l’ancien maire de Valenciennes, et en même temps « certaines idées, comme une liste transnationale aux élections européennes, seront difficiles à mettre en oeuvre ». Comme de coutume, un bloc de 10 pays de l’Europe continentale fait un barrage systématique…

A la Sorbonne, le discours très visionnaire du président Emmanuel Macron est indéniablement une source d’adhésion pour le Parti radical. Une certitude, les prochaines élections européennes en 2019 seront d’un autre calibre « plus dans la ligue 2 des élections françaises », soulignait le Président de la République durant son propos.

Sur les aspects positifs de ce début de quinquennat, Laurent Hénart énumère les points de convergence : «  La lutte contre les salariés détachés, voire combattre les facilités fiscales des GAFA, la modernisation de l’économie et de la finance, sans oublier la loi anti-terroriste afin de sortir de l’Etat d’urgence ».

Pour autant, le rendez-vous budgétaire 2018 n’est pas sans accroc pour le gouvernement. « Il y a un manque de justice sociale, la suppression partielle des contrats aidés, la baisse des APL, l’augmentation de la CSG… sont des signaux négatifs ».

Ensuite, le mode de gouvernance constitue un élément clé de la réussite d’une nouvelle loi, de la mise en musique d’un programme. « Nous sommes plus favorables à une gouvernance dans l’horizontalité plus que dans la verticalité. Regardez, Jean-Louis Borloo, le Grenelle de l’Environnement, la cohésion sociale voire l’ANRU sont des contrats. L’Etat n’est pas seul à décider », déclare Laurent Hénart.

Le chemin de l’unification du centre sera peut-être très compliqué, car entre Laurent Wauquiez et Emmanuel Macron à droite et de même entre Jean-Luc Mélanchon et le Président de la République, le centre politique a peu d’espace. Pour autant, cette réunification est pertinente rapidement. Une bonne idée aujourd’hui est bien meilleure qu’une très bonne idée demain !

Daniel Carlier

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