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Safran-Airbus-KLM, Sahut-Conreur… l’industrie est toujours forte sur le Hainaut !

Une visite des Parcs d’activités de la CAPH était organisée ce jeudi 19 octobre, car en Conseil communautaire, les délibérations ne sont que des chiffres, des lignes de texte très aseptisées. Par contre, sur le terrain, la réalité économique est éclairante sur les atouts d’un territoire que l’industrie n’abandonne pas (visuel bâtiment Safran-Air France-Klm en construction).

(Visuel atelier de Sahut-Conreur)

Avant cette visite fléchée, quels sont les enjeux pour l’emploi et l’économie de ce territoire ? « Sur 2 mandats de la Porte du Hainaut, l’action économique a permis l’installation de 220 sociétés avec la création, ou le maintien, de 3 000 emplois, représentant un actif immobilier de 175 millions d’euros », explique Nicolas Slowik, charge de mission.

Parmi cette kyrielle de projets privés sur les Parcs d’activités communautaires, Olivier Delattre, chef de service du développement économique à la CAPH, souligne l’importance de cette mission de requalification. «Quand il y a une offre de qualité sur les parcs, nous trouvons des preneurs », souligne-t-il.

« Nous constatons ces derniers mois une reprise, les projets sont assez rapides. L’arrivée de Safran-Air France-KLM a eu un impact très important, nous avons reçu de nombreux appels pour savoir si du foncier était encore disponible », ajoute Karine Lecarpentier, chargé de mission à la Porte du Hainaut développement. En clair, le téléphone sonne de nouveau sur le volet économique.

Pour cette journée inédite, quatre entreprises ont été choisies pour mettre en exergue une activité économique…en mode reprise !

Safran-Air France-KLM, un centre de réparation aéronautique mondiale

Le futur centre de réparation des pièces aéronautiques prend forme sur le Parc d’Activités de Sars-et- Rozières. Sur 5 000 M2, cette Joint Venture composée de Safran, Air France, et KLM va investir plus de 20 millions d’euros dans un matériel industriel. « Nous serons à terme le second site, avec celui de Singapour, de réparation de pièces essentielles à la sécurité des avions », explique Thomas Grosclaude, chef de projet pour cette Joint Venture.

Le choix du lieu s’est présenté avec une concurrence marquée entre la Vendée, et les Hauts de France. « Les pièces venant principalement d’Amsterdam et de l’île de France, nous sommes très satisfaits par cette localisation sur Sars-et-Rozières« .

Au centre, Thomas Grosclaude, chef de projet

La sécurité aérienne n’a pas de prix d’où une industrie minutieuse d’après vente très surveillée. Dans cette optique, elle impose une série d’agréments « des certificateurs américains, chinois, européens etc. Tout est pris en compte par les organismes de contrôle, même mon CV », ajoute Thomas Grosclaude.

Le projet avance au rythme souhaité avec un parfait achèvement d’ici la fin de l’année 2017. Puis, viendra le temps de l’installation des outils industriels, la formation des salariés qui seront environ une cinquantaine en 2018, et une centaine en 2022. » Nous respectons un engagement d’installation sur ce territoire en recrutant des personnes du Valenciennois. Dans le cadre d’un plan de sauvegarde, nous avons recruté 10 anciens salariés de Vallourec. Ils sont en formation sur nos sites en France. A terme, nous pourrons réparer 200 000 pièces par an pour des clients comme Boeing et Airbus. L’exploitation sera effective au 01 janvier 2019 « , conclut-il.

Sahut-Conreur, l’usinage ne lui fait pas peur !

Absolument pas médiatique, l’entreprise Sahut Conreur, comprenant 70 salariés, est pourtant une entreprise exportant 90 à 95% de ses produits. Elle est venue s’installer depuis le 1er semestre 2017 sur le Parc d’Activités de l’aérodrome Ouest. Fondée en 1859, elle fut basée pendant des dizaines d’années sur Raismes et Petite-Forêt sur un marché industriel de niche, les produits agglomérés. « Je n’aime pas de ce mot-niche- qui sous-entendrait que c’est facile », souligne Frédéric Dehont, le directeur de l’entreprise.

