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La course des terrils, un patrimoine sportif et culturel !

La section STAPS (Sciences et Techniques des Activités Physiques et Sportives) de l’Université Polytechnique Hauts-de-France s’est penchée sur une pépite sportive de notre territoire, la fameuse Couse des Terrils. Bien sûr, cette épreuve est bien plus que cela… !

En prélude de cette demi-journée de conférence, Valérie Olivier-Bruneel, de la Direction Régionale de la Jeunesse, des Sports et de la Cohésion Sociale des Hauts-de-France, explique la notion de « sport nature », plus spécifique qu’il n’y paraît.

On pourrait croire qu’une activité sportive extérieure est mécaniquement du « sport nature », mais pas forcément. « Le sport nature implique obligatoirement un espace de pratique partagé, il n’y a pas de site réservé à la différence d’un sport de plein air, en compétition ou pas, où le site peut être exclusivement dédié à un sport », explique Valérie Olivier-Bruneel. Autour de cette pratique sportive, les « Educateurs-sportifs » sont au nombre de 6 845 au sein de la région Hauts-de-France.

« Le sport nature est un fait social », Valérie Olivier-Bruneel

Le chiffres sont impressionnants. « En 2016, un sondage indique qu’environ 34,5 millions de français, de plus de 15 ans, ont pratiqué un sport nature au moins une fois dans l’année. Dans les Hauts-de-France, il y a une progression de 10% dans la région, et 16% en France, alors qu’il y a une baisse des licenciés dans toutes les autres fédérations. Le sport nature est un fait social », commente-t-elle.

« Une fois par an, cette épreuve rappelle l’histoire de ce territoire », Thierry Arnal

Chaque année, la fin du mois de septembre rime avec la Course des Terrils sur Raismes. Elle est devenue depuis 1984 un passage obligé pour les coureurs, un mélange entre l’épreuve sportive, rude, et le plaisir de traverser collectivement un morceau d’histoire industrielle et humaine.

Pour appuyer le vécu de cette épreuve, les organisateurs ont invité les trois fondateurs de cette épreuve devenue mythique, Jean-Louis Raboutet, Didier Simon, et Denis Van de Velde. Lancée en 1984, cette course atypique a débuté « alors que les mines n’étaient pas fermées. La 1ère épreuve est d’ailleurs passée par le puits d’Arenberg. Ensuite, le puits Sabatier a été fermé etc. », souligne Denis Van de Velde.

Son compère fondateur rappelle l’évolution radicale sur la participation à cette course à pied. « Avant 2014, nous avions des participants de 70 départements différents. Depuis la signature d’une charte avec le Parc Naturel Régional Scarpe-Escaut, la Course des Terrils est limitée à 5000 participants, et maintenant 70% des coureurs sont du cru », explique Didier Simon.

« La Course des Terrils est la deuxième épreuve de course à pied la plus importante au Nord de Paris », mentionne Thierry Arnal. Bien sûr, cette Course des Terrils n’est pas une simple épreuve sportive. « Le lien course/territoire fait partie de la mythologie de l’épreuve. Logiquement, cette identification s’est renforcée à travers la reconnaissance UNESCO sur l’ensemble du bassin minier.  Une fois par an, cette épreuve sauvagement authentique rappelle l’histoire de ce territoire », poursuit le chercheur en sport au sein de l’UPHF.

« Les participants sont de toutes les catégories sociales », Hervé Champin

Pour sa part, Hervé Champin du CNAM met en exergue un questionnaire à multiples étages : « Les participants sont de toutes les catégories sociales mêmes si cette course est perçue comme populaire. Elle est en fait solidaire ».

Ce questionnaire révèle plus de participation masculine que féminine, et surtout les critères de choix sont clairs. « Ce qui ressort en principal de cette étude est le volet sociabilité en premier, la convivialité, avec de la famille ou avec des amis, et surtout l’environnement patrimonial naturel. La difficulté (réelle) de cette Course des Terrils n’intervient qu’à hauteur de 8% », précise Hervé Champin.

Cette Course des Terrils est de facto un morceau de notre patrimoine local, un événement récurrent où la mémoire collective prend ses chaussures de course à pied pour brasser la mémoire minière. C’est une fierté à partager, une fois, dans la sueur et le plaisir !

Daniel Carlier

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