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Un certain sens politique regroupé

Les conseillers départementaux élus en mars 2015 sous l’étiquette « La Droite et du Centre » ont eu l’excellente idée de regrouper leurs voeux respectifs (visuel Jean-Noël Verfaillie et Michel Royer, ex collaborateur nouveau retraité).

Le jour où Alain Juppé claque la porte, on peut tout de même se demander quelle pourrait être l’étiquette politique de ces conseillers départementaux en 2017 ? Néanmoins, dans une année sans élection, la place est à l’action et au pragmatisme.

Yves Dusart, vice-président

En présence de la vice-présidente au Sénat, Valérie Létard, et de nombreux maires, cette cérémonie protocolaire s’est déroulée au sein de l’espace Athéna à Saint-Saulve. Yves Dusart, adjoint à la mairie de Saint-Saulve, le local de l’étape, a naturellement pris la parole en premier. Par un heureux hasard, son propos était celui d’un vice-président fraîchement nommé au 01 janvier suite à l’élection sénatoriale, et à un jeu de chaise musicale.

Sa nouvelle fonction est vice-président à la la jeunesse, la famille qui développe « un budget de 450 millions d’euros »… tout de même ! Le périmètre d’action de ce portefeuille est très vaste. Outre toutes les problématiques, les financements associés à ce portefeuille social par excellence, des cas spécifiques sont abordés.«Nous traitons également les problématiques que peut rencontrer la femme enceinte, l’enfance en difficulté, voire en danger », précise Yves Dusart.

Ensuite, la santé financière du Conseil départemental n’a échappé à personne que l’on approuve ou pas la politique de la majorité actuelle. C’est un état de fait budgétaire, l’incantation éternelle d’un transfert de compétences non compensé dès l’année N+1, chose avérée, ne remplit pas des caisses vides dont l’objectif est de pérenniser ce véritable guichet social que constitue le Conseil départemental, une mission trop méconnue… De facto, Jean René Lecerf, le président du Conseil départemental du Nord, a pris des mesures drastiques, et douloureuses, voire très impopulaires. Les 100 millions d’euros d’impôts supplémentaires sur le budget 2016 ont alimenté les commentaires. « En 2017, le Conseil départemental était à l’agonie financière. Aujourd’hui, il n’est pas guéri, mais en convalescence », indique le nouveau vice-président.

L’effort a été porté sur la masse salariale avec certains services à l’effectif pléthorique. « Compte tenu de cet effort fiscal de 100 millions d’euros en 2016 » et de la promesse du président suite à un retour à meilleure fortune dit-on juridiquement « le Conseil départemental va redistribuer 50 millions d’euros, un élu qui respecte ses promesses. C’est assez rare », conclut Yves Dusart.

Sylvia Duhamel, conseillère départementale

Sur le canton de Bruay-sur-l’Escaut, il est impossible d’ignorer le Yéti des travaux, le fameux Contournement Nord. Ce chantier était, comme deux ou trois autres, toujours sur le papier, jamais dans les tuyaux du financement. Après le raccordement A2/A23, le contournement nord prend son envol et sera bouclé avant la fin de l’exercice politique, soit 2020. A ce tarif, si la ligne ferroviaire Valenciennes-Mons voit le jour, on pourra élever un nouvel édifice religieux à Sainte-Rita, la patronne des dossiers désespérés.

La conseillère départementale met en avant l’engagement du département sur ce dossier du contournement nord : « Les travaux ont démarré avec un financement validé par la majorité du Conseil départemental. Sur ce dossier, j’ai une pensée toute particulière pour André Lenquette », souligne-t-elle.  Feu le maire de Beuvrages eut été comblé à la fin des travaux du contournement nord.

Jean-Noël Verfaillie, conseiller départemental

Les nuits sont courtes pour le jeune Conseiller départemental, papa de jumeaux depuis peu. Néanmoins, ce dernier est en charge de l’insertion professionnelle, une politique active de l’action départementale. En effet, si sur certaines thématiques, l’institution demeure spectatrice de son propre accompagnement, car elle peut difficilement réduire la voilure, ce n’est pas le cas sur ce champ spécifique.

En effet, l’insertion professionnelle constitue le moteur  pour diminuer le nombre de personnes très éloignées de l’emploi. « En regardant les bénéficiaires de l’allocation RSA, nous avons constaté que 43 000 allocataires du RSA ne bénéficiaient pas du tout de suivi. Ils touchaient une somme, mais nous ne savions pas du tout ce qu’ils faisaient. Ce suivi a permis de réduire de 3 % les bénéficiaires du RSA en 2017 », précise Jean-Noël Verfaillie.

Compte du nombre de rentrées nouvelles, le nombre de sortie positive doit être impressionnant. Certaines clés du succès sont parfaitement identifiées comme « une plate-forme téléphonique, une prise directe avec les allocataires etc. », précise Jean-Noël Verfaillie  Toutefois, il faut raison garder.

En effet, si une partie des bénéficiaires du RSA peut légitimement revenir dans un cursus normal, retour à l’emploi, voire une formation qualifiante etc., il restera une frange de la population qui n’est plus apte à revenir dans un giron classique. Ce que Patrick Roussiès, président d’AGEVAL, qualifiait de « handicap social » dernièrement. C’est une réalité, et c’est aussi l’honneur d’une République de pouvoir subvenir, même assez peu, aux besoins de cette population. « Rien ne se perd, tout se transforme » ne s’applique pas mécaniquement à la chose humaine.

A cette occasion, Jean-Noêl Verfaillie a remercié un collaborateur en âge de faire valoir ses droits à la retraite, M. Michel Royer.

Geneviève Mannarino, vice-présidente

Au sein d’un département de 2,6 millions d’habitants « vous avez 350 000 personnes âgées, et 368 000 personnes en situation de handicap », précise Geneviève Mannarino. Le credo affiché par le Conseil départemental est celui de l’autonomie. Soyons très pragmatique, le coût d’une nuité en milieu hospitalier est considérablement supérieur à une politique de maintien à domicile, accompagnement compris.

Pour tendre vers cet objectif vertueux sur le plan humain comme financier, il faut nécessairement appliquer une politique ambitieuse. « Cette politique est un défi de santé. Nous devons travailler sur la prévention. Le maintien à domicile, les services à la personne, il faut changer de culture », assène Geneviève Mannarino. Le tout hôpital a vécu, et chacun le sait. D’un autre coté, la désertification médicale reconduit le patient vers l’Hôpital public. Et je ne parle même pas des médecins qui ne peuvent même plus se déplacer à domicile sur le Valenciennois, tant le cabinet médical est débordé. Ça c’est du concret au quotidien !

Bien sûr, l’impulsion au niveau national est essentielle dans un changement de paradigme. Participante aux commissions dans le cadre du 4ème Plan Autisme, la conseillère départementale a également « fait partie des travaux du CNSA (Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie), j’essaye de faire bouger les lignes. Nous travaillons sur un meilleur maillage des territoires », conclut-elle.

A l’aube de cette année 2018, le Conseil départemental demeure un pilier social dans le quotidien des petits et grands. Pour autant, seule une politique volontariste pourra permettre de corriger les carences sociales d’un coté, les aberrations financières de fonctionnement de l’autre. Ce cocktail sera douloureux assurément, car l’argent public rare, celui du citoyen encore plus, doit couvrir tout le champ social. Ne misons pas sur le Bitcoin social, il ne nourrit pas son prochain, la gestion très active, très sociale, mais très smart est de rigueur !

Daniel Carlier

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