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L’association GH 40 pour décloisonner le terrain !

Le poids des mandats politiques, la lourdeur d’un dossier administratif…, tout concours vers l’absence concrète et rapide de solutions sur un item sensible donné. Fort de ce constat palpable au quotidien, un collectif a lancé une nouvelle entité, l’association Grand Hainaut 2040 (visuel Luciano Biondo, directeur Toyota Onnaing).

Une association de projets !

Au sein du Stade du Hainaut, le collectif Grand Hainaut 2040 a convié plus d’une centaine de personnes à cette présentation, le tissu industriel, associatif lié à l’emploi, certains acteurs politiques du territoire étaient présents également.

La question qui brûle les lèvres est l’intérêt de cette réunion ! La réponse se situe dans l’ambition de cette association. « Pourquoi Grand Hainaut 2040, c’est simple ! 20 ans, c’est une génération. Quel avenir et quel territoire voulons-nous pour des jeunes qui arriveront sur le marché de l’emploi en 2040 ? », explique en propos liminaire Bruno Fontaine, le président de la CCI Grand Hainaut.

Sur les acteurs présents sur le Grand Hainaut (Valenciennois, Cambrésis, et Sambre-Avesnois) « il existe le Pôle Métropolitain, tout jeune encore, la CCI Grand Hainaut, et le GHT (Groupement Hospitalier de Territoire), mais aucune de ces structures n’est assez réactive », poursuit-il.

Décloisonner un rêve ?

Pour présider cette association du Grand Hainaut 2040, c’est l’emblématique Luciano Biondo, directeur du site Toyota sur Onnaing dont la dernière annonce industrielle, en janvier 2018, fut l’objet d’une visite présidentielle.

Face à une salle copieusement garnie, et ce n’est pas simple en la matière, Luciano Biondo remercie « les chefs d’entreprises commerçants, artisans, PME et industriels, les associations… pour leur présence aujourd’hui. Notre objectif est de décloisonner et de soutenir les porteurs de projets ».

Stéphane André, le directeur de Rubika, était le présentateur de cette soirée. Lui revient le soin de décliner les neufs grands thèmes retenus par le GH 40 : Mobilité, formation, commerce, industrie, sport, tourisme, ruralité, santé et attractivité.

Bien sûr, toutes les données sur ce Grand Hainaut sont connues, mais l’une plus large est en lien direct avec la thématique du jour. « Le taux de chômage pour les moins de 25 ans est de 21 % en France, mais 33% dans les Hauts-de-France », commente Pascale Tschaen, responsable ressources humaines chez Toyota.

L’insertion par le sport

Sur ce 1er projet, trois items sont ciblés : Formation, industrie, sport. Pour parler concret et pas d’une vague théorie positive, GH 40 veut porter un projet concret, existant parfois comme cette association « Sport dans la Ville ».

« Nous travaillons dans les quartiers en difficultés, nous installons des city-stade », explique Yann Mascart, le président de l’Association « Sport dans la Ville ». L’intérêt de cette démarche n’est pas seulement dans un city-stade, car il existe sur le Valenciennois de nombreux équipements de ce type. Là, The différence est l’accompagnement humain. « Nous lançons un lieu de vie animé, accessible 7j/7, avec des encadrants, 15 heures de séances gratuites par semaine avec 3 éducateurs professionnels », ajoute Yann Mascart.

Cette structure a déjà des résultats probants avec 36 city-stade en France, 6000 jeunes dont 1401 filles, mais également le pendant à tout ceci, l’insertion dans l’emploi. « Nous travaillions avec les acteurs locaux de l’insertion comme l’Ecole de la Deuxième Chance sur ce territoire », précise Yann Mascart.

Le projet serait l’installation de quatre city-stade sur le Grand Hainaut (Valenciennes, Denain, Cambrai, Maubeuge).

Top entrepreneurs… à l’école !