Atelier de production Sahut Conreur

Sur le globe, il n’existe que 5 entreprises (3 en Allemagne, 1 aux U.S.A, et Sahut Conreur) en capacité de réaliser ces machines à agglomérer des produits pulvérulents. La farine, le sucre en poudre, la potasse… sont des éléments pouvant devenir un petit format aggloméré sous le seul effet de la pression. La compression est tellement forte que ces produits se transforment sous la forme de petits galets, comme les petits cubes utilisés dans un lave-vaisselle, des berlingots de sel voire des galets de charbon nécessitant toutefois un produit liant contrairement aux fabrications citées ci-dessus. «  Cette nouvelle installation sur Rouvignies/Prouvy répond à nos besoins, c’est le jour et la nuit avec le site précédent. Nous n’avions plus de places pour construire et stocker », indique le directeur.

Frédéric Dehont et Alain Bocquet

Le plus impressionnant dans cette entreprise est sa capacité à produire du sur-mesure dans cet atelier de 5 400 M2 avec plus de 15 ponts roulants. « Depuis l’origine, nous avons toujours eu la volonté de construire nos machines. Nous sommes l’opposé de la standardisation. Chaque machine commandée est quasi unique» , ajoute-t-il. Clairement, la dimension mondiale de la production lui a permis de faire un choix d’intégration d’un effectif capable d’usiner les pièces. « Nous n’achetons que des pièces brutes, uniquement en Europe, et puis nous les usinons afin de répondre à la commande d’un client. De plus, nous fabriquons la petite machine de quelques dizaines de kilos jusqu’à la machine de plus de 100 tonnes ». Afrique, Amérique du Sud, Europe etc, Sahut Conreur exporte sur les 5 continents grâce également à une quarantaine d’agents commerciaux locaux (indépendants). «  Ils sont indispensables pour respecter les us et coutumes des clients dans le pays concerné », ajoute Frédéric Dehont.

Cette conception industrielle de machines à broyer, voire à agglomérer, nécessite un savoir faire important. Comme dans beaucoup de secteurs industriels, le recrutement n’est pas toujours simple. « Nous connaissons quelques problèmes, et surtout pour trouver des soudeurs. Toutefois, sur certains métiers, nous avons quelques familles qui travaillent ici de père en fils », ajoute-t-il.

Le travail à façon existe encore en France, l’entreprise Salut Conreur prouve que la qualité de production, dans certains secteurs, peut prétendre maintenir un outil industriel non  standardisé, et performant sur un marché planétaire.

Zone des Pierres Blanches à Denain, full mobilité !

Plan de masse des Pierres Blanches

Sur Denain, l’ancien site d’Usinor était étalé sur 80 hectares. 30 ans après le départ de la sidérurgie, cette zone rebaptisée « Les Pierres Blanches » se construit une nouvelle vie. Bien sûr, la grande industrie avec quelques dizaines de milliers d’emplois n’est plus possible, mais une zone économique dynamique se profile dans les prochaines années sur cette friche industrielle emblématique.

Que d’atouts, une partie se situe bord à canal de l’Escaut, mais également d’une voie ferrée, sans oublier le tramway à l’autre bout de cette zone d’activités. « A terme, 1000 à 2000 emplois seront installés sur cette zone des Pierres Blanches », souligne Nicolas Slowik.

« La requalification intégrale sera achevée fin 2018. A ce jour, sur les 85 hectares sur le site des Pierres Blanches, il ne reste que 30 hectares. Notre point fort repose sur le transport, ferré, fluvial, tramway, mais également sur les énergies vertes. L’ensemble du site (quasi) va bénéficier du réseau de chaleur installé par le Siaved, de la géothermie, mais également de l’électricité verte grâce au projet des panneaux photovoltaïques (enfin) débloqué sur la commune de Lourches », commente Davy Notot, référent technique pour les Parcs d’activités.  Sans oublier que ce site des Pierres Blanches sera prochainement relié à l’autoroute…directement via une desserte !

