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Le financement de l’Europe sur le Valenciennois

34 listes électorales (et pas 33 suite à la validation du Conseil constitutionnel d’une dernière liste) sont sur la ligne de départ en France pour cette élection des futurs députés européens le 26 mai prochain. La question centrale pour tous les citoyennes et citoyens réside dans la ligne politique de l’Union européenne d’une part, mais d’autre part sur le retour financier sur les territoires de l’argent public européen. Regardons de plus près les faits tangibles dans le Valenciennois.

L’Europe, la banque du Valenciennois pour ses grands projets

L’impact le plus palpable fut le chantier dantesque, dit des « Grands Travaux », sur la commune de Valenciennes. En effet, à l’époque Jean-Louis Borloo est allé arracher dans les années 90 à l’Union européenne l’objectif 1. Ce dernier a permis le lancement du tramway via le projet « Transvilles ». Cette ligne 1 sur deux voies de la ville centre à l’Université Polytechnique Hauts de France, inaugurée est juin 2006, fut le point d’orgue de cette transformation.

Pour autant, le tracé dans Valenciennes aurait pu passer sur les boulevards, aujourd’hui refait intégralement sous la houlette de Valenciennes Métropole. Sauf que le choix de traverser la ville centre a permis à la majorité municipale en place de refaire à 80% les voiries et trottoirs (très vétustes) de son centre-ville, un chantier réalisé en 3 ans, une réplique de la seconde guerre mondiale en terme de trous dans les chaussées… ! Néanmoins, la ville a été transformée massivement avec un tramway traversant plusieurs villes du Valenciennois, une chance intrinsèquement pour la population, mais également une réponse face au flux de voitures toujours aussi compact en début et fin de journée vers la ville centre.

Ensuite, cette manne financière de l’Union européenne impliquait un maillage complet du territoire en terme de transport public via le tramway. Un objectif presque atteint avec la ligne 1, phase 1, de Valenciennes vers l’Université du Mont Houy, de la ligne 1, phase 2, vers Denain toujours sur deux voies de tramway, puis avec un tracé à une voie vers le Pays de Condé, ligne 2, phase 3. Une réalisation d’un transport public en site propre dont la fréquence est pour le moins une immense déception pour les utilisateurs. Un salarié, responsable d’entreprise etc. travaillant sur la ville centre, voire villes limitrophes, ne peut utiliser ce transport collectif compte tenu de la durée du trajet entre le Pays de Condé et Valenciennes ! C’est un échec cuisant pour le transfert modal espéré sur le Pays de Condé pour un coût de réalisation de cette ligne vers le Pays de Condé dénoncé avec force par le nouvel exécutif du SIMOUV, piloté par Anne-Lise Dufour. Enfin, la ligne 2, phase 4, vers Quiévrechain en passant par Saint-Saulve a été repoussée sine die, en terme politique jamais… !

L’ACM

Le puits de mine de Wallers fut fermé en 1989. Dès cette date, l’ensemble du complexe minier de Wallers Arenberg fut en danger imminent de démolition. Grâce à la pugnacité du maire de Wallers, à l’époque, et surtout au tournage du film mythique « Germinal », ce site fut sauvé de la destruction pure et simple.

Le bâtiment dit « le Transformateur » en travaux

Dans les années 2000, l’émergence de l’intercommunalité a permis à la Porte du Hainaut de fixer son siège sur cet ancien site minier. Cette nouvelle donne a définitivement sauvé cette pépite mémorielle. Dans cette optique, un projet de transformation du site de Wallers Arenberg s’est fait jour dès l’année 2011/2012. Ce dernier s’est traduit dans les faits par la construction ex nihilo du bâtiment Leaud, mais également la réhabilitation intégrale de l’ancien bâtiment minier dit « Les Compresseurs ». Depuis septembre 2015, ces deux équipements sont dédiés à l’image faisant passés cet ancien site de la mine charbon à la mine image, c’est devenu ACM (Arenberg Creative Mine). Des enseignants chercheurs de l’Université Polytechnique Hauts de France occupent ces locaux réhabilités depuis cette date

C’est concret, rien n’eut été financièrement possible sans la manne financière de l’Europe. D’ailleurs, cette rénovation lourde continue puisque la phase 2 est lancée. En effet, la réhabilitation se poursuit, car le bâtiment dit « Le Transformateur » va pouvoir accueillir dès la fin de l’année 2019 des entreprises dans le domaine de l’image. De plus, la rentrée universitaire 2019 sera également le temps des étudiants puisque les premiers étudiants de l’UPHF seront présents sur le site d’ACM.

Le Technopole Transalley…

Les 34 hectares du technopôle offrent 180 000 m2 d’espaces adaptés à tout type d’entreprises et d’équipes de recherche aux portes de l’Université Polytechnique Hauts de France, un immense espace foncier se transformant tranquillement. Là également, la réalisation du CISIT, dédié à la recherche, et de l’ensemble des projets dans cette filière d’excellence dans le domaine du transport terrestre (ferroviaire, automobile) est marqué de l’empreinte de l’Europe, soutien financier indéfectible derrière chaque projet.

L’AFE (Agence ferroviaire Européenne)

L’AFE à Valenciennes

Bien sûr, près du Phénix à Valenciennes, vous avez aussi le site de Agence Ferroviaire Européenne régissant les normes (nombreuses) entre les Etats membres de l’union européenne.

Le Canal Seine Nord Europe

Dans les projets à venir, le plus emblématique est celui du CSNE (Canal Seine Nord Europe). Lancé médiatiquement par Nicolas Sarkozy et Jean-Louis Borloo en février 2012, le CNSE a été revisité sous le mandat de François Hollande. L’accord trouvé entre l’Etat français et l’Union européenne se situe à un montant de 40% de fonds européen, un dossier défendu avec force par Dominique Riquet, député européen aux affaires dans la commission transport de l’UE.

Pour autant, ce dossier fait un peu du surplace, il divise le gouvernement, le monde politique même dans les propres rangs de l’EELV, c’est pour dire ! Une nouvelle étude serait en programmation au second semestre 2020 avec une promesse de l’Europe d’un financement potentiel à hauteur de 50% du budget global au titre des grands projets de transport.

Et plus globalement, il est très difficile de trouver dans le Valenciennois une réalisation d’un site cultuel, sportif, à caractère social etc. sans un logo de l’Union européenne. De fait, chacun a son opinion sur le rôle de l’Europe, mais il est certain que le Valenciennois est un large bénéficiaire des fonds européens, et dire que l’Etat français aurait pu abonder, sans l’Europe, au même niveau de subvention sur ce territoire est une fable pour enfants. La ligne 1 du tramway de Valenciennes à l’UVHC représente 5 fois le montant alloué à ASCOVAL (environ 47 millions d’euros validé le 02 mai dernier), tout financement public confondu… !

Daniel Carlier

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