Les jeunes témoignent de leur expérience

Autre thématique inclusive, c’est le lien distendu entre le monde économique et la jeunesse. Très engagé sur la thématique de la jeunesse, sous différentes casquettes, Didier Cousin lance : « En 2017, il y avait 270 000 besoins supplémentaires des entreprises, soit plus 28%, et pourtant nous avons le taux de chômage à la clé que nous connaissons ». Formation, recrutement, besoin entreprise, une équation plus complexe à résoudre que la théorie de la relativité tant les blocs semblent congelés dans leur box réfrigéré. « L’ambition est double, la mise en réseau des écoles et des entreprises. Ensuite, remplir les formations, car il y a des emplois disponibles et des formations sans participants ! », ajoute Didier Cousin.

C’est pourquoi, l’idée exposée « Artisans et Industrie, tous à l’école » renverse le logiciel de pensée. Les chefs d’entreprises doivent venir séduire des futurs collaborateurs. Ils ont des problèmes de recrutement. Attendre que cela se passe mène tout droit aux données chiffrées ci-dessus. « Nous avons tout sur notre territoire. Il faut que l’industrie vienne séduire. Il y a Top Chef, et depuis il y a beaucoup moins de problèmes de recrutement dans cette filière », insiste Jean-Francois Lemort de l’Ensemble St Luc de Cambrai.

Il faut préciser la particularité de l’Académie du Nord. En effet, dans les autres départements, vous avez 2/3 de lycées généraux pour 1/3 de lycée professionnel. « Dans le Nord, c’est un pour un », explique Mme Roiron, Directrice Académique Adjointe.

Deux jeunes de l’Ensemble St Luc de Cambrai sont venus témoigner de leur junior entreprise, une simulation réelle durant une année d’une micro structure dans la communication.

Pascale Tschaen et Mme Roiron

L’exemple est donné par Toyota. « Nous avons signé avec Toyota Onnaing pour l’insertion de 125 jeunes en BAC Pro au sein de l’entreprise », explique Mme Roiron« En mars, nous devions recruter, et nous avons connu des problèmes pour trouver des nouveaux salariés », indique Pascale Tschaen de Toyota. Ensuite, l’annonce en début d’année d’un investissement majuscule du constructeur automobile impose de trouver en 2019/2020 400 nouveaux salariés… C’est pourquoi, cette collaboration avec l’Education nationale est pertinente à plus d’un titre, c’est du gagnant-gagnant !

« Si au bout de notre formation, nous engageons, c’est notre objectif, 100 jeunes en CDI, c’est trois plus que d’habitude concernant des jeunes en formation », explique avec fierté Luciano Biondo.

Cette superposition des dynamiques se résume en une phrase : « L’Education nationale est sur le temps long, vous êtes sur le temps court », mentionne la  Directrice Académique Adjointe.

La santé concerne tout le monde

L’économie de la santé représente 11% du PIB français. Et pourtant, la santé n’est pas vécue de manière uniforme suivant les départements. « La surmortalité est de 31%, sur ce territoire. soit 2 400 morts à l’année. Notre mur de la santé se fissure de partout, il y a une réelle inégalité d’accès à la santé  », souligne le Dr Marc Esteve, du CH de Valenciennes.

Dans la suite logique de cette donnée, vous avez « 25% d’arrêt maladie sur le Grand Hainaut de plus que la moyenne nationale », ajoute Marjorie  Lefebvre, responsable du projet TIGA (http://www.maire-info.com/territoires/amenagement-du-territoire/24-territoires-preselectionnes-pour-devenir-des-territoires-tiga–article-21476) pour lequel 24 territoires sont retenus.

Tout le monde s’inscrit à son atelier

Le défi est le chemin à trouver pour un parcours de santé transformé sur ce territoire. « C’est pourquoi, nous comptons nous inscrire au projet TIGA (Territoire Innovant Grande Ambition). Ce dernier doit être porté par le Pôle Métropolitain, l’échelle politique de l’association GH40. La santé est la clé de voûte de tout », explique le Dr Marc Esteve. Le Grand Hainaut se positionnerait donc sur la deuxième vague de ce Programme d’investissement d’avenir.

En fin de réunion, les participants sont venus s’inscrire dans un atelier, voire plus. Là où leur motivation pourrait se traduire concrètement au bénéfice de cette génération 2040.

Daniel Carlier

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