Ensuite, vous avez même à proximité « Gazonord qui pompe du grisou dans des galeries de mine existantes avec de l’énergie verte à la clé », poursuit Davy Notot.

Sur les 85 hectares des Pierres Blanches, 90 à 95 % seront construits, car les espaces verts seront regroupés « pour répondre aux contraintes très fortes sur cette zone d’activité », précise Olivier Delattre.

Les feux d’artifices ne se stockent plus dans un garage… !

La première étape de cette journée fut la société Hamza, un spécialiste des artifices de divertissement depuis 1950 basé prochainement sur le Parc d’Activités d’Hordain. En clair, l’activité pyrotechnique, les incontournables feux d’artifice des festivités ont une économie encadrée. En l’occurrence, l’entreprise Hamza est un acteur majeur dans la région des Hauts-de-France. « Nous réalisons 80% de notre chiffre d’affaire les 13 et 14 juillet. Par contre, le délai de réalisation d’un scénario de spectacle pour un client prend une année », indique M. Hamza.

Série de bâtiments, administratif, de déchargement, de stockage.

Clairement, cette activité atypique doit répondre à des critères draconiens. « Avant, les communes, voire les privés, stockaient dans leurs locaux… pour le 14 juillet ! Aujourd’hui,  ce site est classé avec des contraintes énormes de sécurité, nous serons contrôlés toutes les semaines par la DREAL. Nous sommes, avec ce site, le plus important site de stockage sécurisé dans les Hauts-de-France », explique le chef d’entreprise…soulignant en aparté que beaucoup de professionnels concurrents ne travaillent pas avec cette même exigence sécuritaire… !

Cette création ex nihilo, pour un montant de 2 millions d’euros, comprend un bâtiment administratif, un bâtiment de transit pour le déchargement, un site d’assemblage et surtout un bâtiment de stockage sans aucune source d’électricité à l’intérieur, des grillages intérieures, des murs en parpaing plein « avec des caméras de vidéo surveillance, chaque mètre carré sera surveillé. Nous avons l’autorisation de 37,5 tonnes de stockage », précise M. Hamza. L’extérieur doit répondre également à certains critères comme la présence de merlons de 4 mètres de haut pour limiter les projections d’artifices, tout comme l’absence totale d’espaces verts… rien n’est laissé au hasard.

Au niveau de cette exploitation familiale, de père en fils, Mme Hamza précise « nous achetons les produits que nous assemblerons sur ce site. A ce titre, les contrôles sont basés sur le respect du tonnage autorisé. Nous aurons 3 salariés permanents sur Hordain, et nous embauchons 200 saisonniers, avec une qualification d’artificier, au pic de l’activité ».

Menuiserie Gobert, sur le Parc d’Activités de Thiant

Moins connu que d’autres, ce Parc d’Activités de Thiant est pourtant doté d’une remarquable esthétique d’ensemble. En cours de réalisation, la menuiserie Gobert installe un espace de stockage de 1126 M2.

Nouveau site Menuiserie Gobert

Travaillant sur un rayon de chalandise de 25 km, la Menuiserie Gobert est installée sur Maing où « nous conservons un atelier de menuiserie, car c’est notre métier à la base. Toutefois, nous avions besoin d’un site de stockage important. Aujourd’hui, il n’y a plus de généraliste dans le domaine, un fournisseur pour les parquets, un pour les fenêtres, un pour les escaliers, il faut stocker pour assembler plus tard… », explique Thomas Gobert.

Une activité professionnelle de proximité, mais standardisé car les coûts de production d’un généraliste sont trop élevés, c’est l’anti-thèse de l’entreprise Sahut Conreur, mais à une autre échelle géographique !

Daniel Carlier

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